Apporter des solutions concrètes et sur mesure aux besoins en matière de ressources humaines. Une dimension stratégique pour les entreprises et un défi principal pour les demandeurs d'emploi. Elisant domicile dans une vaste salle de l'Utica, le salon pour l'emploi présente une succession de stands qui permettent aux demandeurs d'emploi d'entrer en contact direct avec trois types d'exposants : des entreprises en quête de collaborateurs, des institutions tunisiennes ou françaises concernées par la politique de l'emploi et des structures proposant des formations susceptibles de compléter leurs profils professionnels. Outre les organismes tunisiens et français d'aide à l'emploi tels que l'Agence nationale pour l'emploi et le travail indépendant (Aneti) et le Pôle Emploi France présentant de nombreuses offres de recrutement, près de 50 entreprises ont répondu présent à l'appel, confirmant leur quête de profils de jeunes diplômés demandeurs d'emploi. Il est à souligner que ces entreprises ont déposé sur le site dédié au forum près de 164 recherches de profils et que1.500 candidats se sont inscrits pour avoir des entretiens et déposer leurs CV. En parcourant les stands, plusieurs spécialités sont représentées telles que l'informatique,la grande distribution, l'aéronautique, les télécommunications, la plasturgie ou encore le management, le bâtiment, le textile et le tourisme. Pour Mohamed Salah Haggui, (28 ans), diplômé en économie financière et bancaire et détenteur d'un master spécialisé en économie du tourisme, la participation à ce genre de manifestation revêt une importance clé. A la recherche d'un poste stable dans le secteur bancaire et financier, ce jeune homme a profité de l'occasion pour nouer des contacts, discuter avec des employeurs potentiels et déposer son CV. C'est aussi le cas de Wady Khlifi, (27 ans), technicien en maintenance industrielle, qui, après une expérience infructueuse au sein d'un grand groupe industriel, souhaite trouver un poste dans une société privée. Pour Moez Mokrani, (32 ans), détenteur d'une maîtrise en sciences de gestion et d'une expérience de 3 ans dans le domaine de la comptabilité, de pareilles occasions doivent constamment se renouveler. A la recherche d'un poste de comptable, le jeune homme souhaite que les entreprises manifestent encore plus d'intérêt pour les besoins des jeunes diplômés et que ces derniers puissent accéder plus aisément à la sphère économique. Adéquation formation- emploi Pour M.Abdallah Ben Abdallah, directeur général de l'Agence tunisienne de la formation professionnelle (Atfp), «cette rencontre est une contribution très importante dans l'accompagnement et le développement du secteur de la formation professionnelle en Tunisie.Elle s'inscrit dans le cadre stratégique qui vise à développer et à consolider toute une série d'initiatives permettant d'apporter aux investisseurs et aux entreprises déjà installées une meilleure réponse en termes de ressources humaines et donc une meilleure adéquation formation-emploi». Vouloir relever ce défi impose une approche intégrée et cohérente qui combine, d'une part, des interventions micro et macroéconomiques et, d'autre part, traite tant l'offre que la demande du travail dans leurs aspects quantitatifs et qualitatifs, souligne-t-il. Dans le cadre des stratégies sectorielles lancées par la Tunisie, plusieurs initiatives ont été entreprises en vue de consolider l'adéquation formation-emploi, à commencer par une flexibilité du dispositif de formation, l'adoption d'une approche régionale décentralisée et l'engagement des centres de formation dans une démarche qualité totale dans le cadre d'un nouveau modèle de gestion des centres. «Notre principal souci étant d'apporter l'appui nécessaire au développement de nouveaux métiers et à la modernisation de l'entreprise, en vue d'améliorer davantage sa productivité et sa compétitivité, qui restent tributaires de son niveau d'encadrement. Les résultats atteints aujourd'hui par les centres de formation témoignent, si besoin est, de l'efficacité de cette approche que nous sommes appelés à consolider davantage avec la contribution déterminante de tous nos partenaires professionnels», relève le directeur-général de l'Atfp. Des solutions concrètes Certains intervenants ont rappelé que la Tunisie est le seul pays d'Afrique du Nord à avoir signé un accord avec la France sur la gestion concertée des flux migratoires, accord qui porte notamment sur le renforcement de la formation professionnelle des jeunes et l'encouragement de la migration légale. Depuis, la ratification de cet accord par le gouvernement français en juillet 2009, seuls 2.500 placements ont été réalisés sur les 9.000 postes de travail prévus par an. Face à cette carence, le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi a entamé des campagnes de sensibilisation et d'information auprès de plusieurs entreprises et fédérations professionnelles dans diverses régions françaises opérant dans plusieurs secteurs pour faire connaître et mettre en valeur le savoir-faire des compétences tunisiennes. Evoquant le thème de la mobilité des compétences, les représentants de l'Office français de l'immigration ont souligné qu'il faut trouver des solutions concrètes en adoptant des décisions conjointes réunissant autour de la même table les pays des deux rives de la Méditerranée. L'objectif ultime étant de préserver les intérêts des différents pays concernant l'emploi et de combattre le fléau de l'immigration clandestine.