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L'eau et ses enjeux géopolitiques au 3e millénaire
Publié dans L'expert le 14 - 04 - 2009

Les Nations Unies viennent d'établir que la demande mondiale en eau douce pourrait être supérieure au total des réserves mondiales disponibles, vers 2025. Une prévision qui fait tellement peur… Une fois concrétisée, l'on ne sait comment les humains vont procéder pour se partager cette ressource vitale.

Le 20e siècle, dominé en grande partie par des enjeux de type pétrolier, pourrait maintenant céder la place à des affrontements liés à des volontés de contrôle et d'accaparement de l'eau. L'eau représente ainsi un défi partagé par l'ensemble de l'humanité. Le rapport de forces au niveau international est primordial, à une époque où nombreux sont ceux qui guettent la première et potentielle guerre pour l'eau. Mais cet aspect est aussi pleinement lié aux modalités concrètes et efficaces de gestion de l'eau à l'échelle internationale. S'il semble très peu plausible, à l'heure actuelle, que le seul facteur hydrique suffise à déclencher une guerre, l'eau pourrait néanmoins constituer un moteur, voire un catalyseur de tensions et, à terme, d'une guerre. Une autre remarque s'impose : S'il n'y a pas de raison de croire à une guerre de l'eau inéluctable, la première, où qu'elle puisse intervenir, ouvrirait certainement une boîte de Pandore qui générerait conflit après conflit.

La montée des craintes et des préoccupations à propos de ce sujet a été bien ressentie au cours du Forum mondial de l'eau, tenu au mois de mars dernier, à Istanbul. Cet évènement a effectivement donné lieu à une véritable explosion d'interrogations sur les nouveaux enjeux posés par l'eau, que ce soit pour ce qui relève de ses utilisations, son statut, ou encore les défis géopolitiques qui en découlent. Ce qu'on a dénommé « la diplomatie de l'eau » est désormais d'autant plus nécessaire que le réchauffement climatique accentue la pression sur les ressources mondiales.

Cette nouvelle diplomatie doit déjà faire face à de nombreux dossiers brûlants qui ont été d'ailleurs passés en revue durant le Forum d'Istanbul : la répartition de l'eau entre Gaza et Israël -comme l'a dénoncé le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas-, les conflits sur les berges des grands fleuves transfrontaliers (Mékong, Congo, Nil, Danube, Amazone, Niger…) ou encore les « châteaux d'eau » mal gérés en Chine, sont autant de problèmes, parmi beaucoup d'autres, liés à l'eau et qui touchent déjà le monde entier et provoquent pas mal de tensions.

A vrai dire, et sans vouloir être pessimiste, tous les signes de danger sont d'ores et déjà là. Le bilan actuel s'avère très inquiétant. D'une part, les tensions autour de l'eau et les exemples font légion. En Inde, les Etats du Karnataka et du Tamil Nadu se disputent les ressources du fleuve Cauvery. En Afrique australe, c'est l'Okavango qui génère des tensions entre le Botswana et la Namibie. Du côté de l'Asie centrale, le Kirghizistan et le Tadjikistan se querellent au sujet de leur ascendant sur les fleuves de l'Amou Daria et du Syr Daria. Enfin, les Etats-Unis et le Mexique ne s'accordent pas sur les conditions d'exploitation des eaux du fleuve Colorado.

Ces derniers exemples reflètent des désaccords entre Etats. Mais il ne faut surtout pas oublier les tensions internes -aspect souvent débraillé- très fréquents au sujet de l'eau. L'Inde, la Chine, le Sénégal, le Soudan, mais aussi l'Espagne, comme on a pu le voir très récemment, sont tous des pays au sein desquels un mauvais accès à l'eau provoque des tensions dans la population. Ce qui compte, donc, c'est d'anticiper les risques avant que ces cas ne dégénèrent en situations hydrauliques belliqueuses.

La nécessité d'agir précocement est par ailleurs plus urgente dans certains cas que dans d'autres. Le Nil et ses enjeux créent, semble-t-il, la situation inquiétante par excellence en termes hydrauliques. Non seulement ce fleuve bénéficie à ses dix Etats frontaliers, mais c'est surtout l'artère vitale de trois pays en particulier : l'Ethiopie, le Soudan, et l'Egypte. Or, l'Ethiopie alimente 80% de l'ensemble des eaux du Nil via le Nil Bleu, qui prend sa source sur son territoire. Pourtant, elle n'a officiellement aucun droit de prélèvement sur ces eaux, le dernier traité sur le partage du Nil ayant été signé en 1959, entre deux pays seulement : l'Egypte et le Soudan.

Or, le chaos que connaît aujourd'hui ce dernier pays fait craindre, à terme, une perte de contrôle du gouvernement central soudanais sur une grande partie de ses provinces, dont la province du Nil Bleu. Si cette fragmentation politique venait à se confirmer, l'équation stratégique régionale s'en trouverait bouleversée. L'Ethiopie aurait alors bien moins à craindre de son voisin soudanais affaibli. Une situation qui pourrait encourager l'Ethiopie à revoir les conditions de partage des eaux du Nil décidées en 1959. L'Ethiopie pourrait ainsi exiger un droit de prélèvement conséquent. Quitte à se mettre à dos Khartoum et Le Caire.

D'autre part, sur le plan de la gestion de l'eau, il faut prévenir que le monde se trouve aujourd'hui dans une situation, le moins que l'on puisse dire, scandaleuse. Une situation qui fait qu'un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, 2,6 milliards n'ont pas accès à un assainissement de base et 2,2 millions meurent chaque année de maladies liées à un manque d'accès ou à une mauvaise qualité de l'eau. La disponibilité de l'eau douce par habitant chute également de manière vertigineuse, puisqu'on serait passé de quelque 17000 m3 par an au milieu du 20e siècle, à environ 6000 m3 par an aujourd'hui !

Pourtant, selon les spécialistes, l'eau reste présente aujourd'hui et suffisante à l'état naturel : ce sont ses modalités de partage et les bonnes conditions de sa distribution qui font défaut. Contrairement à ce que l'on croit, l'Amérique latine mais aussi le continent africain sont des pays globalement riches en eau. Il n'est que le Moyen-Orient et l'Afrique subsaharienne qui souffrent de pénuries en eau douce à l'état naturel. Or, si l'eau est disponible mais ne bénéficie pas à l'ensemble des usagers, c'est surtout lié à la désinvolture et au manque de moyens financiers détenus ou mobilisés par les Etats. Cela étant, il est impératif de dédier une enveloppe financière internationale à la mise en place de réseaux de distribution d'eau et à la consolidation des structures d'assainissement.

Le dessalement, le recyclage, les techniques d'irrigation plus économes, ou les transferts éventuels d'eau douce entre pays sont également des solutions à envisager. Mais dans le cas du dessalement, par exemple, il faut savoir que les technologies de traitement de l'eau salée ne sont pas l'apanage de tous. Celles-ci demeurent réservées au « clan » des pays les mieux pourvus en savoir-faire technique et en moyens financiers et excluent de facto une grande partie des Etats situés sur le continent africain, en Asie et même dans une partie du Moyen-Orient et en Amérique latine.

C'est tout dire pour démontrer que les technologies de dessalement ne doivent pas être la norme. La priorité est à la distribution et à l'assainissement. Les autres solutions ne devront primer que lorsque les bonnes infrastructures et les ressources disponibles à l'état naturel ne suffiront plus.


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