Augmenter les contributions et élever l'âge de départ à la retraite représentent aujourd'hui les seules alternatives incontournables pour trouver une issue à la crise et continuer à verser les pensions de retraite. Le récent rejet à l'ARP du projet de loi sur l'augmentation de l'âge de départ à la retraite représente un coup dur pour les caisses de sécurité sociale qui sont en train de suffoquer à cause du manque de liquidités. Le déficit de ces dernières n'a cessé de s'aggraver au cours de ces dernières années, mettant en péril les pensions de retraite des affiliés des deux caisses dont le nombre s'élève aujourd'hui à près de 850.000 retraités. Pour pouvoir payer les pensions de retraite à chaque fin de mois, le gouvernement n'a pas trouvé comme autre solution temporaire que d'injecter périodiquement des sommes importantes dans les comptes des caisses pour qu'elles puissent s'acquitter de leur devoir auprès des affiliés. Aujourd'hui, cette solution est de moins en moins viable et le gouvernement est dans l'obligation de trouver des solutions à long terme pour garantir le droit fondamental des retraités à une pension de retraite convenable. A cause de l'inversement progressif de la pyramide d'âge, le nombre des contributeurs actifs a chuté au cours des dernières années, générant un changement au niveau du ratio moyen retraités/actifs pour les deux caisses qui est passé respectivement d'une moyenne de 7 actifs pour un retraité au début des années 90 à 2.5 actifs pour un retraité pour la Cnrps et 3 actifs pour un retraité pour la Cnss. Cette baisse du nombre des actifs est venue s'ajouter à la mauvaise gestion contribuant à accélérer le déséquilibre financier des caisses au cours de la dernière décennie. L'année prochaine, le déficit des caisses risque d'atteindre encore une fois un nouveau record. On parle d'un découvert astronomique de 1.800 millions de dinars qu'il serait difficile d'éponger en quelques années dans la mesure où il découle du cumul des déficits enregistrés au cours des années passées. Comme nous l'avons affirmé un peu plus haut, au vu de ses propres finances déjà chancelantes, le gouvernement ne pourra pas continuer à injecter éternellement de l'argent dans les comptes des caisses sociales pour s'acquitter des pensions de retraite ce qui n'est qu'une solution provisoire. Augmenter les contributions bien que cela ne résoudra pas le problème de la baisse du nombre des contributeurs qui est aujourd'hui bien inférieur à celui des retraités et élever l'âge de départ à la retraite représentent aujourd'hui les seules alternatives incontournables pour trouver une issue à la crise des caisses et les sortir de l'ornière. Certes, la pilule est sûrement dure à avaler, c'est ce qui explique que le projet de loi ait été rejeté à l'ARP. Mais il s'agit là du seul moyen d'assurer la continuité du système des pensions de retraite dans sa configuration actuelle en attendant une révision en profondeur de ce dernier qui tarde à venir.