Suite à l'article, signé Meysem Marrouki, paru sur nos colonnes le 8 août, relatif à l'ouverture du festival de la Médina, animée par Syrine Ben Moussa, cette dernière nous a fait parvenir la mise au point suivante, que nous publions dans son intégralité A l'aimable attention de Meysem Marrouki. Je vous remercie, tout d'abord, d'avoir sacrifié de votre encre, afin de mettre nos publics au goût des soirées ramadanesques quelles que soient les saveurs qui s'en dégagent… Je tiens, par ailleurs, à apporter quelques rectifications à vos propos, sans néanmoins porter préjudice à votre liberté d'expression et à vos jugements esthétiques. - Le festival de la Médina de Tunis a fixé un horaire pour ses spectacles (22h30 pour toutes les prestations). Il n'y a donc pas eu 40 mn de retard comme vous l'avez dit, mais plutôt 10 mn d'attente afin que le public puisse rejoindre ses sièges. - Le mélange des langues est un choix étudié qui symbolise une certaine ouverture dans cette nouvelle ère de liberté et de tolérance… Il est possible d'apprécier une musique, sans forcément comprendre la langue… Cependant, les personnes présentes ont eu droit à chaque medley, ou chanson, à une présentation du contexte général de l'œuvre. - Un public insatisfait quitte la salle, bien avant la fin du concert. Je suis personnellement très ravie et satisfaite de cette assistance tant raffinée et attentive et, comme dirait José Enrique Rodo, écrivain et politicien uruguayen : «Soyez des spectateurs attentifs là où vous ne pourrez pas être acteurs». Contrairement à vos propos, le public n'a pas voulu quitter le théâtre à la fin du concert et a même demandé que le sepctacle se poursuive en proposant les chansons interprétées en bis : - El Berah de Hechmi Guerouabi (Algérie) - Ya Bent Bladi de Abdelssadeq Chequara (Maroc) Et comme dirait le dicton‑: «Les goûts et les couleurs ne se discutent pas» et à chacun sa façon d'exprimer sa satisfaction ou son désintérêt. - Il s'agit de Chante ma guitare de Line Monty et non pas de «Chante la guitare» - La chanson Ya rayah est du célèbre artiste algérien Dahmane Harrachi et non pas de Rachid Taha. Rachid Taha fait partie des interprètes qui ont repris le titre et n'en est pas auteur ni ayant droit. - Les échos du public qui me sont parvenus à travers les réseaux sociaux et aussi par certaines personnes ayant franchi les portes des coulisses pour me saluer sont des plus satisfaisants. Ce public, qui m'est fidèle depuis 5 ans, témoigne d'une grande satisfaction et d'un grand intérêt envers ma musique, car je n'en suis pas à ma première prestation au festival de la Médina de Tunis (5e participation consécutive depuis 2007). Ma programmation pour l'ouverture est sans doute le fruit d'une grande satisfaction exprimée par le comité d'organisation du festival et par un public venu en très grand nombre, depuis ma première contribution à cette manifestation depuis 2007. - Syrine Ben Moussa n'est pas une simple interprète dans ses spectacles, ni une voix parachutée. Elle est auteur-compositeur de ses œuvres, chargée des transcriptions (partitions), direction et conception artistique. Syrine Ben Moussa est une interprète imposée et confirmée, au-delà même des frontières tunisiennes (en Europe et dans le Maghreb) d'où sa présence dans les plus grandes manifestations culturelles : l'Institut du monde arabe, le Théâtre des Champs-Elysées, le Théâtre de la Ville de Paris, le Théâtre Mohamed-V à Rabat… et bien d'autres salles de grande renommée et à chaque fois, à guichets fermés. Je vous invite, d'ailleurs, à lire attentivement le parcours ci-joint pour une ample connaisance de l'artiste. Tout en vous souhaitant le succès et la réussite sur le plan éditorial et médiatique, je vous prie d'accepter ces quelques remarques constructives pour le bien d'une presse libre et objective. Bien cordialement Ndlr : Nous remercions Syrine Ben Moussa de nous adresser cette mise au point, bien que, sur le fond, elle ne contredise pas les propos de notre journaliste. Nous lui savons gré, toutefois, de nous avoir apporté des précisions utiles et éclairantes, aussi bien sur l'horaire du spectacle que sur la vraie paternité de telle chanson. Pour le reste, nous rappelons à Syrine que de très nombreux (soi-disant) artistes ne cessent de tourner dans les festivals et autres manifestations sans qu'ils ne soient vraiment reconnus par les spécialistes et les puristes. Et ils ont toujours des gens qui vont les féliciter dans les coulisses ou qui demandent tel titre ou tel autre, lors de leurs représentations. Nous espérons que Syrine Ben Moussa n'en fera pas partie et qu'elle aura la clairvoyance des musicologues (c'en est une) et la modestie des vrais artistes pour savoir que le chemin est long devant elle, qu'elle se doit d'évoluer, qu'elle a encore à apprendre volet élocution et technique de chant, pour aspirer à une carrière de cantatrice confirmée et reconnue… légitimement et à juste titre.