Se maintenir à la seconde place de la hiérarchie locale, c'est a priori dans les cordes du CA. Surtout en considérant que le onze à Bertrand Marchand carbure à plein régime en Ligue 1 depuis le début de l'année. Certes, le CA n'est pas toujours aussi souverain loin de ses bases. Mais depuis peu, il a du moins appris à s'imposer hors de son fief même s'il n'a pas été forcément supérieur. C'est ce que l'on appelle le réalisme en football, comme entrevu par exemple au Bardo face au Stade Tunisien. En clair, quand le CA accuse un retard à l'allumage, il ne baisse pas pour autant la garde, le temps de retrouver ses repères et optimiser par la suite ses temps forts. Les puristes sont unanimes globalement. Il ne faut pas trop accabler ce onze embryonnaire qui a tout de même « soulevé » des montagnes en Ligue locale. Certes, le CA a notamment souffert face à Berkane dans le cadre de la C3. Mais si l'équipe a ses failles, elle a aussi autant de qualités qui lui permettront d'envisager l'avenir avec sérénité. Maintenant, il faudra aussi continuer à composer avec un groupe pas assez étoffé, mais assez bien rodé jusque-là. Ce groupe-là, même amoindri, a encore suffisamment d'arguments pour faire plier ses futurs adversaires. Il faut juste garder la flamme et maintenir la cohésion et l'enthousiasme autour de cette joyeuse fratrie clubiste. En football, il y a toujours deux thèses envisagées après un revers : s'asseoir et pleurer, ou se lever et se battre ! Et un club de la dimension du CA ne peut plus se permettre de douter et d'entrer dans une sorte de spirale infernale après chaque échec. On a vu par le passé ou ça l'a mené ! Le CA de cette année est un onze qui gagne et qui séduit la plupart du temps, excepté la parenthèse continentale où il était hors sujet. Certes, le club de Bab Jedid n'est pas encore un rouleau compresseur. Mais il a tous les atouts pour faire vaciller ses concurrents pour les places d'accessit. Aucun doute là-dessus. En football, tout est possible et c'est ce qui fait le charme de ce sport particulier. Sauf qu'à ce stade de la compétition locale (qui rependra le 31 de ce mois-ci), il paraît hautement improbable qu'il termine sur la plus haute marche du podium. L'Espérance de Tunis a fait le vide autour d'elle. Et en plus, elle a de la marge. Ce qui nous ramène tout droit à cette place de dauphin que convoite le trident CA-ESS-CSS. Il faut comprendre par-là que dans le rétroviseur des Clubistes, l'Etoile du Sahel et le Club Sportif Sfaxien joueront crânement leurs chances jusqu'au bout. Ça se jouera forcément au finish ! Cependant, vous me direz aussi que le Club Africain l'a fait par le passé, assurant une « remontada » spectaculaire alors que son devancier s'est écroulé au fil de la remontée clubiste. Ce fut le cas en 2008 avec une Etoile du Sahel qui s'est relâchée en Ligue 1 après avoir été sacrée en C1. Mais bon, le contexte était bien différent ! Cela dit, on peut toutefois avancer que la tâche est complexe, mais pas insurmontable. Un processus naturel au sein d'une exigence forte Depuis quelque temps, une question taraude les esprits des inconditionnels du club de Bab Jedid. Et si le championnat avait débuté avec l'ère Hamoudia-Marchand-Kolsi ? Et si les tauliers que sont Zouheir Dhaouadi et Tijani Belaïd étaient là dès le départ ? Et si Wissem Ben Yahia avait revêtu sa tunique de « Golden Boy » dés les trois coups du championnat ? Et si Seif Tka, Atef Dkhili, Ghazi Ayadi et Ahmed Khelil s'étaient montrés aussi impliqués et audacieux que ces derniers temps ? Et si Saber Khelifa avait retrouvé toute sa verve comme entrevu ces derniers temps ? Et si, et si...Oui, mais voilà, avec des si, on peut éternellement refaire le match. Sauf que cette réalité virtuelle ne correspond pas à l'implacable vérité de notre championnat, même si volet rapport de forces, il n'y a pas à proprement parler de gouffre technique entre le leader et ses poursuivants. Fermons cette parenthèse et projetons-nous de nouveau vers le futur. Outre le rendez-vous du 4 avril dans le cadre de la Coupe de Tunisie où le CA devra en découdre avec le Club Sportif Sfaxien, l'équipe affrontera tout d'abord le COM, le 31 mars dans le cadre du championnat. Peut-être une aubaine pour un CA qui n'aura pas à en découdre avec un gros bras, juste après une trêve quelque peu pesante. Le temps de retrouver son rythme et ses repères. Le temps de se roder un peu plus et de repartir de plus belle. Attention tout de même, le COM ne se présentera pas en victime expiatoire, loin de là. Le CA est prévenu. Il doit de nouveau être capable de faire voler en éclats n'importe qui, n'importe quand. Gageons que cette équipe a suffisamment d'armes offensives pour faire sauter le verrou adverse et dynamiter l'arrière-garde du COM à terme. Par la suite, ce sera le moment de vérité face au Club Sportif Sfaxien dans le cadre de la Coupe de Tunisie. Et là, s'il parvient à trouver le bon compromis entre engagement et sens tactique, entre l'indispensable grain de folie et la nécessaire lucidité, le CA pourrait à terme parasiter les plans du CSS et passer au travers.