Par M.A. BOUHADIBA* La foire d'empoigne a commencé, les luttes politiques battent leur plein et tous les coups sont permis. Le Tunisien regarde ébahi une scène surréaliste où les barbus s'agitent en s'en prenant aux maisons closes, les RCDistes s'activent par casseurs interposés, les résidus des polices parallèles sèment le trouble et l'Ugtt souffle le chaud et le froid en provoquant des grèves par-ci par-là. La nouvelle classe politique débat à la TV en évoquant les brèves de comptoir de Rajhi dont on en a fait tout un plat et des journalistes, trop contents de l'aubaine, servent de caisse de résonance à tout ce tintamarre malsain. Personne ne semble s'intéresser aux grands enjeux. On assiste à des entreprises mesquines où chacun avance ses pions en ne pensant qu'à marquer quelques points pour lui même. Le Tunisien, qui est loin d'être stupide et qui fait preuve de maturité, comprendra bien vite que : - La classe politique ne joue pas son rôle. Elle a la responsabilité et le devoir d'aider le gouvernement à stabiliser le pays. Cela concerne tous les partis petits et grands qui doivent s'impliquer totalement car le gouvernement ne peut agir seul. - Les politiciens se trompent totalement d'adversaire. Tous attaquent le Premier ministre, alors qu'il ne sera plus là dans deux mois. C'est plutôt entre eux que le débat doit avoir lieu, idée contre idée, qui fera apparaître le plus apte à gouverner. - Ceux qui utilisent la violence pour impressionner la population en pensant profiter du chaos pour sauver leurs avantages ou en avoir d'autres n'ont aucun avenir car tôt ou tard ils rendront des comptes à la justice. C'est une certitude. - Mais l'essentiel c'est que tout cela aura fini par dégoûter complètement le Tunisien de la politique, déjà les prémices s'en font sentir. Nos politiciens ont oublié que la politique dans un pays démocratique c'est attirer et séduire l'électeur. Que feront-ils lorsque le jour des élections ils réaliseront que les électeurs seront inscrits aux abonnés absents????