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De la modernité humaniste comme idéal
OPINIONS
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 02 - 2011


Par Khaled DELLAGI
La Révolution populaire tunisienne enfantera probablement la Seconde République. Il faudrait l'espérer .C'est un tournant décisif, majeur, dans l'histoire récente de notre pays. En effet, il s'agit ni plus ni moins que de la refondation de notre «Maison Tunisie» .La responsabilité de nos décideurs est entièrement engagée dans le devenir de notre nation.
Il faut saisir cet instant si rare et si précieux où un peuple s'interroge et s'auto-analyse pour mettre à plat toutes les institutions de l'Etat. Dans le foisonnement et le bouillonnement des énergies enfin libérées ,il faut trouver le fil d'Ariane qui doit nous guider ;réinventer l'idéal que tout un peuple doit porter en lui pour transcender son quotidien ;en somme réenchanter son destin.
Quel peut être ce phare ?
Autour de quel paradigme le peuple tunisien doit – il s'unir et vibrer ?
La réponse , me semble –t-il, s'impose d'elle-même : faire entrer notre pays de plain-pied dans la modernité. Notre nation doit se donner les moyens, psychologiques, politiques ,économiques et culturels pour devenir un acteur de plein droit de la civilisation mondialisée du XXIe siècle, dans ses diversités et ses richesses, que le citoyen tunisien prenne part au progrès de l'humanité.
Ce rêve est réalisable .C'est un horizon que les jeunes d'aujourd'hui ,ceux qui ont fait cette révolution , peuvent atteindre avant le crépuscule de leur vie.
Plus de cinquante années après l'indépendance , l'état des lieux de notre pays est affligeant .Nous sortons d'un long tunnel où la nuit de l'ignorance régnait. Nous étions réduits , dans le meilleur des cas , à une cohorte d'esclaves-travailleurs-consommateurs sous la trique d'un «patron du patron des patrons». L'humiliation engendre la révolte. La révolte se nourrit de haines et de rancœurs. Non, l'échec n'est pas notre fatalité .A ces Spartacus conquérant leur propre pays, il faut leur offrir un avenir lumineux de dignité et de liberté .
La faiblesse structurelle de notre pays ne s'explique pas seulement par l'incurie de notre classe politique . Elle plonge ses racines dans les profondeurs de sa propre histoire, dans l'épaisseur du temps long, cher à Fernand Braudel. Nos dirigeants seraient bien inspirés s'ils prenaient exemple sur la démarche socio-politique inaugurée par Ibn- Khaldoun.
Pourquoi la Tunisie, et plus largement le monde arabe, s'est retrouvée dans une situation d'infériorité ?Pourquoi a-t-elle raté le rendez vous de la modernité.
Classiquement, les historiens font commencer l'Epoque moderne en 1453 par la prise de Constantinople par les Ottomans ou par la découverte des Amériques en 1492.
Au XVe siècle ,trois grands pôles civilationnels pouvaient prétendre à la suprématie du monde : l'Empire chinois, l'Empire Ottoman et l'Europe. Or, c'est cette dernière, la moins bien lotie en apparence , qui sortira victorieuse. Pourquoi ?
A cette question cruciale, la «Wordl History» avance plusieurs explications.
Je me bornerai à rappeler certains faits qui interpellent notre conscience.
Après le rayonnement mondial de l'empire chinois des Ming et les grandes expéditions maritimes de l'amiral musulman Zheng He, atteignant les cotes d'Afrique, la Chine brule ses vaisseaux et s'enferme dans son pays. Pourquoi?
Le Portugal , pays émergent comptant autant d'habitants que la Tunisie Hafside , découvre la route des Indes par le Cap de Bonne-Espérance. Pourquoi ?
L'Espagne, autre pays émergent à peine plus peuplé, découvre les Amériques , l'année de la reconquête de Grenade .Pourquoi ?
Grâce à la diffusion de l'imprimerie et la multiplication des livres et des cartes maritimes, toute l'Europe se lance dans des expéditions d'envergure .L'imprimerie ne fut introduite à Tunis et à Istamboul que presque quatre siècles après sa redécouverte. Pourquoi ?
Lorsque Charles Quint s'aventure sur tous les océans, Soliman le Magnifique ne quitte pas la Méditerranée. Pourquoi ?
Le Portugal, comme l'Espagne, vivants en pays rentiers, deviennent dépendants des produits manufacturés des autres pays européens , l'Angleterre en tête. Avec l'Inquisition, ces pays tombent dans le fanatisme religieux. Pourquoi ?
Pourquoi la Renaissance puis le siècle des Lumières d'un côté, le déclin et l'obscurantisme de l'autre ?
Ces questions sont lancinantes. Au cœur du problème se loge la solution : la modernité comme projet d'imposer la raison comme norme transcendantale à la société.
Le XVe siècle fut le temps de l'invention du monde.
Le XXIe siècle est le temps de la mondialisation , de la miniaturisation du temps et de l'espace.
La Tunisie doit trouver sa voie dans une modernité humaniste, en dehors de toute tutelle occidentale ou turque ou autre de substitution .
Le prince qui sortira demain des urnes doit être patriote et visionnaire.
Le chemin de la Tunisie nouvelle passe par son environnement naturel arabe et méditerranéen et non par les «taifas» monarchiques périphériques.
La force d'inertie du monde arabe est telle que seul un vent révolutionnaire, radical , novateur et libérateur pourra inverser le cours de l'Histoire .


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