Un plan de relance du secteur du textile-habillement est mis en œuvre pour la période 2019-2023. Un interlocuteur unique sera désigné au niveau des structures publiques sur les différents volets du programme, à savoir la formation, l'infrastructure, l'environnement des affaires, les incitations et la promotion. L'objectif est de parvenir à réaliser des recettes de 2,5 milliards d'euros en 2019 et atteindre les 4 milliards d'euros en 2023. Les emplois à créer seront annuellement de 10.000 sur la période 2019-2023. Dans le cadre de la nouvelle méthode de gouvernance des secteurs stratégiques, le gouvernement adopte une stratégie pertinente dans le secteur du textile-habillement. Un Conseil ministériel restreint a été, déjà, tenu en 2017 et a abouti à plusieurs propositions susceptibles de relancer ce secteur. Lors d'un séminaire tenu à Sousse sur le secteur du textile, avec la participation de l'Utica et de la Fédération tunisienne du textile et de l'habillement (Ftth), les propositions émises ont été étudiées. Aujourd'hui, mardi 19 février, un Conseil ministériel restreint aura lieu et devrait déboucher sur un pacte en vue de concrétiser la nouvelle méthode de gouvernance du secteur. Dans ce sens, un plan de relance du secteur du textile-habillement est mis en œuvre pour la période 2019-2023. Il vise notamment à assurer un modèle de gouvernance public-privé adapté, lancer des projets stratégiques d'intégration, promouvoir le secteur sur les marchés traditionnels et nouveaux. Il s'agit aussi de dispenser une formation coconstruite adaptée aux besoins des filières, de proposer une offre territoriale améliorée et une logistique performante. Des mesures incitatives répondant aux attentes des professionnels seront également prises. Un conseil national stratégique A la faveur de la nouvelle gouvernance, un Conseil national stratégique du secteur textile sera constitué. Un fonds dédié au développement du secteur est également prévu. Mieux encore, une instance de pilotage de l'exécution du plan de relance (agence de pilotage) verra le jour dans un contexte caractérisé par une concurrence rude au niveau international. Elle entre dans le cadre du programme public-privé à but non lucratif et sera le chef de file pour la promotion du textile tunisien et le pilotage de la réalisation de la stratégie de relance du secteur. Pour ce qui est du volet public, il est question de placer le conseil stratégique au rang le plus élevé en le rattachant à la présidence du gouvernement. L'instance de pilotage sera dotée d'une autorité fonctionnelle et de pouvoir auprès des différentes structures publiques impliquées. Un interlocuteur unique sera désigné au niveau des structures publiques sur les différents volets du programme, à savoir la formation, l'infrastructure, l'environnement des affaires, les incitations et la promotion. Un appui sera fourni aux instances de pilotage par les ressources humaines compétentes au niveau des différentes structures impliquées. Pour ce qui est du volet privé, il sera une force de proposition et se chargera de conduire les plans d'action à court et à moyen terme sur les volets promotion, formation, infrastructure, environnement des affaires et incitations. Il produira, de même, un reporting d'avancement du plan stratégique auprès du Conseil national stratégique du textile et assurera le pilotage de l'étude stratégique à l'horizon 2030. Projets stratégiques identifiés Une dizaine de projets stratégiques d'intégration a été identifiée. Ils concernent, à titre indicatif, un projet de tissage « Denim », un projet de tissage de vêtements de travail, 4 projets accessoires lingerie, un projet de maille fine, un projet de finissage/prêt à teindre, un projet maille et tricotage, un projet textile technique/smart textile, un projet filature et un projet « Transverse » en support à l'industrie. Il s'agit d'identifier et d'attirer les partenaires stratégiques de premier plan pour la réalisation des projets d'intégration, de concevoir et monter les projets avec la profession et les partenaires potentiels dans le cadre de l'identification des besoins ainsi que d'un scénario d'investissement pertinent. L'objectif consiste aussi à concevoir et développer une offre territoriale adaptée aux projets dans les domaines de l'infrastructure, la formation, les incitations spécifiques, aux porteurs de projets. Dans ce cadre, le secteur public va lancer une offre attractive et prendra des mesures incitatives spécifiques élaborées sur mesure pour les projets stratégiques d'intégration, tout en facilitant la réalisation des projets. De son côté, le secteur privé va identifier les partenaires potentiels des projets, engager les démarches de prospection auprès des donneurs d'ordre et des partenaires stratégiques. Il sera chargé aussi de concevoir et d'étudier les projets selon les besoins des industriels et des partenaires potentiels. Les fonds privés seront mobilisés auprès des industriels et autres bailleurs de fonds pour la réalisation des investissements liés aux projets. Le secteur privé réalisera, de même, les projets stratégiques identifiés. Promotion sur les marchés Une promotion accentuée sur les marchés traditionnels et nouveaux sera, par ailleurs, assurée. Dans ce cadre, on compte construire et développer une proposition de valeur par filière sur la base des facteurs-clés d'attractivité et des cibles. Un plan « Go to Market » sera établi également pour chaque filière. Une diplomatie économique sera développée en vue de favoriser le développement et l'accès aux marchés traditionnels de l'Union européenne et aux nouveaux marchés situés, entre autres, aux continents américain et africain. Le secteur public devrait appuyer la démarche de promotion sectorielle par la promotion nationale du pays. Il sera appelé à fournir l'appui également au plan promotionnel des filières par les démarches de diplomatie économique et le lobbying à haut niveau en valorisant, à cet effet, les accords conclus avec l'Union européenne et les Etats-Unis d'Amérique pour prospecter et attirer les grands donneurs d'ordre. Un soutien à l'effort promotionnel sera apporté par les dispositifs en place comme « Tasdir+ ». Quant au secteur privé, sa mission est de concevoir le plan « Go to Market » et proposer la valeur par filière et par cible. Un plan marketing et de communication à l'échelle nationale et internationale sera élaboré par le secteur privé qui pilotera la réalisation dudit plan à travers des spots, marketing digital, Events, etc. Des démarches seront également engagées pour la prospection et la promotion sectorielle auprès des donneurs d'ordre et des partenaires stratégiques. Le secteur privé animera aussi l'écosystème du secteur à travers des plateformes dédiées et de nouveaux canaux de communication. Programmes de reconversion La formation prévue ne peut être qu'adaptée aux besoins des filières. D'où la nécessité de mettre en œuvre une démarche coconstruction des parcours de formation entre la profession et le dispositif de formation, de promouvoir l'image du secteur et l'attractivité des filières auprès des jeunes et de lancer des programmes de reconversion des diplômés au profit des filières textiles. Pour ce qui est de l'infrastructure, il s'agit de miser sur la qualité en se conformant aux standards internationaux tout en améliorant la compétitivité logistique des filières. Le programme prévoit des zones industrielles, des réseaux d'eau et de stations d'épuration, un parc de production d'énergie, une infrastructure portuaire, des plateformes logistiques et de services, des laboratoires dont des show-rooms et un parc d'exposition. Des mesures incitatives adaptées aux besoins du secteur seront par conséquent prises. Elles concernent la tarification préférentielle de l'énergie, de l'eau et des prestations environnementales. Des contrats-programmes seront établis avec les entreprises leaders. Les procédures administratives pour l'exportation, l'implantation des investissements directs étrangers seront simplifiées. Il s'agit aussi de lancer les mesures de rationalisation des importations, d'instaurer une concurrence loyale entre les importateurs et les fabricants sur le marché local et faciliter la commercialisation de 30% des produits des entreprises totalement exportatrices sur le marché local. L'objectif est de parvenir à réaliser des recettes de 2,5 milliards d'euros en 2019 et atteindre les 4 milliards d'euros en 2023. Les emplois à créer seront annuellement de 10.000 sur la période 2019-2023.