Où en est la Commission des droits individuels et de l'égalité dans ses travaux? Quand on a commencé le travail au sein de la commission, on ne pensait pas trouver un chantier aussi important. On a voulu établir l'état des lieux des lois discriminatoires, et finalement on a remarqué que ça touchait plusieurs codes et plusieurs lois et même des circulaires (Code pénal, Code du statut personnel...). L'état des lieux a été fait aussi bien concernant les libertés individuelles que la question des égalités. On est actuellement en phase de finalisation des propositions pour garantir les libertés individuelles et assurer l'égalité entre les citoyens d'une manière générale et non seulement entre hommes et femmes. L'égalité successorale figure-t-elle parmi les grandes réformes proposées ? La question de l'égalité successorale demeure la plus difficile parce qu'on essaie de toucher à ce sujet tabou depuis une soixantaine d'années. Un sujet tabou non pas pour des considérations religieuses mais en raison des intérêts qui sont en jeu. On s'est engagé au sein de la commission à garantir l'égalité du fait que cette question revêt un caractère discriminatoire à l'égard de la femme. La femme contribue aujourd'hui aux dépenses familiales et à l'acquisition du patrimoine, elle joue de plus en plus un rôle important au sein de la vie politique et la société civile. De ce fait, la question de l'égalité successorale ne se pose plus aujourd'hui comme un luxe ou un privilège. C'est un droit qui a accusé beaucoup de retard.