• Les prévisions tablent sur une nette amélioration du climat des affaires «Comment faire pour réduire les gaps de l'économie, le délai de la transition démocratique et valoriser les apports de la révolution ?», s'est interrogé M. Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, lors du Forum de Tunisie sur l'investissement qui s'est tenu, hier, à Gammarth. Loin d'être simpliste, la réponse est dans une croissance économique soutenue, tirée par les investissements. Ainsi l'édition 2011 du forum a été une occasion pour débattre des opportunités et des menaces du nouvel environnement économique de la Tunisie, qui aspire à consolider son positionnement dans l'échiquier des destinations les plus attractives des IDE. Cette édition démontre, encore une fois, les larges possibilités d'organiser des rendez-vous d'affaires de haut niveau international de la Tunisie. De même, rassurer les partenaires quant à la continuité des différents aspects économiques dans le pays. M. Mehdi Houas, ministre du Tourisme et du Commerce, a relevé que la Tunisie offre de très belles alternatives de développement économique pour toute entreprise. «La Tunisie dispose d'un potentiel extraordinaire», a-t-il ajouté. Mais la concrétisation de ces opportunités est confrontée à de multiples contraintes. Aussi il est à préciser que la capitalisation des atouts disponibles relève du moyen terme. Donc, l'aggravation de quelques indices et la constatation de certains écarts défavorables ne doit pas éclipser les retombées futures des investissements. Ces derniers mois, l'économie nationale a respecté la théorie de la courbe en J., un fléchissement de la croissance économique puis une relance. En effet, au premier trimestre, on a affiché une croissance négative, quasi nulle au deuxième, légèrement positive au troisième et on espère un décollage de l'activité à la fin de cette année pour bien démarrer la prochaine année. Aussi l'incertitude règne encore sur le plan économique, social et politique. Donc, pour garantir, voire accélérer, la transition du pays, toutes les parties prenantes doivent faire la part des choses et jouer pleinement leur rôle. D'abord, l'Etat est appelé à assurer la sécurité sur tout le territoire. Il est vrai que les conditions sécuritaires se sont nettement améliorées, mais la situation demeure fébrile dans certaines localités. Ensuite, outre la sécurité, le gouvernement doit conduire une gestion saine et flexible des programmes fixés. «Il est appelé à poursuivre et à renforcer les efforts consentis», a déclaré M. Nabli. La phase actuelle nécessite de multiplier les politiques sociales visant à résoudre les conflits sociaux et aider les familles nécessiteuses. Toutefois, dans l'élaboration des programmes, le gouvernement doit respecter les limites de son mandat. Même si c'est aux Tunisiens d'apporter toutes les garanties de réussite de la transition démocratique, les intervenants extérieurs ont aussi un rôle à jouer. En effet, le coût de la révolution est énorme et le soutien financier est encore insuffisant. «Ce qui est proposé est inadéquat avec les défis de la phase actuelle», a précisé le gouverneur de la BCT. Parmi les acteurs étrangers, les investisseurs auront un rôle grandissant dans la création d'emplois et de richesses. «Les fondamentaux de la Tunisie sont là. Ce sont les gages réels de toute activité», a insisté M. Nabli. Les promoteurs feront face à un risque calculé et gérable, inhérent à toute activité économique. Mieux encore, le pays est connu pour sa stabilité et sa capacité de résoudre les problèmes et les conflits, socioéconomiques. A partir de ce trimestre, on peut même constater des prémices de relance. Sans parler des prévisions d'une nette amélioration du climat des affaires. A l'image du pays, les entreprises sont en pleine transition. Pour M. Hichem Elloulmi, «l'entreprise tunisienne, notamment industrielle, est très ouverte à l'international». Forts d'un capital humain étoffé et d'un large savoir-faire, certaines entreprises tunisiennes ont cultivé une compétitivité internationale. «La Tunisie est un petit pays,doté d'un petit marché, donc il faut s'ouvrir au monde», a-t-il ajouté. Aujourd'hui, plus que jamais, les groupes tunisiens, installés à l'international, sont appelés à orienter une partie de leurs fonds et de leurs exploitations vers les régions intérieures du pays. Il est temps de placer dans les régions une partie de la croissance et des richesses créées.