A l'approche du Malawi, il ne faut surtout pas que Sami Trabelsi change de philosophie, même si quelques retouches s'imposent… Des locaux qui n'ont pas droit au repos depuis quelques années déjà; des professionnels à l'étranger qui sortent d'une préparation lourde et qui viennent à peine de reprendre leurs championnats respectifs; la frustration de n'avoir pas pris de vacances et de rater un énième Ramadan en famille; la chaleur, la pression d'un prochain match lourd de conséquences de surcroît à l'extérieur; une chaleur lourde et moite : les footballeurs internationaux tunisiens ont bravé tout cela, nous offrant une victoire et des buts. Ils nous ont surtout offert du plaisir, de la fraîcheur et de l'envie. Cela nous réconcilie avec l'idée d'une équipe nationale, du maillot national, de l'intérêt national, notions qu'on pensait à jamais enterrées, à jamais oubliées… Rien que pour cela donc, ce Tunisie-Mali nous a rassurés en même temps qu'il a continué à nous livrer des messages et des signaux positifs sur le présent et l'avenir proche de cette équipe. Cela sachant que le passé est recomposé avec cette victoire au Chan et le 5-0 infligé au Tchad, porteur d'espoir et de réconciliation. Voilà donc ce que nous avons retenu en premier de ce match amical qui n'était guère évident au départ, parce qu'il pouvait cacher quelques pièges et qu'il pouvait compliquer l'avant-Malawi. Moins convaincus par contre du second match programmé avant Blantyre, le 22 de ce même mois, à Amman pour y affronter la Jordanie. Il est vrai que Libye-Tunisie, prévu à la même date au Maroc, a été annulé et que notre onze national ne peut aborder un match aussi décisif (le 3 septembre) sans un match amical en plus de trois semaines. La Jordanie n'a pas le profil idéal, mais il faut faire avec car si ce test face au Mali correspondait avec une date Fifa, ce ne sera pas le cas pour la confrontation de Amman. Voilà à quoi nous réduit la programmation aberrante de la CAF qui, à regarder de plus près, peut fausser carrément le jeu, chambarder les calendriers et les organismes des joueurs. Envie et jeu Venons-en, à présent, au volet technico-tactique. Mais avant, il faut faire le lien entre l'état d'esprit et le jeu de cette équipe. Il n'y a pas longtemps, un match amical était une sorte de punition collective pour les joueurs, un mauvais moment à passer. Ce n'est apparemment plus le cas. Les joueurs nous ont donné l'impression de se battre pour quelque chose. Et cela a positivement influé sur la qualité du jeu. Mais il n'y a pas que cela, puisque derrière tout cela il y a la patte de Sami Trabelsi. Le sélectionneur national aime le jeu, accorde un maximum de liberté à ses joueurs et privilégie l'initiative dans le cadre d'un module, de jeu. Ce qui est bien aussi, c'est que ce module, cette philosophie vont au-delà même du choix des joueurs. Ce qui n'était pas le cas avant où le profil de certains joueurs de base conditionnait le jeu de l'équipe. Par rapport, par exemple, à l'entrejeu de Lemerre avec Mnari-Nafti- Cheldy, celui de Sami Trabelsi bouge, manœuvre, crée et n'est en tout cas pas figé, sauf peut-être pour Korbi qui a gagné en rigueur depuis son passage à l'Espérance, mais qui a beaucoup perdu en initiative pour des raisons clairement tactiques. Il n'y avait qu'à regarder de plus près la prestation de Ragued face au Mali, mais aussi celle de Chedly et Traoui, même s'il y a quelques problèmes et choix essentiels qui demeurent posés et d'actualité. A notre humble avis, ils sont de l'ordre de trois. Meneur de jeu ou pas meneur de jeu ? Bien sûr, on voit déjà arriver les nouveaux philosophes du football qui vous affirmeront que le football moderne n'a pas besoin d'un meneur de jeu, que ce rôle n'existe même plus, que la récupération est la clé de tout et autres lapalissades du genre. Il n'en demeure pas moins que, pour la manœuvre, la créativité et la dernière passe capable de faire basculer un match, un meneur de jeu s'impose. Avec nos respects pour Ragued, Traoui et Chedly, seul un joueur comme Iheb Msakni peut réussir à la 85' cette action sur la gauche ponctuée par le 4e but de Jomaâ. Des formules pareilles, ce n'est pas ça qui manque avec ce même Iheb Msakni, Darragi ou encore le petit cadet Youssef. Quel second attaquant ? Issam Jomaâ étant désormais incontournable, cette équipe est à la recherche d'un second attaquant. Sami Trabelsi croyait l'avoir trouvé avec Kasdaoui, mais l'ex-avant centre de l'EST, du ST et de la JSK n'est plus celui qu'on a connu au Chan. Depuis son retour du Soudan, le joueur s'est visiblement beaucoup plus occupé de son transfert que de son affirmation et de sa progression. La logique et la… justice veulent que Akaïchi soit titulaire même si nous aimons beaucoup Allagui qui n'a toutefois toujours pas percé dans cette équipe nationale. Défense pas encore stabilisée Nous aimerions ne pas imaginer ce qui serait advenu si notre défense avait commis deux erreurs, identiques face au Malawi. Fautes individuelles ou collectives ? C'est à Sami Trabelsi de répondre au plus vite à cette interrogation. D'autant que Mathlouthi n'y a vu que du feu. Plutôt inquiétant… ------------------------------------------------------------------------ Merci Monastir Par leur présence, leur nombre, leur soutien, leur sympathie, leur civisme et leur fidélité, les Monastiriens (et tous les autres présents) ont rendu un sacré service à l'équipe nationale, au football et au pays. Superbe image d'un stade garni, coloré et chaleureux qui a donné une superbe image de cette Tunisie révolutionnaire, mais pas... anarchique. Merci! S.A.