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Le ‘‘laboratoire'' de la révolution démocratique arabe !
La lettre du jeudi
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 02 - 2011

Produit d'une prise de conscience générale et de la dynamique interne qu'elle a mise en œuvre, la révolution tunisienne est un fait historique spécifique. Sa genèse, suite à l'immolation du martyr de Sidi Bouzid, le territoire de son déclenchement dans les régions intérieures du Sud-Ouest qui se considèrent défavorisées par le pouvoir, les mutations de son expression, d'une protestation sociale, à une remise en question du mode de gouvernance, confirment ses dimensions distinctives. Les mouvements de contestation, dans l'aire arabe, ont certes affirmé sa valeur d'exemple dans la renaissance de la citoyenneté arabe qu'elle a anticipée et annoncée. Mais, fait certain, la révolution tunisienne n'avait pas l'ambition de s'ériger en modèle. Et pourtant, l'analyse de l'actualité arabe et particulièrement les événements d'Egypte et le processus de changement du régime, qui s'ensuivit, peuvent faire valoir son caractère de ‘‘laboratoire de la révolution'' dans l'histoire immédiate du monde arabe, que ce processus soit le fait de la carte géopolitique arabe, des effets du contexte régional et dans une certaine mesure d'une certaine similitude, fut-elle approximative, des régimes concernés.
Les événements d'Egypte attestent, illustrent et confirment ce fait. Procédant du même diagnostic, se développant selon le même processus, les révolutions de Tunisie et d'Egypte exposent la même grille de lecture :
1 - Une protestation sociale originelle qui enrichit ses dimensions et réalise sa mue en une expression politique. L'examen des slogans montre qu'ils se réfèrent à la critique de la gouvernance et formulent expressément des demandes de changements de régime et des dirigeants à la tête de l'establishment.
2 - Les manifestations et les soulèvements qui les ont suivis sont spontanés, sans leaders et sans programmes d'action. Il s'agit d'un ras-le-bol de jeunes en colère, mis en marge par le chômage, les situations précaires et les ressentiments provoqués par la prise de conscience des situations d'injustice. Facebook et Twitter ont explicité et relayé ce mécontentement général. Les mouvements politiques et les partis d'opposition sont entrés en scène, bien après le déclenchement de la contestation et n'ont pas réussi à l'encadrer et à assumer et faire valoir leur leadership. Signalons, d'autre part, que les mouvements syndicalistes tunisiens et égyptiens ont rejoint le mouvement contestataire contre les deux establishments. Ils ont, également engagé, dans ce contexte de demande de réhabilitation des droits, des grèves pour faire valoir leurs revendications.
3 - Mêmes repères des itinéraires contestataires et des réactions des establishments. Après l'échec des démonstrations de force, les pouvoirs ont affirmé qu'ils reconnaissaient le bien-fondé des revendications des jeunes et qu'ils étaient disposés à engager les réformes des systèmes politiques, après la mise à l'écart de certains dirigeants trop marqués par leur allégeance puis l'adoption de remaniements ministériels. Ben Ali, qui avait déjà limogé ses ministres de la Communication et de l'Intérieur, déclarait, le 13 janvier, qu'il renonçait à un nouveau mandat. Peu avant son discours, il limogea ses deux importants conseillers politiques. En Egypte, Moubarak nomme le 29 janvier 2011 Omar Souleiman au poste de vice-président et affirme ne pas vouloir se présenter pour un 6e mandat présidentiel. Mais la quête de fusibles, les velléités de culpabilisation et les annonces des réformes n'ont pas réussi. Les deux chefs d'Etat tunisien et égyptien durent se résigner à abandonner le pouvoir, respectivement le 14 janvier et le 11 février.
4 - Même recours à des discours d'amalgame : voir les journées de dupes (le lendemain des discours de Ben Ali, le 13 janvier et de Moubarak, 1er février) où les pouvoirs annoncent l'arrêt et la condamnation de la violence, tout en engageant simultanément une stratégie contre-révolutionnaire.
5 - La mise en œuvre d'une stratégie de déstabilisation, par le recours à des mouvements parallèles, l'engagement de partisans -mercenaires ou d'alliés inconditionnels : action des snipers en Tunisie, lors des manifestations populaires, tentative de déstabilisation des nouvelles autorités, le 31 janvier, mouvement des Baltajis (des gangs de voyous payés qui font régner la terreur) en Egypte, contre les manifestations publiques (processus engagé le 2 février).
L'évocation du ‘‘statut de grandeur de l'Egypte'', qui empêcherait tout suivisme politique, ‘‘indigne de son statut'' (thèse formulée le 3 février par le Premier ministre égyptien) occulte hâtivement l'effet évident d'entraînement de la révolution tunisienne. Mais notre réflexion doit aussi tenir compte du fait que les mêmes causes produisent les mêmes effets, sans ignorer les interactions des faits d'actualités, surtout dans les sociétés d'une même aire, ayant les mêmes référentiels et répondant aux défis de la même conjoncture.
D'autre part, suite aux mouvements contestataires et aux manifestations qui ont suivi la révolution tunisienne — qu'on ne peut réduire à de simples effets de la chronologie —, d'importantes prédispositions ont été prises et des réformes d'envergure ont été annoncées, affectant le mode de gouvernement des pays arabes, au Yémen, en Jordanie, en Algérie et en Egypte. Nous ne reviendrons pas sur ces faits d'annonce et ces importants engagements. Cette reprise de l'initiative des citoyens dans ces pays que ces mesures consacrent ouvre, dans cette première étape, une nouvelle ère dans le monde arabe et remet en question les équilibres fondateurs qui le régissent actuellement. Prenons la juste mesure de cette promotion de l'homme arabe et des effets du renouveau qu'il met à l'ordre du jour.
K.C.


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