Entrée en fonction depuis le mois de juin 2017, la police de l'environnement peine à démarrer pour moult raisons, alors que la police municipale multiplie les contrôles depuis le début du mois sacré . Et pourtant, le nouveau Code des collectivités cite dans ses articles la police de l'environnement qui sera sous la tutelle des municipalités sans pour autant évoquer la police municipale qui relève actuellement du ministère de l'Intérieur . Les choses se compliquent de plus en plus. On a au bout du compte une police municipale qui relève du ministère de l'Intérieur et non des municipalités, et une police de l'environnement qui n'est pas une vraie police, mais qui est placée sous les ordres des présidents des municipalités. Les deux corps sont appelés pourtant à accomplir, en majeure partie, les mêmes tâches. Les relations entre ces deux polices n'est pas au beau fixe. L'ire du syndicat de la police municipale Dans son entretien au journal La Presse (notre numéro du 14 mai 2018) le ministre des Affaires locales et de l'Environnement, M. Riadh Mouakher, a tenu à clarifier les choses. C'est une police qui est encore en phase de déploiement. C'est une police pour l'avenir, n'empêche de dire qu'elle est déjà opérationnelle comme en témoigne le nombre élevé des contraventions relevées par les unités de cette nouvelle police et qui dépasse les 17 mille, a-t-il ajouté, sauf que la réalité est tout autre. Il existe aujourd'hui un réel conflit entre cette police et la police municipale qui a multiplié les contrôles depuis le début du mois de Ramadan. Le nouveau Code des collectivités locales est venu attiser encore plus le courroux de la police municipale .En effet, ce nouveau code cite dans les articles 266 et 267 la police de l'environnement qui sera placée sous les ordres du président de la municipalité, ce qui a provoqué l'ire de la partie syndicale de la police municipale et du syndicat de la Garde nationale. Oui, il y a conflit Oui, il existe un réel conflit entre la police de l'environnement et la police municipale, nous a confié dernièrement un haut cadre de la police de l'environnement. Ce n'est plus un secret pour personne. C'est devenu plutôt un secret de polichinelle. La police municipale ne relève plus des municipalités depuis la révolution, c'est un choix qu'il faut bien assumer et choisir son camp. On se rappelle des différends qui ont éclaté au grand jour après la révolution entre les présidents des commissions municipales spéciales et la police municipale, qui s'est rebiffée et a refusé d'être sous les ordres de ces commissions, demandant à être sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Une faveur qui leur a été d'ailleurs accordée et qui a été à l'origine de la création de la police de l'environnement. Le nouveau Code des collectivités locales est venu légitimer, si l'on ose dire, le travail de la police de l'environnement. Quid de la police municipale dans les années à venir, d'autant plus que les nouveaux conseils municipaux seront les piliers sur lesquels reposera la gouvernance locale. C'est la question qu'on est en droit de se poser. Au fait, cette nouvelle situation ne fait que rendre tendue la relation entre deux corps appelés en majeure partie à accomplir les mêmes fonctions. D'aucuns le savent, deux corps de même signe se repoussent mutuellement. Aujourd'hui, on assiste à cette forme de répulsion qui se manifeste entre la police municipale et celle de l'environnement.