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Premières sorties de plaisir
Qui est Ben Ali ? (Troisième partie)
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 02 - 2011

Jeune marié, Ben Ali était heureux, plein de tendresse pour son épouse Naïma . Pour l'interpeller, il ne l'appelait pas par son prénom mais criait “Ya Mra !”. Elle disait : “Hammami” (Hammamois, originaire de Hammam-Sousse).
Une vie simple, en cette période, partagée entre les travaux domestiques et les obligations du fonctionnaire. La vie professionnelle était en progression continue.
Dominant sa timidité naturelle, Ben Ali prit peu à peu de l'aisance. Passionné pour son travail, il lui consacrait tout son temps, même le dimanche et les jours fériés. Le soir, il emportait de nombreux dossiers et achevait leur dépouillement à la maison. Son service occupait tout le cinquième étage du ministère de la Défense nationale.
Un jour de l'automne de l'année 1964, l'ambassadeur des Etats-Unis signala au ministre l'existence d'un navire de guerre russe en panne près de la côte nord. Ben Ali reçut la mission d'aller voir... On peut imaginer la joie de Habib Ammar relatant le film de la soirée à l'ambassade des Etats-Unis. A partir de ce jour-là, le ministre ne lésinait plus sur les moyens pour faciliter le travail de Ben Ali. Tout ce qu'il demandait lui était désormais accordé. Ainsi, il eut une voiture banalisée, des équipements spéciaux pour la filature et les écoutes téléphoniques, une équipe de femmes, jeunes et séduisantes, capables de tenir agréablement la compagnie de visiteurs étrangers et enfin l'octroi d'une caisse noire à l'instar de celle dont disposait, au ministère de l'Intérieur, le directeur de la Sûreté nationale.
Cette période de bonnes grâces dura huit ans....Elle prit fin brutalement peu après le 12 janvier 1974, ... lorsque le frère Mouammar Gueddafi, après avoir offert la présidence de l'Union à Bourguiba, avança imprudemment le nom de Ben Ali pour tenir l'important ministère du Deuxième bureau des communications dans le nouveau gouvernement de l'Union. Bourguiba ne connaissait pas Ben Ali. L'Union ayant avorté immédiatement grâce au veto ... de Hédi Nouira, Premier ministre, rentré d'urgence d'Iran via Paris où il était en mission, Bourguiba exigea que l'on mette fin aux fonctions de Ben Ali. Un nouvel épisode de vie commença alors pour ce dernier.
Il fut nommé attaché militaire à Rabat. Son séjour marocain a laissé quelques traces dans les archives des services marocains, mais revenons à la période 1964-1974.
Ben Ali mena une vie bien ordonnée d'officier discipliné. Petit à petit, il commença à changer d'air et à découvrir de nouveaux plaisirs. Une dame d'un certain âge, dénommée Dalila, fut sa première initiatrice au dévergondage. Elle le recevait chez elle et le mettait en présence d'une demoiselle ou, le plus souvent, d'une dame experte dans le... plaisir des sens. Au lendemain des émeutes du 26 janvier 1978, appelé le “Jeudi Noir”, dont il sera question plus loin, Ben Ali, qui était depuis le 23 décembre 1977 à la tête de la Sûreté nationale, eut peur que Dalila n'évente son libertinage de naguère. Il la fit mettre en prison dans un isolement complet. Elle mourut de tuberculose peu de temps après à l'hôpital de l'Ariana. Le commissaire de police qui la protégeait fut mis à la retraite d'office.
Au restaurant Hungaria
Le début de l'hiver 1969-1970 allait faire remuer le cœur de Ben Ali d'une façon tout à fait inconnue de lui. Une revendeuse travaillant pour le compte de la Société tunisienne de diffusion (STD) se présenta à son bureau et lui proposa des éditions de luxe de plusieurs encyclopédies traitant d'histoire de l'art et de divers peintres célèbres. Dès les premiers mots prononcés par la belle visiteuse ce fut le coup de foudre. Sa voix suave, sa poitrine généreuse, et sa coiffure d'un blond vénitien avaient fait chavirer plus d'un. Ben Ali lui commanda un exemplaire de chacun des ouvrages présentés. La livraison eut lieu, comme convenu, le lendemain. Ben Ali, sans vérifier le contenu des énormes paquets, paya cash, voulut savoir le nom de la jeune dame et s'enhardit jusqu'à l'inviter à une sortie. Ce ne fut pas de refus et, bientôt, les virées avec Noura devinrent quotidiennes. Elle présenta Ben Ali à sa sœur puis à sa mère. Ainsi, il eut porte ouverte au domicile familial et promit le mariage après le divorce avec Naïma.
Noura appartenait à la bourgeoisie tunisoise. D'un excellent niveau culturel, elle pouvait converser sur tous les sujets, comme toute femme de la haute société. Son style était châtié, son langage plein d'esprit, souvent innocent, parfois malicieux et amusant. Elle savait plaire et connaissait les moyens de combler son homme sans le rassasier afin que le désir reste entier.
Tous les matins, Ben Ali chargeait son chauffeur, homme discret et dévoué, d'acheter pour Noura un bouquet de quinze roses toujours chez le même fleuriste. Dès réception, la bien-aimée téléphonait à son amant pour le remercier et lui souhaiter bon travail. Les appels se renouvelaient plusieurs fois au cours de la journée. Le contact était permanent. Sur suggestion de Ben Ali, Noura présenta sa démission à la STD. Elle restait à la maison, se faisait belle et l'attendait. Le soir, ils sortaient.
Souvent, on les voyait dîner, en amoureux, dans un restaurant dont la cuisine est réputée aphrodisiaque, Hungaria. Ben Ali la comblait de gentillesses et de cadeaux. A la veille de l'Aïd El Kébir, un mouton était offert à la famille.
Evasions à Paris
Très vite, Tunis finit par les lasser. Paris devint la destination de leurs évasions et de leurs rêveries. La caisse noire était là pour répondre aux caprices de l'un et de l'autre. Les factures des grands restaurants, des palaces, des grands couturiers, des parfumeurs et des bijoutiers de renom étaient réglées sans discussion. A remarquer cependant qu'il n'a pas profité de ses séjours dans la ville lumière pour visiter un musée, une bibliothèque, une exposition ou assister à une conférence. Le côté culturel lui est complètement étranger. Quant à la spiritualité et à la religiosité, il n'en a cure.
Ce bonheur sans problèmes a duré jusqu'à 1974. Comme déjà écrit, à la suite de l'imprudence de Gueddafi, Ben Ali a perdu le poste important qu'il occupait à la Défense nationale pour être nommé à Rabat en qualité d'attaché militaire à l'ambassade de Tunisie. Le voici donc devant un dilemme. Ira-t-il au Maroc avec l'épouse ou avec la maîtresse? Il ne lui a pas été très difficile de trouver la solution. Il explique à Naïma que son séjour à l'étranger ne sera pas long, qu'il aura la possibilité d'être souvent à Tunis et surtout que leurs deux filles (la troisième, Cyrine, naîtra en 1978) ne doivent pas être perturbées dans leurs études dans un lycée marocain. Ces sornettes ne soulevèrent aucune objection ni de la part de l'épouse ni de la part des fillettes. Libéré de l'angoisse qui l'oppressait, Ben Ali se hâte de prier Noura de se préparer pour le voyage ...
(A suivre)


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