Pour permettre à ses coéquipiers de rompre le jeûne en plein match contre la Turquie, Moez Hassen a simulé une blessure. Une ruse qui n'est pas passée inaperçue pour nos confrères étrangers. La question du jeûne s'est toujours posée à chaque mois de Ramadan survenant en pleine saison sportive. Cette année, le mois saint a coïncidé avec la période de préparation en prévision du Mondial de Russie. Que ce soit aux entraînements ou au cours des deux matches amicaux face au Portugal et à la Turquie, nos joueurs ont fait le jeûne et ont dû le rompre en cours de jeu. Les responsables de notre sélection nationale n'ont pas conclu d'accord avec les arbitres de ces deux rencontres ni avec nos sparring-partners pour interrompre le jeu au moment de la rupture du jeûne. Les règlements de la Fifa permettent l'interruption momentanée du jeu afin que les joueurs boivent de l'eau quand la température dépasse les 30 degrés, mais n'ont rien prévu pour la rupture du jeûne. A la Une de la presse sportive Pour permettre à ses co-équipiers de rompre le jeûne en cours de jeu lors du match amical face à la Turquie, Moez Hassen a simulé une blessure. Une trouvaille qui n'est pas passée inaperçue. Loin de là puisqu'elle fait la une de la presse sportive internationale. Dans un article publié lundi dernier, le site spécialisé So foot.com a titré : « L'astuce de Moez Hassen pour rompre le jeûne ». L'article est illustré par une photo de notre gardien légendée comme suit : « En plein mois de Ramadan, la sélection tunisienne a montré toute son ingéniosité pour concilier football et jeûne ». Le quotidien sportif français L'Equipe a titré : «Moez Hassen simulerait des blessures pour rompre le jeûne en plein match ». Sport et jeûne, la difficile équation Concilier sport et jeûne n'est jamais chose facile. Du point de vue religieux et social, il n'est pas si évident pour un entraîneur de demander à ses joueurs de rompre le jeûne. Par le passé, il y a eu plusieurs incidents liés au refus de joueurs de rompre le jeûne, y compris les jours des matches. Nabil Maâloul, qui du temps où il était joueur a eu des problèmes liés à son obstination à faire le ramadan quitte à lui coûter sa place, se comporte autrement avec ses joueurs. Maintenant qu'il est sélectionneur, la question ne s'est même posée pour lui. Il a donné son feu vert aux joueurs pour faire le ramadan et a même adopté la charge d'entraînement, sans compter l'astuce de Moez Hassen pour rompre le jeûne en cours de match. Et si certains spécialistes disent que sport et jeûne ne font pas bon ménage et que c'est nuisant pour la santé, faire le ramadan demeure une pratique religieuse à respecter. Entraîneurs, médecins et préparateurs physiques doivent faire preuve d'ingéniosité pour permettre aux joueurs de concilier leur métier de footballeur professionnel et leur pratique religieuse. Sport et jeûne sont une difficile équation. C'est également un vieux débat qui ne prendra pas fin. La science ferait peut-être un jour des progrès et nous proposerait de nouvelles méthodes afin que les sportifs de haut niveau puissent faire le Ramadan sans que la question se pose trop.