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"Emettre des signaux rassurants"
Entretien avec... M. Jacob Colster, directeur des opérations d'Afrique du Nord
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 01 - 2012

En tant qu'expert de la région Afrique du Nord, comment évaluez-vous l'évolution de la situation en Tunisie ?
La Tunisie est sans doute le pays qui a traversé la période de transition, de post-révolution, de manière assez tranquille et avec beaucoup plus d'espoir par rapport à d'autres pays de l'Est. La révolution et les événements qui se sont succédé donnent certainement de l'espoir, notamment pour les citoyens les plus démunis et le secteur privé. Je suis confiant qu'à long terme la Tunisie sera un pays meilleur.
Optimiste donc pour le long terme, mais qu'en est-il du court terme ?
Maintenant, il y a plusieurs défis à relever. Le premier est de rassurer les opérateurs économiques, tunisiens et étrangers. Ils ont besoin de signaux forts qui montrent que la Tunisie est en train de devenir un pays dynamique avec une forte croissance et un engagement de ses ressources humaines, importantes. Et cela nécessite des indications claires que le gouvernement en place soit capable de démontrer et ait la volonté de mener ces changements.
Jusqu'à maintenant, on a eu trois gouvernements de transition. Certes, beaucoup d'acquis ont été réalisés, mais le grand souci demeure le chômage des jeunes, notamment les diplômés.
Il est vrai qu'on a passé une année marquée par une croissance négative. Mais maintenant il faut changer rapidement cette trajectoire. Pour ce faire, on aura besoin d'un gouvernement de «business».
Quelles seront les urgences pour ce gouvernement?
Premièrement, ce gouvernement sera appelé à émettre des signaux rassurants, à l'instar de fortes déclarations en matière de lutte contre la corruption, et de transparence. Je n'ai aucun doute quant à la bonne volonté des responsables, mais il faut mettre en place des actions concrètes.
Deuxièmement, pour le secteur privé, il faut mettre en place un cadre plus approprié qui réponde au mieux aux attentes des promoteurs. Il faut miser sur la transparence des transactions fiduciaires et des marchés publics.
Troisièmement, il faut montrer à la population tunisienne qu'on prend au sérieux leurs demandes et leurs attentes. Il ne faut guère oublier que ce sont les jeunes qui sont descendus dans les rues pour revendiquer le droit au travail.
Avec ce nouveau contexte politique, comment allez-vous gérer vos relations avec le gouvernement en place ?
On a mis en place une stratégie flexible qui porte sur deux grands axes. Le premier se rapporte à la croissance et à la création d'emplois. Et le deuxième focalise sur l'équité sociale et régionale. Dans ce cadre, en concertation avec le gouvernement et la société civile, on planifiera les projets à mettre en œuvre.
On est entièrement prêt à soutenir le gouvernement. On est engagé à renouer avec la croissance. Et à moyen terme, on vise à diversifier et moderniser le tissu économique. Maintenant, on va lancer des négociations avec le ministère du Développement régional, de l'Education, de la Santé publique et autres pour sélectionner des projets précis.
A court terme, on va focaliser nos apports sur le soutien budgétaire, financer les dépenses publiques. Parallèlement, on va soutenir toutes les études et les diagnostics utiles à la formulation d'une stratégie gouvernementale à un plus long terme.
A cet égard, avec le concours du ministère du Développement régional, une étude sera menée sur «les contrats de la croissance» pour déterminer les vecteurs d'une croissance soutenue. En d'autres termes, il s'agit de répondre à la question: dans quel domaine et dans quelle région il faut investir pour hisser la croissance à des niveaux supérieurs ?
Mais est-ce que vous pouvez engager ces études et ces projets qui relèvent du long terme avec un gouvernement de transition ?
Il faut commencer par se poser des questions qui se rapportent à l'avenir de la Tunisie. On ne peut pas continuer avec des politiques de court terme. Car il y a des opérateurs économiques, notamment les investisseurs tunisiens et étrangers qui attendent. Mais cet état d'attentisme ne peut pas perdurer dans le temps. Même ceux qui ont ciblé la Tunisie pour leurs affaires peuvent changer de décision pour aller s'implanter ailleurs, même en dehors du continent africain. A cet égard, la BAD est prête à s'engager avec ce gouvernement de transition pour le bien de la Tunisie et le bien-être des citoyens. Enfin, même si le gouvernement change de couleur, la continuité et la réalisation des projets seront assurées par les opérateurs de la société civile et du secteur privé. Donc il faut commencer par prendre des décisions qui portent sur le long terme.
Vous avez souligné le rôle de « société civile» en tant que partenaire stratégique dans les projets futurs, s'agit-il d'une nouvelle tendance, effet de mode, ou d'un engagement de la BAD à collaborer avec les représentants de la société civile ?
La société civile a joué un rôle central avant et surtout après la révolution. Avec un peu de recul, quand on revient sur les événements des derniers 12 mois, on peut dire que c'est «fabuleux». On a eu de multiples tentatives de détournement de la révolution et de ses acquis. Même dernièrement. Ce qui a mené à des mobilisations populaires, des sit-in et des grèves, comme les sit-in de la Kasbah. C'est un niveau de civisme que j'ai rarement connu dans la région. Le peuple est très vigilant. Chaque fois qu'il y a quelque chose qui ne va pas, des gens ordinaires, sans organisation ni leader, se regroupent autour des institutions publiques et de pouvoir pour revendiquer leurs droits et attirer l'attention sur les dépassements. Et cela fonctionne très bien. Je suis fier de cette maturité spontanée. Dès lors, on veut s'engager dans cette société civile dynamique afin d'obtenir des idées et des feed back sur les propositions et les projets prévisionnels. Mieux encore, cette société civile peut jouer le rôle d'exécutant des projets dans les régions les plus reculées. Pour ce faire, on pourrait donner des moyens aux ONG ou au regroupement civil pour exécuter les projets sélectionnés.
En somme, on veut accompagner l'édifice de la société civile à travers des structures privées qui peuvent assurer cette spontanéité. De tels mouvements sont de nature à garder la révolution sur le bon chemin. Donc, l'objectif est de tenter d'institutionnaliser les mouvements civils dans des entités privées en dehors de l'Etat.
Projets, études, associations... tout cela nécessite la mobilisation d'importantes ressources financières. Cependant, plusieurs indicateurs témoignent que le système bancaire n'est pas dans ses meilleures situations. Comment faire ? Et est-ce que les finances islamiques pourraient apporter des réponses ?
Dans un récent passé, on a constaté une amélioration des performances du secteur bancaire, au niveau de solvabilité, de liquidité... Mais le secteur nécessite toujours une consultation. Ces travaux porteront essentiellement sur les aspects de supervision et de monitoring. Et à ce titre, nous seront prêts à apporter notre savoir-faire. Certes, la situation est catastrophique, mais elle mérite quelques révisions.
Pour ce qui est des finances islamiques, c'est un produit parmi d'autres. Mais c'est étonnant que ces produits soient si peu utilisés dans la région d'Afrique du Nord. Pourtant, c'est un complément extrêmement important à l'offre des produits bancaires. De plus, plusieurs consommateurs demandent ces produits. Donc, c'est le moment de lancer ces nouveaux produits.


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