L'affaire du Médiator en 2011 a éclaboussé la pharmacologie française et remis la faiblesse de son industrie sur le devant de la scène. Déjà en avril 2003, la presse publiait un dossier sur les 200 médicaments les plus prescrits parmi lesquels figuraient ceux qui «tuent» ou ne servent à rien. Certains font toujours partie des plus demandés et Stablon, notamment, un antidépressant qui provoque une dépendance et entraîne une véritable toxicomanie dans trois cas sur cent. Un médicament classé comme stupéfiant qui doit être évité en cas d'antécédent de toxicomanie. Récemment appelée à renforcer la vigilance, l'industrie médicamenteuse vient d'interdire treize d'entre eux, présentant plus de désagréments que d'intérêt thérapeutique. Les fiches ont été établies avec le concours des pharmaciens et médecins dont les analyses font appel aux meilleurs spécialistes internationaux et s'appuient sur la quasi-totalité des études disponibles. En Tunisie, ce programme n'a pas été conduit avec vigueur, puisque le Vastarel, prescrit dans le traitement prophylactique de l'angine de poitrine, symptôme des vertiges et acouphènes et trouble du champ visuel, circule encore en toute liberté. Pourquoi faut-il le bannir? Avec une efficacité considérée comme très faible, voire insuffisante, cette vieille spécialité présente un rapport bénéfice/risque tout à fait défavorable quand on sait qu'elle peut provoquer un syndrome parkinsonien (tremblements incontrôlés) généralement réversible à l'arrêt du traitement. Continuer à prendre ce produit en vente libre doit faire l'objet d'une vigilance renforcée. Comment se fait-il qu'en Tunisie ce médicament, qui m'a été prescrit à raison de deux comprimés par jour, n'a fait l'objet d'aucune interdiction, sachant que dans son cas, il existe de nombreux génériques? Alors qu'en est-il des autres médicaments à bannir?