Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Un outil efficace pour la résolution d'un problème épineux OPINIONS : A propos de l'appel du Président Ben Ali pour la création d'un Conseil islamique de l'eau
Par Foued ALLANI En proposant la création d'un Conseil islamique de l'eau, le Président Zine El Abidine Ben Ali a, encore une fois, ouvert la voie à la communauté internationale pour l'accès à un monde dans lequel régneront paix, sécurité, progrès, prospérité et bien-être. La création d'une telle structure permettra à coup sûr d'aider à la résolution des problèmes liés à l'eau dont souffre le monde islamique qui, pourtant, possède un riche savoir-faire historique dans la gestion durable de cette denrée précieuse et dont la Tunisie représente l'exemple le plus accompli et le plus efficace. Cette initiative présidentielle, lancée à l'ouverture de ladite rencontre, a été vivement saluée et unanimement adoptée. Elle vient s'ajouter à d'autres, aujourd'hui devenues une réalité telles que celles ayant été à l'origine de la création en 2002 du Fonds mondial de solidarité, de la tenue du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI : Genève 2003-Tunis 2005) ou encore la consécration de 2010 «Année internationale de la jeunesse». Initiatives à la fois pertinentes, utiles et avant-gardistes qui se sont imposées dès le départ, car ayant d'abord démontré leur efficacité sur le plan national. Facteur déterminant à l'origine de l'accueil favorable et de l'adhésion spectaculaire dont elles avaient bénéficié dès leur lancement. Le bon diagnostic Lancé dans un discours après un bref mais profond diagnostic de la situation hydrique dans les pays islamiques, l'appel du Chef de l'Etat à la création de cette «institution scientifique de référence et consultative» vise à améliorer le savoir et le savoir-faire du monde islamique dans le domaine de la gestion des ressources hydriques. La raréfaction des ressources en eau étant «un motif de préoccupation profonde» pour la plupart de ces pays-là. Monde arabe, Pakistan et Bangladesh, pour ne citer que ces régions-là, sont en effet confrontés à plusieurs types de problèmes liés à l'eau dont certains peuvent trouver solution au sein même de la communauté islamique, alors que d'autres risquent de dégénérer en conflit avec des parties n'appartenant pas à ladite communauté. D'où l'importance de ce précieux outil de travail dans la recherche des solutions. Plusieurs facteurs s'associent en effet, comme l'a précisé le Président Ben Ali à cette occasion, pour aboutir à la situation préoccupante déjà signalée. Ainsi et au déficit hydrique déjà constaté, viennent s'ajouter «un accroissement démographique déséquilibré, une exploitation anarchique des ressources en eau, l'amplification de la pollution, l'aggravation et la fréquence des variations climatiques avec leur corrolaire en termes de crise, de sécheresse et d'aridité». Si les problèmes liés aux variations climatiques excessives et catastrophiques, dont la plupart des pays islamiques sont le théâtre, ne relèvent pas de la volonté de ces pays-là, les autres problèmes évoqués par le Chef de l'Etat sont tous résultant de défaillances au niveau des politiques nationales et nécessitent donc des solutions efficaces et durables, à l'instar de celles préconisées par la Tunisie et qui lui ont permis de maîtriser son accroissement démographique en fonction de ses disponibilités, de lutter efficacement contre la pollution en bénéficiant même de cette mesure grâce au recyclage et de réaliser des avancées remarquables dans le domaine de l'économie d'eau tout en entrant de plain-pied dans les activités donnant accès aux ressources non conventionnelles. Proche et Moyen-Orient sont eux confrontés à d'autres problèmes liés à l'eau en plus de ceux déjà cités. Egypte, Syrie, Liban, Palestine, Jordanie et Irak dépendent, en effet, et presque totalement, des fleuves qui les traversent et dont les sources sont situées pour la majorité d'entre eux en dehors de leurs frontières. Si l'Irak, qui dépend entièrement des sources situées en Turquie et en Iran, peut trouver plus facilement des solutions au déficit hydrique dont il est victime grâce à la solidarité interislamique, les autres pays cités, eux, doivent affronter les visées «expansionnistes» de pays qui lui sont hostiles et ont ainsi besoin du soutien des pays frères pour régler ces différends. D'où encore l'importance capitale de l'initiative présidentielle. La présence israélienne dans le Proche-Orient constitue, faut-il le rappeler, le problème fondamental auquel est confrontée la région. Israël a été créé dès le départ avec la perspective de mobiliser le maximum d'eau possible de la région, soit du Nil à l'Euphrate. Cette présence a été donc toujours directement liée à l'accaparement par les autorités israéliennes des ressources hydriques pourtant bien commun à toutes les populations vivant dans ladite région, donc devant en bénéficier d'une façon équitable. La réalité, hélas amère, est toute autre, car l'Etat d'Israël n'a jamais cessé de pomper illégalement et sans fards les eaux de la région (nappes souterraines et eaux provenant des fleuves). Résultat, un déséquilibre des plus flagrants : 70 litres par jour en moyenne pour le Palestinien, 300 litres par jour en moyenne pour l'Israélien. Le soutien israélien à l'Ethiopie et au mouvement de scission du Sud-Soudan vise par ailleurs à remettre en question le quota de l'Egypte en eaux du Nil et dont la survie dépend à 90%. Ce qui constitue une menace sérieuse pour ce grand pays musulman. Une politique, des succès Directement inspirée de notre patrimoine islamique, la politique tunisienne de gestion des ressources hydriques, initiée par le Président Ben Ali depuis le Changement du 7 novembre, peut servir de modèle à l'ensemble de l'humanité. En visite en Tunisie en 2003 le président du Conseil mondial de l'eau a appelé à ce que l'expérience tunisienne serve de modèle et prié les Tunisiens d'abandonner leur modestie légendaire et de mieux «vendre» leur succès dans ce domaine de l'eau. Une constatation qui sera réaffirmée en 2009 par la Banque mondiale en conclusion à son étude sur l'eau dans la région arabe. Ainsi, et malgré sa situation géographique et climatique ne lui permettant pas de bénéficier d'apports suffisants en eau douce, la Tunisie a pu, grâce à la politique avant-gardiste et efficace du Président Ben Ali, satisfaire non seulement ses besoins usuels en cette ressource, mais aussi les besoins correspondants au progrès de son économie. Cette politique avait pris au départ comme principe fondamental la promotion de la gestion de la demande au lieu de se contenter de gérer l'offre uniquement. Grâce à deux plans décennaux (1990-2000) et (2001-2011), la Tunisie arrive, aujourd'hui, à mobiliser 90% de ses ressources hydriques (95% en 2016), recycler une bonne partie de ses eaux usées (50% avant juin 2014 contre 30% actuellement) accéder à des sources non conventionnelles (dessalement/mobilisation de 7% supplémentaire grâce à cette technique d'ici 2030) et procéder à des économies non négligeables en eau (30% en 2030). Des choix qui, après avoir été concrétisés, ont été élevés au statut de loi grâce à l'amendement du Code des eaux initié par le Chef de l'Etat en 2001 (loi n° 2001-116 du 26 novembre 2001, modifiant le Code des eaux promulgué par la loi n° 75-16 du 31 mars 1975). L'amendement apporte, en effet, une avancée de taille dans le secteur et introduit plusieurs mesures entourant le développement des ressources, leur stockage, leur consommation et, le cas échéant, leur rationnement. L'amendement en question introduit également et en premier lieu la notion de richesse nationale en parlant de l'eau. L'article 86 (nouveau) de la loi ayant instauré ledit amendement stipule en effet, que : «L'eau constitue une richesse nationale qui doit être développée, protégée et utilisée d'une manière garantissant la durabilité de la satisfaction de tous les besoins des citoyens et des secteurs économiques. L'économie d'eau est considérée comme l'un des moyens les plus importants permettant le développement, la préservation et la rationalisation de l'utilisation des ressources hydrauliques». Trois autres mesures présidentielles viendront appuyer ces principes. • Sa recommandation, le 18 mars 2002, de généraliser la construction des citernes pour la collecte et le stockage des eaux de pluies (majel) de l'étendre sur l'ensemble du pays. • Sa décision du 12 mai 2007 pour l'instauration d'une «Journée nationale de l'économie d'eau» qui sera célébrée le 22 mars de chaque année en concomitance avec la célébration le jour même de la «Journée mondiale de l'eau». • Et enfin, sa décision le 28 mars 2009, de redynamiser l'activité du Conseil national de l'eau (créé par le décret présidentiel n°2001-2606 du 9 novembre 2001) structure chargée entre autres de participer à l'élaboration des stratégies et des objectifs de la politique hydraulique générale du pays. C'est donc forte de tous ces acquis et réalisations que la Tunisie de Ben Ali a lancé l'appel à la création du Conseil islamique de l'eau réaffirmant ainsi son leadership et son avant-gardisme dans tous les domaines ayant trait au développement intégral et durable qui ne peuvent que favoriser la paix, le sécurité, la prospérité et le progrès.