Près d'un million et demi de quintaux collectés La campagne des grandes cultures, les céréales en premier lieu, a donné des résultats fort encourageants dans le gouvernorat du Kef, mais les céréaliculteurs confrontés à des problèmes d'endettement demeurent toujours sur la paille. Avec un peu moins de 1,5 million de quintaux de céréale collectés, la campagne a été quelque peu conforme aux prévisions des professionnels et des services compétents qui estiment cependant que les conditions climatiques n'ont pas été suffisament bonnes dans le sud du gouvernorat où le cumul pluviométrique a été en deçà de la moyenne habituelle et s'est repercuté négativement sur les rendements à l'hectare où la moyenne a varié entre 10 et 15 quintaux. Et si l'orge a donné des résultats assez significatifs et acceptables dans l'ensemble, les résultats du blé dur et du blé tendre sont mitigés voire médiocres dans la mesure où rares sont ceux qui ont obtenu des taux supérieurs à 10 quintaux par hectare. Dans les régions du nord, c'est beaucoup mieux et les céréaliculteurs estiment pouvoir rentrer dans leurs frais et engranger quelques bénéfices, avec un rendement variant entre 20 et 30 quintaux à l'hectare en général. Cela dit, les agriculteurs considèrent qu'ils n'ont pas encore franchi le Rubicon avec les mesures prises par le gouvernement provisoire de Hamadi Jebali relatives à la réévaluation du barême d'agréage et réclament toujours une annulation de la dette à leur passif. Celle-ci demeure une véritable entorse et un frein à l'essor du secteur agricole, en particulier pour les secteurs productifs qui souffrent aussi d'un manque flagrant de main-d'œuvre comme l'a confié un céréaliculteur de la zone de Semmana, non loin du Kef. En dépit de cette conjoncture difficile, les investissements agricoles réalisés lors des 7 derniers mois dans la région ont augmenté de près d'un million de dinars, avec un total de 8,9 millions de dinars environ contre seulement huit millions de dinars en 2011. Ce sont les secteurs de l'élevage, l'arboriculture et des productions irriguées qui arrivent en tête des activités agricoles les plus sollicitées dans la région où l'on relève aussi de nouvelles pratiques culturales, comme les épices, les lentilles et le maraîchage hors saison. Une diversification qui pourrait bientôt favoriser l'essor du secteur agroalimentaire sur lequel on table beaucoup pour soutenir la création de nouveaux postes d'emploi dans le gouvernorat.