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Lettre ouverte à Monsieur le Premier ministre, aux magistrats et aux partis politiques (1ÈRE partie)


Par Abou Fayçal*
Monsieur le Premier ministre,Je suis un ancien cadre supérieur à la retraite. J'ai assumé de 1988 à 1992, et avant que l'ancien régime ne sombre et ne dérive, de hautes fonctions nationales comme PDG et comme Gouverneur. D'autre part, vous avez été, pour une courte période, mon ministre, ce qui m'a permis de vous connaître et de vous apprécier.
Autant je vous félicite pour votre courage et votre sens du devoir pour avoir accepté, en cette période exceptionnelle que vit notre pays, cette fonction ô combien délicate, difficile et hasardeuse, autant nous sommes étonnés et même un peu déçus, mes camarades et moi, par votre manque de fermeté surtout dans des situations relatives au prestige de l'Etat, Etat qui se fait remarquer parfois par son absence ou par sa nonchalance et parfois par ses hésitations devant des situations inacceptables dans un pays de droit, même en période révolutionnaire : nous vivons une anarchie que notre pays n'a pas connu depuis plus d'un siècle, et on ne compte plus les actions menées, à chaque fois, par une poignée d'individus qui, voulant faire valoir certaines revendications, parfois légitimes mais inopportunes, coupent les routes, barrent la circulation sur un pont et imposent la fermeture d'une usine ; nous avons assisté à des scènes de «dégagement» de Gouverneurs, symboles de l'Etat, par quelques deux à trois cents personnes surexcitées, dont l'un a même été violenté, aux renvois de PDG par quelques dizaines d'employés, à l'arrêt, ne serait-ce que momentané, de certains secteurs économiques stratégiques et même vitaux pour le pays par des demandeurs d'emploi, à la constitution de syndicats dans des corps sensibles (police, douanes et diplomatie) sans aucune réaction du pouvoir. D'autre part, nous assistons, de temps à autre, inquiets et passifs, aux querelles d'habitants de certains quartiers de villes ou de villages qui s'attaquent et se contre-attaquent et s'organisent pour se battre, réveillant des rancoeurs et des rancunes que les siècles n'ont malheureusement pas effacées. Comment peut-on permettre, tolérer ou admettre que des groupes de nos concitoyens, voisins depuis des décennies, vivant en bonne intelligence depuis toujours, se mettent, pour des futilités, et dans plusieurs régions, à se battre avec acharnement, utilisant tout ce qui est à portée de la main (armes blanches, fusils de chasse, pierres, etc..) manifestant une haine pour le moins inquiétante. Nous avons cru que pareil comportement, auquel nous avons assisté abasourdis, il y a cinquante ans, et à plusieurs milliers de kilomètres de chez nous, au Congo, entre les tribus Luluas et Balubas, était non seulement inacceptable mais encore inimaginable en Tunisie. Les derniers incidents nous ont, malheureusement, fort bien démentis. Mais comment en est-on arrivé là ? Normalement et dans le cadre d'un Etat de droit, pareils agissements ne sauraient être admis et les forces de l'ordre seraient intervenues énergiquement. Mais pourquoi les forces d'intervention arrivent-elles souvent en retard ? Ce n'est pas parce qu'il y a eu quelques bavures durant la Révolution du 14 janvier que les forces de l'ordre ne doivent plus faire usage de leurs armes ? Nos concitoyens et nos gouvernants doivent comprendre que l'arme à feu dont nous ne souhaitons jamais l'usage contre notre peuple, est un moyen dissuasif exceptionnel car il suffit, très souvent, de procéder à des tirs de sommation ( en l'air) pour disperser une foule en délire, arrêter un criminel ou faire cesser vols et dégradations des biens d'autrui.
Messieurs les magistrats,
Nous voulons que notre justice soit indépendante et nous souhaitons aussi qu'elle soit responsable. La passivité observée, dans la plupart des incidents vécus ( Metlaoui, Sbeitla, Menzel Bourguiba, Tunis, Jebeniana et ailleurs), chez les forces de l'ordre, provient essentiellement de la phobie du juge. Celui-ci doit comprendre qu'à période exceptionnelle, il ne peut y avoir que des mesures et des solutions exceptionnelles. Nous vivons une période délicate de notre histoire et tant que l'ordre et la sécurité ne sont pas assurés, notre pays ne connaîtra pas de salut et il risque de basculer dans les ténèbres pour une très longue période.
N'oubliez surtout pas, Messieurs les magistrats, que nous sommes tous sur le même bateau dénommé «Tunisie». Si ce beau navire est malmené par une houle vertigineuse, par des vagues incommensurables, il ne pourra pas tenir longtemps son cap avant de chavirer. A ce moment là, les gilets de sauvetage et les bouées que vous portez, même si elles sont gonflées à bloc, taillées dans le meilleur latex, ne vous sauveront pas et vous vous retrouverez, comme tout le monde, au fond des profondeurs des mers et alors, il sera trop tard pour réagir. Sachez aussi que votre responsabilité, en cette période post révolutionnaire, est non seulement grande mais surtout elle est historique : vous êtes appelés, et c'est le souhait de tout un peuple, de remettre les pendules à l'heure en jugeant les symboles de l'ancien régime représentés par tous ceux qui ont dilapidé les deniers de l'Etat, tous ceux qui ont commis des abus, des frasques, des passe-droits et tous ceux qui, étant à la solde des deux «super mafieuses» familles, les ont servies avec le plus grand zèle, mettant le pays à genoux. Il ne faut pas oublier ces brillants experts financiers et indiques qui les ont aidées dans les montages financiers de leurs affaires et projets car seules, ces familles n'auraient jamais pu commettre autant de ravages. D'autre part, jetez un coup d'œil sur les registres de la conservation foncière et vous allez faire d'intéressantes et surprenantes découvertes. Celles-ci vous permettront de convoquer les propriétaires en vue de leur poser la fameuse question: « min aina kana laka hadha ?» (d'où provient cette fortune) en ne perdant pas de vue aussi certains barons du régime de Bourguiba. C'est un vœu populaire légitime.
D'autre part, je voudrai vous rappeler que les agents des forces de l'ordre sont vos auxiliaires indispensables et irremplaçables pour l'accomplissement de votre mission. Ces agents, dont l'écrasante majorité provient du peuple, sont foncièrement honnêtes. Même si quelques-uns ont commis, par le passé, des bavures pour la plupart involontaires, nous ne devons pas tomber dans l'excès inverse et croire que toute la police a commis, lors de la Révolution du 14 janvier, des actes répréhensibles. Vous devez veiller à ce que tout agent qui, en s'appliquant à exécuter l'ordre reçu, commet une erreur, ne soit automatiquement et sans enquête sérieuse sanctionné car c'est le risque du métier et cela on ne pourra jamais l'éviter. C'est par la formation et l'instruction des agents et de leurs cadres que pareilles erreurs ou dérives peuvent être évitées. D'autre part, la police ne doit, en aucune manière et dans sa globalité, faire l'objet de suspicion de quelque groupe que ce soit quant à son dévouement à la patrie.
Messieurs les magistrats, mettez les forces de l'ordre en confiance, soutenez-les, appuyez-les, protégez-les au besoin et c'est le pays tout entier qui en tirera les meilleurs résultats. N'oublions pas que les forces de l'ordre agissent toujours par procuration du magistrat, que ce soit pour l'arrestation d'un voleur ou d'un criminel tout comme lorsqu'il descend dans la rue pour le maintien de l'ordre.
Monsieur le Premier ministre,
Ces querelles «tribales» qui ont eu lieu dans différentes régions sont de plus en plus empreintes de haine, d'esprit de revanche et d'horreur ? Comment expliquer aux étrangers qui ont une grande admiration pour le peuple tunisien qui a fait une remarquable révolution, propre et sans trop de «dégâts», que celui-ci comprend en son sein des énergumènes qui attaquent les blessés hospitalisés, et qui, poussés par une folie meurtrière, n'hésitent pas à incendier l'hôpital qui soigne tous les blessés, de quelque bord qu'ils soient? Cela est plus qu'inquiétant. Est-ce cela la Révolution ? Où vivons-nous ? dans quel pays  sommes-nous ?…….. en Tunisie, classée parmi les pays assez évolués et citée en exemple pour ses diverses réussites dans plusieurs domaines, en……..Tunisie, héritière de Carthage et de Kairouan, en……..Tunisie, pays qui a surpris le monde entier en réussissant, le premier, sa révolution, révolution qui a émerveillé toute la planète, qui a mérité les longs applaudissements du fameux Congrès américain lui réservant une «standing ovation» de cinq minutes et qui donna naissance au printemps arabe, et qui peut retomber, avec autant de facilités, dans le moyen âge ? Sincèrement je ne peux pas croire que ce qui s'est passé dans plusieurs de nos régions du Sud-Ouest, du Centre, du Sahel, et probablement ….ailleurs dans les prochains jours, est bien l'œuvre de ce pays qui a donné à l'humanité……… Hannibal, Ibn Kaldoun, Tahar Haddad, Bach Hamba, Bourguiba, Mohamed Ali El Hammi, Hached, Ben Youssef, Aboul Kacem Chebbi et tant d'autres.
Pourquoi n'avons –nous pas fait preuve d'assez de fermeté en saisissant l'occasion, lors de l'une des premières querelles, de ces actes barbares et odieux pour organiser, sur place, un procès public, protégé par l'armée au besoin, transmis en direct par la télévision pour juger, séance tenante, ces criminels, ces voyous qui ne font honneur ni à la Tunisie ni à sa Révolution?. Tant pis si le procès sera expéditif, et tant pis si les verdicts seront sévères et ils devraient l'être. L'opération aurait été exemplaire et certainement positive. L'Etat doit démontrer, dans pareilles circonstances, sa force et sa puissance en vue de mettre le holà quand la ligne rouge est dépassée, et c'est bien le cas.


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