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La « seule chance » d'Obama
chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 11 - 2010


Par Hmida BEN ROMDHANE
A l'heure où nous mettions sous presse, il était trois heures de l'après-midi sur la côte Est des Etats-Unis et midi sur la côte Ouest. Les électeurs américains se pressaient aux bureaux de vote pour renouveler l'ensemble des 435 sièges de la Chambre des représentants, 37 des 100 sièges du Sénat et 37 des 50 postes de gouverneur des Etats fédérés. Tous les sondages sans exception prédisaient un raz de marée républicain qui devrait déposséder les démocrates de leur majorité au Congrès et mettre le Président Obama en grande difficulté pour les deux ans qui restent de son premier mandat, et réduire largement ses chances de remporter un second.
Mais si l'on en croit l'un des commentateurs les plus célèbres du Washington Post, Obama a une chance et une seule non seulement de s'assurer le soutien de la nouvelle majorité républicaine au Congrès, mais de se faire réélire haut la main en novembre 2012, avec les félicitations, bien sûr, mais aussi la gratitude du monde entier.
Le commentateur en question est David Broder qui a rejoint le Washington Post en 1966, après avoir travaillé ailleurs, notamment au New York Times. Il était à la pointe de la désinformation qui a poussé les Etats-Unis à la désastreuse guerre d'Irak, et continue jusqu'à ce jour ses commentaires désinformateurs sur une base bihebdomadaire au grand journal washingtonien.
Dans son dernier commentaire, publié dimanche 31 octobre, il s'adresse directement au Président Obama et l'assure qu'il ne peut en aucun cas compter sur les investisseurs américains pour améliorer le rendement d'une économie à vau-l'eau. Le seul moyen de revigorer l'économie américaine et, par conséquent, de se faire réélire, c'est de suivre le précieux conseil qu'il lui donne. Ce conseil vaut la peine d'être traduit et cité en entier.
"Pensez un peu à FDR (Franklin Delano Roosevelt) et à la grande dépression. Qu'est-ce qui a finalement résolu cette crise économique ? La Seconde Guerre mondiale. Et c'est là où Obama pourrait réussir. Avec un grand soutien des Républicains au Congrès (fortement opposés aux ambitions nucléaires de l'Iran), il pourrait s'engager en 2011 et 2012 dans une épreuve de force avec les mollahs. Et à mesure que la tension monte et que nous accélérons les préparatifs de guerre, l'économie s'améliore.
Je ne suis pas en train de suggérer, bien sûr, que le président déclenche une guerre pour se faire réélire. Mais la nation sera unie autour d'Obama parce que l'Iran est la plus grande menace du monde dans ce jeune siècle. S'il peut faire face à cette menace et contenir les ambitions nucléaires de l'Iran, il aura fait un monde plus sûr et sera vu comme l'un des meilleurs présidents de l'histoire. " Voilà ce qu'avait écrit en substance David Broder, dimanche dernier, dans les pages de l'un des plus grands et des plus influents journaux américains.
Ce qu'il faut remarquer en premier lieu, est que David Broder est un boutefeu, mais un boutefeu hypocrite et lâche. Car, dans un même élan, il appelle Obama à entrer en guerre contre l'Iran s'il veut améliorer la situation économique du pays et s'assurer un second mandat, et, en même temps, se défend de suggérer au Président américain de déclencher une guerre pour se faire réélire.
Mais mettons de côté son hypocrisie et sa lâcheté, et examinons de plus près son appel à engager une troisième guerre contre un troisième pays musulman en dix ans. Sa comparaison entre la situation qui prévalait au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et celle d'aujourd'hui est indigne d'un journaliste qui travaille depuis un demi-siècle pour les grands journaux. C'est un fait que la Seconde Guerre mondiale avait résolu le problème de la grande crise économique. Les grands centres industriels américains étaient épargnés grâce à l'éloignement géographique des Etats-Unis des champs de bataille en Europe et en Asie. L'économie américaine avait pu alors tourner à plein régime, profitant de l'immense demande en biens d'équipement et de consommation engendrée par les destructions à grande échelle des économies européennes et japonaise.
On ne voit vraiment pas comment des bombardements, même massifs, et même de longue durée contre l'Iran, pourraient revigorer l'économie américaine. Bien au contraire, une telle initiative pourrait provoquer la fermeture du détroit d'Hormuz et le doublement du prix de pétrole, insupportable pour une économie très affaiblie. Sans parler de l'approfondissement du fossé, déjà vertigineux, des déficits, puisque les Etats-Unis seront obligés de s'endetter encore auprès des Chinois pour financer la guerre proposée par David Broder.
Hypocrite et lâche, David Broder est aussi inhumain. Car il sait pertinemment que la guerre à laquelle il appelle de toutes ses forces ne pourrait pas ne pas prendre la forme de bombardements massifs, comme ceux dont étaient victimes l'Irak en 1991 et 2003 et la Serbie en 1999, avec la mort de dizaines de milliers de civils et la souffrance biblique de millions d'autres.
Enfin, il ne faut pas oublier qu'en 2002-2003, David Broder était parmi les désinformateurs américains les plus zélés qui remuaient ciel et terre pour nous convaincre que l'Irak de Saddam était "la plus grande menace du monde", et que celui qui la fera disparaître nous garantira un monde plus sûr et entrera dans l'histoire comme l'un des plus grands présidents. Résultat : un monde plus dangereux que jamais et le président responsable de ce désastre s'est déjà assuré une place dans la poubelle de l'Histoire.
Au lieu de tirer la leçon qui s'impose de la terrifiante mésaventure irakienne, David Broder remet ça en pointant du doigt l'Iran qu'il qualifie, comme il l'a fait pour l'Irak huit ans plus tôt, de "plus grande menace du monde". Si, à Dieu ne plaise, Obama s'avère suffisamment écervelé pour prendre en compte le conseil de David Broder, il aura donné le coup de grâce à l'économie américaine, aura rendu le monde autrement plus dangereux qu'il ne l'est aujourd'hui et se sera assuré une place dans l'histoire à côté de celle occupée par son prédécesseur.


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