«L'intérêt d'un spectacle réside dans son aspect interactif. Il faut surtout faire participer les enfants, leur apprendre à écouter et développer la bonté et la spontanéité chez eux. Le conte, c'est l'extraordinaire, c'est un monde fabuleux, il nourrit l'imaginaire et développe la création», a affirmé la comédienne et enseignante de théâtre Houda Ben Amor, à l'issue de son spectacle pour les enfants, présenté, dimanche dernier, au club Tahar-Haddad et qui s'inscrit dans le cadre de la quatrième édition du festival du conte. Dans une ambiance qui frôlait le fantastique, avec une lumière tamisée, les enfants se sont assis par terre, sur des tapis rouges, pour écouter attentivement trois merveilleux contes inspirés du patrimoine oral universel et du nôtre. La première histoire, intitulée «Sghaier Saghroun», est une version tunisienne du célèbre conte (le Petit poucet), qui est un personnage surnaturel de très petite taille. Ce héros vit des aventures extraordinaires. Il est avalé par une vache, ensuite par un loup, avant d'être enfin sauvé et de rentrer chez lui. Les enfants ont suivi attentivement l'histoire de «Jack et le Haricot magique», revisitée par la conteuse. Elle nous parle d'un garçon vivant avec sa mère et leur vache qui est leur seule source de subsistance. Un jour, la mère décide de la vendre, puisqu'elle ne donne plus de lait, et envoie son fils au marché le faire. Le garçon rencontre sur son chemin une vieille femme tombée par terre, qu'il ramène sur le dos de sa vache jusqu'au village. Pour le récompenser, la vieille proposa à l'enfant d'échanger sa vache contre des graines de figuier qu'elle dit «magiques». A son retour chez lui sans vache et sans argent mais avec, seulement, une poignée de graines, sa mère se met en colère et jette les graines par la fenêtre. Pendant la nuit, les graines poussent et donnent corps à un figuier géant qui monte jusqu'au ciel. Au réveil, le petit garçon décide d'escalader l'arbre et de dégager ses branches. Il arrive ainsi à une cabane au sommet du figuier, où il vit des mésaventures avec un ogre. A la fin, il réussit à s'échapper en emportant une poule qui pond des œufs d'or, en plus d'un sac plein de pièces d'or. Voulant le poursuivre, l'ogre tomba de l'arbre et mourut. Le garçon et sa mère ont donné quelques œufs d'or aux voisins pour que tout le monde soit heureux et riche. La troisième et dernière histoire fut celle du «Nain Tarcassin». Un paysan prétend que sa fille est capable de changer la paille en or, rien qu'en la filant comme de la laine. Ayant eu vent de cela, le roi convoque la fille du paysan au palais et lui demande de transformer un amas de paille en or. Un nain vert apparaît et propose à la fille de filer la paille à sa place, à condition de lui donner son premier-né. Devenue reine ensuite, elle oublie l'accord. Le nain revient la voir et lui réclame son dû. Devant le refus de la reine, il propose de renoncer à sa demande si elle réussit à deviner son nom. A son retour après trois jours, la reine devina son nom et donna la bonne réponse. Fou de colère, le nain s'énerve et meurt de dépit. Narrer aux enfants des récits d'antan, dans un objectif initialement didactique, leur permet de découvrir d'autres mondes et de raviver cet art traditionnel si bien maîtrisé par nos ancêtres.