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Moyen-Orient : le pari d'un nouveau partenariat stratégique
La Lettre du jeudi - Par Khalifa Chater
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 12 - 2010

Des repositionnements stratégiques ont redessiné la carte géopolitique du Moyen-Orient ou du moins introduit des mutations importantes, depuis la fin de la guerre froide. La guerre contre l'Irak, les alignements qu'elle a mis en œuvre et la ‘‘guerre d'usure'' israélienne ont accentué la démarcation géopolitique et mis à rude épreuve les acteurs arabes sur le terrain, dans le cadre des ‘‘jeux d'alliances''. Ne perdons pas de vue les nouveaux rééquilibrages des pôles, par les effets conjugués de la dynamique interne et des défis internationaux. L'épreuve irakienne a, de fait, redimensionné toute velléité de puissance régionale arabe. En dépit de ses relations conflictuelles avec l'Occident, l'Iran tira profit de la nouvelle donne. La disparition de son rival — le régime baâthiste qui contestait son statut régional et son discours fondateur — suscitait un rééquilibrage effectif en sa faveur, consolidé par l'émergence de la communauté chiite dans le nouvel establishment irakien. Les effets de cette ‘‘alliance objective'', c'est-à-dire malgré soit, étaient prévisibles. Effet de surprise, du moins pour les observateurs non avertis, l'émergence sur la scène arabe de la Turquie introduisait une nouvelle donne. Précipitation de l'élan, Ankara esquisse un nouveau partenariat stratégique dans la région.
Le repositionnement de la Turquie : un come-back de la mémoire aurait rappelé les positions divergentes entre les Arabes, les Iraniens et les Turcs au Moyen-Orient. La révolte de 1917 fonda le nationalisme arabe sur la remise en cause du pouvoir ottoman. Les accords de dupes qui furent formulés, à leur insu, à cette occasion, établirent les régimes coloniaux, qui prirent le relais du pouvoir du sultan-calife. Depuis lors, la perception conflictuelle réciproque perdura. L'entrée dans le giron occidental puis américain marqua la prise de distance de la Turquie et de l'Iran des causes arabes et particulièrement de la Palestine. Leur entrée dans le Pacte de Bagdad, en 1955, avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le régime monarchiste irakien les avaient inscrits dans une alliance de contestation du nationalisme arabe. Erigée en République théocratique islamique (1979), l'Iran se démarqua de la politique atlantiste du Chah. Dans le cadre de la conversion de sa politique étrangère, il devint un acteur important sur la scène arabe, un des pôles de la démarcation géopolitique actuelle et du système d'alliance qu'elle met en œuvre.
Le repositionnement de la Turquie fut progressif. Fait annonciateur de sa nouvelle politique, la Turquie ne permit pas aux troupes américaines d'utiliser son territoire comme porte d'entrée pour envahir l'Irak. Elle inaugura, depuis lors, la révision de sa politique au Moyen-Orient. Peut-on parler d'un ‘‘ajustement naturel aux réalités de l'après-guerre froide ?'' (Wendy Kristianasen, Le Monde diplomatique, février 2010). Ne serait-il pas plus juste d'affirmer que l'establishment turc a été, tout simplement, à l'écoute de son opinion publique. Donnée à ne pas négliger, le rejet de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne l'incita à s'orienter vers son espace d'intervention naturel et à prendre en compte sa géographie et son histoire. La Turquie opta ainsi pour une politique de rapprochement avec les voisins, se proposant comme médiateur pour rapprocher les points de vue. L'attaque d'Israël contre Gaza, en décembre 2008, mit un terme aux pourparlers indirects entre la Syrie et Israël en 2007-2008 par son entremise. L'annulation, en octobre 2009, d'exercices militaires conjoints entre la Turquie et Israël mit fin à leur partenariat stratégique.
Le pari d'un nouveau
partenariat
En visite officielle au Liban, le Premier ministre turc a demandé la création d'un conseil de coopération quadripartite avec la Syrie, le Liban et la Jordanie. Le modèle du système Schengen qu'il a présenté dans son discours lors de l'inauguration de la réunion annuelle de l'Union des Bourses arabes semble privilégier les impératifs économiques (24 novembre). Mais sa redéfinition des enjeux, lors de sa conférence de presse, évoque la tenue d'un haut sommet de coopération stratégique qui se réunirait à Istanbul, fin mai 2011. Tout en offrant sa médiation entre les camps rivaux libanais, pour éviter la discorde, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a axé ses entretiens sur les questions politiques et régionales, affirmant les centres d'intérêts communs : la Palestine, l'Afghanistan, l'Irak et le Soudan, tout en faisant valoir la différence avec les préoccupations occidentales.
Ce fait d'annonce montre que les quatre pays du conseil en création sont en train de dessiner la matrice de leurs institutions communes. Peut-on dire que l'Iran peut être inclus dans ce partenariat ? Georges Malbrunot évoque le ‘‘futur marché commun entre la Turquie, la Syrie, l'Iran et l'Irak''(Le Figaro, 21 novembre). Cette affirmation n'est pas à l'ordre du jour, vu la démarcation géostratégique. Ce qui n'exclut pas, dans le cadre du développement de bons rapports de voisinage, la suppression des visas ou la création d'un consortium pour rendre compatibles leurs réseaux d'oléoducs et de gazoducs.
Novateur, le partenariat entre la Turquie, la Syrie, la Jordanie et le Liban doit cependant s'accommoder de la carte géopolitique actuelle, qui n'intègre pas ces différents pays dans le même système d'alliance. D'autre part, les deux sommets Al Assad/Abdallah (Beyrouth, fin septembre 2010 puis Ryadh le 17 octobre 2010) ont réussi à transgresser une certaine pesanteur géopolitique, rapprochant les points de vue pour éviter une déstabilisation du Liban. Il s'agit bel et bien d'un acquis. Formulé dans une conjoncture de montée des périls, après le blocage du processus de paix, ce nouveau partenariat doit nécessairement tenir compte des jeux de rôles des différents acteurs et des manœuvres extérieures éventuelles. Comment peut-il s'adapter aux contingences pour réussir son pari ?


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