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Des états généraux pour l'environnement: une urgence
Opinions

Au cours des années 90 l'environnement, l'écologie et le développement durable eurent leurs lettres de noblesse.
Rappelons-nous la conférence de Rio de Janeiro tenue en juin 1992 à l'initiative des Nations unies. Elle établit le cadrage planétaire en matière d'environnement à travers l'Agenda 21 ou engagement des Etats pour une coopération afin de créer des conditions propices au développement durable. Rappelons-nous également la conférence sur le développement durable en Méditerranée qui eut lieu à Tunis en 1994 et aboutit à la rédaction du consensus Med 21.
La Tunisie, en conformité avec ce mouvement pro-écologique, se dota d'un cadre institutionnel relativement performant : un ministère à part entière, la commission nationale du développement durable, des agences spécialisées et surtout des outils et des instruments juridiques garantissant la protection des ressources naturelles telles que terres arables, eau douce, ressources biologiques terrestres et maritimes et qualité de la vie des citoyennes et citoyens; la Tunisie s'engagea dans un projet de société environnemental appelé Agenda 21 National.
Cet Agenda 21 qui se voulait un programme d'action national de l'environnement et du développement durable pour le 21e siècle avait la prétention de poser les principaux jalons en vue d'asseoir une vraie politique et des actions assurant la pérennité des ressources naturelles du pays ainsi que la santé des citoyens et citoyennes.
Ce consensus national n'a guère duré; la dernière année du siècle dernier témoigne de l'implosion du système Environnemental : suppression du ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire (Meat), département de l'environnement mis sous tutelle du ministère de l'Agriculture et celui de l'aménagement du territoire sous l'autorité du ministère de l'Equipement.
Ce divorce forcé de ces deux départements clôture une décennie de complicité, de coordination et d'intégration des soucis de l'écologie et de l'environnement dans la gestion du territoire national.
N'oublions pas que cette période correspond à la mainmise du clan Ben Ali sur tous les rouages administratifs et l'accaparement frauduleux de tous les outils d'intervention économique de l'Etat (cimenteries, carrières, transports maritimes, aériens et urbains, etc).
Rien de surprenant si cette oligarchie s'attaquait et neutralisait le Meat, gardien de l'environnement par le biais de ses outils, tels que :
i- études d'impact, instrument privilégié pour sauvegarder nos ressources naturelles et environnementales, ii- police environnementale pour traquer et sanctionner les pollueurs du milieu naturel, iii- schémas des zones sensibles et plans verts, documents rassemblant et synthétisant un ensemble de diagnostics et de propositions dans le domaine de l'environnement et de la préservation des richesses écologiques, plus particulièrement le long de notre littoral.
Bref, aujourd'hui, l'environnement et ses institutions sont sinistrés et méritent d'être revalorisés et soutenus afin de les sortir du marécage vaseux où ils se trouvent ensevelis.
Seul un "Grenelle" de l'environnement réunissant l'ensemble des acteurs du secteur peut mettre fin à cet état de fait.
Ces états généraux devraient être précédés d'une étude d'évaluation du cadre institutionnel actuel et des actions menées ou plutôt non menées durant les dix dernières années. Des axes de réflexion devront être définis pour actualiser et compléter l'Agenda 21 National.
Cette "messe" de l'environnement devra trancher clairement sur des sujets-clés : énergie, transports, modes de production agricole et halieutique.
Sans anticiper sur ses travaux, nous affirmons que la Tunisie a accumulé beaucoup de retard en matière d'énergie renouvelable à la différence du Maroc par exemple, lequel a pris une avance spectaculaire dans le champ de l'énergie solaire. La Tunisie devra refuser l'alternative nucléaire et ne pas se soumettre aux diktats des lobbies étrangers et agressifs dans ce domaine. Les événements récents et tragiques du Japon sont là pour nous convaincre des risques pour la sécurité et la santé publiques et pour l'agriculture ainsi que pour la faune et la flore.
Penser en termes de nucléaire comme source d'énergie alors que notre pays regorge d'atouts naturels tels que le soleil et le vent sur l'ensemble du territoire constitue une aberration sinon un choix mortifère. A l'inverse, la Tunisie pourrait devenir un pays exportateur d'énergie renouvelable.
A cet égard, sous la pression des écologistes, l'Allemagne est contrainte d'abandonner le renouvellement de son parc nucléaire, suivie de l'Italie qui, via un référendum, expression de la démocratie directe et participative, a infligé un désaveu cinglant au gouvernement Berlusconi à raison de 95 % de voix hostiles à la poursuite du nucléaire. En France, pays par excellence de l'option nucléaire, 64% de la population vient de se déclarer pour l'abandon de cette énergie au grand embarras du gouvernement actuel … L'Allemagne comme l'Italie s'apprêtent à adopter des politiques favorisant la recherche et l'utilisation maximale des énergies renouvelables. Cette tendance au rejet du nucléaire comme solution miracle d'une énergie durable et bon marché s'affirme dans les pays démocratiques et respectueux de la volonté de leurs peuples.
Le secteur des transports souffre d'un déséquilibre flagrant entre le transport individuel et le transport collectif; l'accroissement du parc de voitures particulières est fort inquiétant. Ben Ali voulait "fidéliser" la classe moyenne en lui offrant la voiture populaire avec pour résultats un vrai désastre environnemental, des changements de mode de consommation et un dérapage comportemental (endettement des ménages, saturation du réseau routier, pollutions multiples, gaspillage d'énergie, transfert de devises et investissements lourds en matière d'infrastructures routières). Le choix privilégiant le transport individuel au détriment du transport collectif a privé et continue de priver notre pays de ressources utilisables pour d'autres projets répondant aux demandes et besoins des classes déshéritées et indignées de l'intérieur. La Tunisie devra s'orienter, sans hésiter, vers l'investissement dans les transports collectifs et particulièrement dans le transport sur rail, plus économique et plus écologique.
L'option du "tout agriculture biologique" est une exigence absolue pour la santé publique et la création d'emplois dans les zones rurales et périurbaines. Une autre option s'impose : renoncer à l'utilisation des eaux "épurées" provenant des stations d'épuration des eaux usées (step) de l'Onas, vecteurs de contamination des produits agricoles et facteurs de colmatage de nos nappes phréatiques. A ce propos, le gouvernement actuel devrait dépêcher de toute urgence un audit indépendant sur l'utilisation des eaux provenant des stations d'épuration. Cette mission formée d'experts de la santé publique, de biologistes, d'hydrogéologues et d'agronomes aurait pour tâche de faire la lumière sur les dégâts subis par la santé publique et les sols du fait de ces eaux depuis que l'Onas en a reçu l'usage de la part des autorités gouvernementales compétentes.
En outre, l'Etat tunisien doit renforcer et trouver les moyens financiers pour assurer le repos biologique afin de préserver nos ressources halieutiques et endiguer la surexploitation des ressources et la pêche au chalut, laquelle cause des dommages irréparables sur la végétation et l'habitat marins.
Pourquoi ne pas transférer les fonds de la Caisse de compensation qui ont dépassé cette année un milliard de dinars au bénéfice d'interventions publiques dans les domaines vitaux précités en faveur des agriculteurs biologiques et des pêcheurs ayant accepté le principe du repos biologique ?
Grâce à ce mécanisme de transfert, l'Etat ciblerait les bénéficiaires légitimes de la compensation : les petits agriculteurs ruraux des zones marginalisées par le régime déchu et les petits pêcheurs du littoral. Les modalités et les mécanismes d'octroi des subventions aux agriculteurs biologiques et aux petits pêcheurs seraient arrêtés dans le cadre d'un consensus national.
Ainsi l'Etat tunisien transformerait la charge insupportable pour le pays que représente la Caisse de compensation en investissements créateurs d'activités et d'emplois.
Ces états généraux auraient le mérite de remettre le secteur de l'environnement sur la bonne trajectoire du développement soutenable et la consommation sur le chemin du bien-être et de la santé publique à moindre coût individuel et collectif.


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