Le Conseil national de l'Organisation de défense du consommateur (ODC) pour le deuxième et troisième trimestre de 2010, organisé samedi sous le slogan «Pour un rôle plus actif de l'Institut national de la consommation», a fait le bilan des périodes de grande consommation : saison estivale, Ramadan, rentrée scolaire, Aïd El Idha… «Une nouvelle stratégie doit être mise en place pour relever les défis, d'autant que les Tunisiens ont changé leur mode de consommation», a annoncé M. Abdellatif Saddem, président de l'ODC , en ouverture de ce conseil. La libéralisation des prix, l'augmentation des requêtes des consommateurs via la ligne verte sont autant de paramètres qui interpellent l'organisation qui opte, rappelons-le, pour les solutions à l'amiable en premier lieu. L'organisation reçoit en moyenne cinq requêtes par jour contre une ou deux l'année écoulée, ce qui donne un volume considérable de requêtes en une seule année, a indiqué M.Saddam. L'orateur a brossé les grandes lignes des prochaines actions de l'ODC. Il s'agit notamment d'organiser des sessions de formation au profit des cadres de l'organisation, la préparation d'activités dans le cadre de la Journée internationale du consommateur, assurer le suivi des actions commerciales, du service après-vente et de l'évolution des prix. D'après les chiffres disponibles, les interventions des consommateurs via la ligne verte 80 100 300 au cours des neuf premiers mois de 2009 ont été de 8.687, dont 1.829 ont concerné les prix, 1.804 la qualité, 1.662 les services, 1.328 l'information et les renseignements, 1.149 la santé et 915 l'approvisionnement. Le rapport d'activité du deuxième et troisième semestres de 2010 indique, quant à lui, que le numéro vert a accueilli au cours de cette période 5.410 communications, dont 26,6% portant sur les prix et 26,6% sur la qualité. 17,9% des consommateurs n'ont pas apprécié les services, 15,4% trouvent des lacunes dans l'information et les renseignements et 10,2% trouvent que l'approvisionnement est au-dessous de la moyenne, alors que 10,1% se plaignent des services sanitaires. L'ODC a été représentée dans les conseils et comités nationaux et a représenté les consommateurs dans les conférences et séminaires nationaux. Les activités des bureaux régionaux ont été riches et diversifiées. Revoir des conventions Les représentants des bureaux régionaux de l'organisation ont soulevé des problèmes relatifs aux fournisseurs d'accès à Internet, aux services des télécommunications, à la qualité des chauffe-eau solaires, à l'augmentation des prix de certains produits de consommation, aux prestations de la Caisse nationale d'assurance-maladie, mais aussi du manque de moyens de certains bureaux de l'organisation. Certains intervenants ont proposé de revoir les conventions conclues avec nombre de métiers, comme la mécanique auto et le lavage à sec. Le rapport met aussi en exergue le programme de rationalisation de la consommation au cours de certaines périodes de l'année, le programme de sensibilisation au cours de la saison estivale. A noter que l'ODC, qui a adhéré au programme national de maîtrise de l'énergie, a collaboré avec les partenaires concernés, comme la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg) et l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie, a conclu un mémorandum d'entente avec l'association de protection du consommateur en Arabie Saoudite. Des conventions de coopération ont été signées également avec l'Anme et la Steg. Eclairage nécessaire M. Mohsen Laroui, secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce et de l'Artisanat, a parlé, de son côté, du rôle de l'Institut national de la consommation, créé à l'initiative du Chef de l'Etat. Il a indiqué que la mission de l'institut est complémentaire avec celle de l'ODC. Il fournit l'éclairage nécessaire aux décideurs afin de prendre des décisions pertinentes sur la base d'études scientifiques, de recherches et de sondages. Le but étant de protéger les consommateurs. L'administration laisse la loi de l'offre et de la demande jouer son rôle dans le cadre de la transparence et de l'équité. C'est aux consommateurs et aux commerçants d'agir en conséquence. Le secrétaire d'Etat a précisé que le secteur du commerce représente 5,3% du PIB et fait travailler des milliers de personnes aussi bien dans le commerce de détail que de gros, sans compter les petits métiers commerciaux qui se trouvent dans plusieurs régions. Des textes législatifs organisent les transactions dans la transparence totale. La protection des consommateurs constitue un des objectifs de la politique du développement. Toutefois, de nouveaux besoins sont nés comme le GSM, l'Internet, la voiture particulière, les services financiers…