Le centre-ville de Bizerte suffoque! Cela n'a échappé à personne. Et la «révolution» n'a fait qu'accentuer ce phénomène d'étouffement. Les étals anarchiques se sont davantage accrus pour toucher l'avenue Habib-Bourguiba. La ville est tout simplement défigurée par cette «invasion» des marchands ambulants. Que ne voit-on pas vendre comme produits! Il y en a de toutes les couleurs! Dans le contexte que l'on sait, la municipalité a agi avec les moyens qui sont les siens. Autrement dit, seules les actions ponctuelles d'un matin coordonnées avec les forces de l'ordre, ont réussi à dissuader les squatters de l'avenue Habib-Bourguiba. Mais la colère était devenue, avec le temps, très grande et les habitants l'ont montrée ces derniers jours en manifestant violemment leur mécontentement dans la rue. Une réunion urgente eut lieu le week-end dernier au siège du gouvernorat regroupant les parties concernées (gouverneur, maire, police, membres de l'Assemblée constituante…) pour trouver une solution au mal. On a appris à cette occasion que la vaste foire située du côté du port commercial devrait être libérée très prochainement pour «absorber» les nombreux vendeurs occasionnels disséminés un peu partout dans les principales artères de Bizerte, toutes des passages obligés! Il ne reste plus qu'à l'Utica, locataire des lieux, à trouver un terrain d'entente avec l'Office de la marine marchande et des ports à Bizerte pour évacuer l'espace, une simple formalité, nous dit-on. Déjà, la municipalité de Bizerte a commencé à répertorier les marchands ambulants en enregistrant les numéros de la carte d'identité nationale de chacun d'entre eux. Un va-et-vient incessant s'effectue ces jours-ci dans les couloirs de la mairie. Espérons que cette opération de «déménagement» sera réalisée rapidement et sans heurt!