On a décidé de poursuivre, vaille que vaille, ce championnat. De toutes les manières, autant faire travailler les joueurs qui n'ont aucun intérêt à se tourner les pouces. Reste les frais d'organisation dans des stades mis à la disposition des clubs moyennant des frais de location. Qui paiera ces frais ? Pour des clubs déjà exsangues, la situation ne fera qu'empirer. Il serait juste d'en parler, car à condition exceptionnelle, disposition exceptionnelle. Mais ces huis clos, décrétés à la suite des incidents enregistrés (très graves), ne devraient en aucun cas escamoter le principal. On a en effet tranché, de manière presque définitive, le problème des stadiers. Certains présidents ont même affirmé que «les stadistes» (sic!) n'ont pu faire l'affaire et qu'il fallait revenir au service d'ordre! Cela démontre qu'ils n'avaient rien compris. Tout d'abord il est formellement interdit dans n'importe quel stade du monde de jouer sans la présence du service d'ordre. De ce fait, la question ne se pose pas. Le service d'ordre est bien là mais son rôle est bien précis. Quant aux stadiers et non pas stadistes, c'est un corps qu'il faut former. On pense, à tort, que c'est un groupe de supporters à qui l'on confie un dossard ou un brassard. Ce n'est pas cela et ceux qui ont fait appel à ce genre de personnes en ont eu pour leurs frais. La moitié de leurs supporters-stadiers, une fois dans l'enceinte du stade, ont mis leurs dossards dans la poche et se sont transformés en... supporters pur jus! Pire, il y a même ceux qui ont brandi les fameux fumigènes interdits! A notre connaissance, aucun club n'a abordé cette question avec le sérieux qu'impose une affaire aussi capitale. Quant à la fédération, elle ne semble pas s'en inquiéter, à moins qu'il n'y ait eu des tractations... secrètes. Ce n'est pas le cas. Considérant que les supporters tunisiens ne sont pas plus difficiles à contrôler que les holligans allemands ou anglais, et que dans quelques mois nous serons confrontés aux mêmes problèmes, il nous semble qu'il faudrait agir. La Ligue ou la fédération devraient ouvrir sérieusement ce dossier, agir pour faciliter la formation des corps de stadiers par des spécialistes et par des formateurs rompus à ce genre de travail. N'est pas stadier qui veut. Cette fonction est un métier qui exige une formation adéquate, du sérieux, du sens de la responsabilité. A quoi servent ces... jumelages et ces protocoles que l'on signe en grandes pompes entre les clubs tunisiens et étrangers, sinon pour s'entraider au moment où il le faut? Voila pourquoi les stadiers n'ont pas failli. Ils n'ont jamais été sérieusement formés. Pour la bonne raison qu'ils n'ont jamais existé.