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Le complexe de l'Etat autiste
Mouvements sociaux
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 09 - 2018

Un état de non-Etat qui fait que des milliers de mouvements sociaux observés partout dans les régions n'ont pas trouvé satisfaction. Les voix sont étouffées, les ayants droit muselés et humiliés, puis arrêtés. De faux procès, semble-t-il, ont été intentés à leur encontre
Comme l'année dernière, la 3e Université d'été des mouvements sociaux, dont les travaux se sont achevés tout récemment à Sousse, sous le même signe que ses éditions précédentes : « diversité, résistance et solidarité », semble être médiatiquement passer inaperçue. Alors qu'il est judicieux qu'on lui accorde l'intérêt qu'elle mérite, de par son ordre du jour riche en sujets d'actualité, mais aussi de par sa « Déclaration finale » déclinant d'autres manières d'agir, de protester et de s'organiser en large réseau de coordinations locales et régionales soudé, très actif et plus solidaire.
Le Ftdes, l'organisateur de cet événement érigé en rendez-vous annuel, a su s'entourer de ses alliés, ses partenaires et les différentes composantes d'une dynamique des mouvements locaux souvent en action. Tout s'agite et s'anime avec le soutien d'avocats et de militants civils, plaidant en faveur des droits et revendications des manifestants. Ainsi, licenciés du travail, diplômés chômeurs, révoltés de Kasserine, migrants irréguliers, privés d'eau potable, victimes de la pollution et émigrés opprimés résidant sous nos cieux, tous n'ont pas laissé passer l'occasion de dire ce qu'ils avaient sur le cœur. Surtout que cette nouvelle édition de l'Université d'été intervient au moment où la crise politique et économique que vit le pays continue à plomber l'ambiance générale et envenimer les rapports sociaux. Ce qui fait perdre la confiance en l'Etat dont le rôle protecteur s'est complètement dégradé au profit des lobbies sauvagement capitalistes. En dépit de l'échec dont fait preuve sa politique du développement intégral et ses retombées sur la prestation des services fournis aux citoyens, l'on n'arrive plus à penser à un modèle alternatif qui s'adapte mieux aux caprices du marché.
L'Etat absent
Cet état de non-Etat a fait que des milliers de mouvements sociaux observés partout dans les régions n'ont pas trouvé satisfaction. Leurs voix sont étouffées, les ayants droit, tant de fois muselés et humiliés, ont fini par se taire. De faux procès, fustigent-ils, furent, alors, intentés à leur encontre. Et les participants ont beau qualifier l'année 2017-2018 de celle de tous les préjudices et violations par excellence. « Au lieu de voir mis sous les verrous les corrompus, les contrebandiers et les barons de l'évasion fiscale, on voit, au contraire, des militants demandeurs d'emploi, de l'eau potable et d'un environnement sain, accusés des faits dont ils ne sont pas responsables», s'insurge-t-on. Ces jeunes que l'on n'a jamais compris ou écoutés, sont eux qui ont fait la révolution de la dignité. Et ce sont eux aussi qui en payent, aujourd'hui, les frais. Pourquoi l'Etat les ignore-t-il ? Face à ces manœuvres dilatoires, l'élan protestataire revient à la case départ. Quitte à arriver à un point de non-retour. Sommes-nous face à un Etat sourd et autiste qui n'est pas conscient de tout ce qui se passe autour de lui? Est-ce une sorte de fuite en avant ou de la politique du fait accompli ? Quoi qu'il en soit, rien n'augure une accalmie ou une certaine trêve sociale.
Pour un modèle alternatif
Pour eux, ces acteurs des mouvements sociaux, il est temps de sortir de l'ornière et revoir l'actuel modèle de développement, lequel a atteint toutes ses limites. L'alternative socioéconomique fort réclamée n'est pas un slogan creux et redondant, mais elle doit effectivement rompre avec toutes les politiques sclérosées précédentes. Un nouveau modèle qui puisse défendre l'intérêt du citoyen. Autre recommandation, ne pas trop croire en l'Aleca (accord de libre-échange complet et approfondi) dont les négociations avec l'Union européenne ne vont pas bon train. D'autant plus qu'elles ne portent pas les solutions attendues. Pire, un tel accord, constatent-ils, ne fait que miner notre souveraineté et réduire le pays en grand marché des produits étrangers. D'autant qu'il n'y a pas un échange commercial d'égal à égal. A noter, du reste, que les mouvements sociaux comptent prendre une nouvelle tournure. Et le syndrome des protestations ne pourra plus rester inactif tant que l'Etat campe sur la même position. Que le gouvernement révise ses comptes, car face aux frondeurs, la solution sécuritaire ne paie pas.


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