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Liberté provisoire
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 08 - 2012


Par Abdelhamid GMATI
Les élus à la Constituante ont été contraints de remettre leurs congés d'une semaine et vont devoir débattre de sujets très importants. Des débats qui seront repris après les vacances et l'Aïd et s'annoncent très chauds. Il s'agira de définir le régime politique du pays, le mode de scrutin, les prérogatives et la composition de l'Isie, l'indépendance des médias et de la liberté de la presse, de l'indépendance de la magistrature et de ses instances, du statut de la femme, des droits et libertés, bref de tout ce que la Révolution a laissé espérer pour rompre définitivement avec la dictature. Ces sujets, qui devraient être traités dans un esprit de consensus, comme cela sied dans une Constituante, se feront dans un climat tendu, de polémique, de partis pris, d' accusations, d'esprit partisan et de recherche du pouvoir. Le citoyen lambda, lui, s'inquiète pour ses libertés privées et collectives. Certains débats des derniers jours et certains projets de loi proposés accréditent cette inquiétude.
L'opposition parlementaire et une partie de la société civile accusent le gouvernement et la Troïka à la Constituante de nourrir des prétentions hégémoniques à partir de certaines lois dernièrement proposées. Des organisations nationales et internationale des droits de l'Homme, ont exprimé leurs réserves et leurs inquiétudes. Ainsi, Human Rights Watch, une organisation internationale importante de défense des droits de l'Homme critique vertement les projets de loi se rapportant aux «offenses au sacré» et l'Instance provisoire de la Justice. L'organisation craint pour la liberté d'expression et pour l'indépendance de la justice. Les deux projets émanent du mouvement Ennahdha, majoritaire au gouvernement et à l'Assemblée constituante. Le premier est considéré comme une nouvelle forme de censure et jugule la liberté d'expression, la notion de «sacré» n'étant pas définie et peut être étendue à l'infini. Un imam n'a-t-il pas déclaré que critiquer le gouvernement c'est «porter atteinte à la religion» ? Une telle loi menacerait les créateurs, les artistes, les journalistes, les académiciens, les chercheurs, tous ceux qui développeraient des idées nouvelles. Pour le second texte, l'affirmation du rapporteur général de la Constitution est explicite et démontre l'intention du Mouvement et de ses alliés de contrôler la justice : «Le pouvoir judiciaire n'est que partie intégrante de l'Etat et ne peut être indépendant».
Autre texte, objet de controverse : celui adopté par la commission des droits et libertés, considérant la femme comme «complémentaire» de l'homme. La présidente de ladite commission, Mme Férida Laâbidi s'est exprimée sur ce sujet: à propos de la liberté d'expression et de la presse, elle estime que «le maintien de l'ordre public et des valeurs morales sont les seules conditions pour garantir les libertés». Concernant le statut de la femme, elle explique : «On ne peut pas parler d'égalité entre l'homme et la femme dans l'absolu...». Pour mieux comprendre ces propos, il est utile de revenir aux conceptions d'Ennahdha, qui rappelons-le, n'est pas organisée en parti, ni en mouvement mais plutôt en secte, où l'on suit aveuglement les enseignements d'un gourou. M. Rached Ghannouchi, dans son livre «Entre le Coran et la réalité des musulmans», parle de la femme qu'il considère comme simple objet sexuel : «La différence entre les deux sexes, repose essentiellement sur les fonctionnalités sexuelles et les spécificités de la femme tournent autour de ses fonctions sexuelles... chaque spécificité de la femme a un lien avec sa fonction sexuelle ou est le résultat de cette fonction, essentielle chez la femme et qui est le fondement de la nature féministe alors que toute autre caractéristique reste secondaire, changeant avec l'habit et tout aussi fondamentale soit-elle». Par ailleurs, il estime que «le principe en Islam est la monogamie; la polygamie a été autorisée comme solutions à des problèmes sociaux posés essentiellement en temps de guerre. Le problème aujourd'hui en Tunisie est la désaffection des jeunes envers le mariage à cause du chômage, et partant il faut leur créer des emplois afin qu'ils puissent se marier». Dans son raisonnement, le chômage est aggravé par le travail des femmes. Elles prendraient donc le travail des hommes. Si on appliquait sa vision des choses, on prierait l'ineffable Mme Laâbidi et les autres dames voilées d'Ennahdha de rentrer chez elles et de dégager la place. Heureusement, il y a des «safirat» comme l'athlète Habiba Ghribi qui gagnent des médailles olympiques et font honneur à leur pays par leur simple effort personnel. Et en réponse à certaines critiques de nahdhaouis dénonçant la tenue sportive de l'athlète, l'inénarrable constituant, Brahim Gassas, a opté pour l'humour grinçant: «Je voudrais saluer Habiba Ghribi, qui a levé haut les couleurs de la Tunisie... Son caleçon nous a honoré; et que nous ont ramené les caleçons de celles qui le cachent sous des vêtements que l'on ne connaît pas».
En même temps, un tas de libertés sont bafouées. Et d'abord, on veut nous faire comprendre que nous n'avons pas besoin de penseurs. Tous ceux qui ont quelque chose d'interressant à dire et qui diffère du discours des gouvernants se font agresser, tabasser. Même les nahdhaouis qui pensent différemment n'y échappent pas. Dernier exemple: M. Abdelfattah Mourou. Les médias et la liberté de la presse sont également menacés et accusés de tous les maux. Sans parler de la société civile qui n'est reconnue que lorsqu'elle fait allégeance.
En attendant, profitons encore un peu, du peu de liberté qui nous reste. Ne serait-ce que pour dire que nous jouissons d'une liberté provisoire qui risque de n'être que provisoire et de disparaître. Contrairement aux autres provisoires qui veulent durer, en liberticides. Arbitrairement


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