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Les aveux
Point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 10 - 2012


Par Abdelhamid GMATI
Les Tunisiens ne sont pas dupes. Partis politiques de l'opposition, représentants d'organisations de la société civile, artistes, intellectuels, divers observateurs, journalistes savaient ce qui se tramait et dénonçaient le double et même triple langage et toutes les actions en sourdine, y compris le laxisme de la police, la justice double, les nominations partisanes, les promesses non tenues, le bâillonnement des députés opposants à la Constituante, les innombrables voyages des ministres (déplorés même par le Premier ministre, lui-même ainsi que les deux autres présidents, pigeons voyageurs), les absences et le manque de sérieux des élus... Mais d'aucuns n'osaient trop y croire et pensaient que tout cela provenait, comme le clamaient régulièrement les gens au pouvoir, de la contre-révolution, de la gauche, des perdants aux élections, des nostalgiques de l'ancien régime. Et puis d'un coup, tombent les aveux.
D'abord ceux du sieur Rached Ghannouchi révélés par une vidéo qui a eu l'effet d'un électrochoc. Le président du mouvement Ennahdha nous offre la preuve qu'il a toujours eu des relations étroites avec ses «enfants», les salafistes, qu'il reçoit secrètement dans son bureau et auxquels il prodigue des conseils sur la marche à suivre pour accéder au pouvoir et réaliser les desseins secrets des islamistes. «Vous devez patienter, leur a-t-il dit (déjà au mois d'avril dernier), on va appliquer la politique des étapes, le temps de préserver et garantir durablement les acquis». Sans le savoir, Ghannouchi enseigne le bourguibisme à ses fils. Il avoue aussi son rejet de la démocratie, en voulant éliminer tous ses adversaires politiques, qualifiés de laïques, de mécréants. Il divise ainsi la société tunisienne et rappelle ses objectifs qui sont de mettre la main sur toutes les institutions de l'Etat, qui, déplore-t-il, sont encore sous le contrôle des «mécréants». On comprend le but des nominations arbitraires et partisanes qui se font encore chaque jour (près de 1.400 en 9 mois). Et il spécifie que le ministère de l'Intérieur et celui de la Défense sont encore peu sûrs. Mais depuis cette rencontre, le ministère de l'Intérieur, ainsi du reste que celui de la Justice conduits par des ministres nahdhaouis ont démontré un certain laxisme et une bienveillance à l'égard des salafistes, auteurs de violences criminelles, et une persécution sans faille et exagérée contre les quelques manifestations pacifiques des «laïcs». On savait que ce monsieur pratiquait le double langage, en se présentant faussement comme démocrate. L'islamologue bien connu et respecté, M. Mohamed Talbi, le rappelait dans une émission diffusée par la chaîne Watania1, l'an dernier : «On dit que cet homme a évolué, mais j'ai des doutes concernant son évolution. Il a évolué du rejet total de la démocratie à l'appel à la démocratie. Je considère que cet appel n'est pas sincère, parce que Ghannouchi est salafiste. Et le salafisme et la démocratie ne se rencontrent jamais». Autre aveu important : le retard pris par la Constituante pour élaborer le projet de la nouvelle Constitution est voulu et délibéré. On comprend pourquoi les élus prenaient des vacances, étaient souvent absents, passaient des journées à débattre de questions ne relevant pas de leur mission, comme de discuter de l'octroi des terres agricoles, de l'augmentation du capital d'une banque, de la criminalisation du sacré ou de l'islamité des Tunisiens à très forte majorité musulmane et... vont au pèlerinage. Il s'agissait de se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible, histoire de maîtriser tous les rouages de l'Etat. Si ce n'est pas là un complot, qu'est-ce alors qu'un complot ?
A la suite de cet électrochoc, la Troïka qui nous gouverne bouge et nous promet qu'une feuille de route sera révélée dans les prochains jours. Le président de l'Assemblée annonce que le projet de Constitution est prêt et sera présenté dans quinze jours ; et que les élections auront lieu probablement au mois de juin 2013 ; et que les opposants ont le devoir de critiquer mais qu'ils ne font pas de propositions : là, il oublie de dire que c'est lui qui s'acharnait à réduire le temps de parole des élus opposants, les empêchant de faire des propositions. Un autre ministre déclare qu'il y a eu consensus sur toutes les questions épineuses, comme le régime politique qui sera mixte, l'institution des élections, la question de l'égalité des femmes, l'abandon de la criminalisation du sacré...Cette éclaircie dans un ciel qui était sombre, relève du «miracle». Est-ce pour rendre caduc le dialogue national initié par l'Ugtt et qui doit se tenir dans quelques jours ?
Malgré cela on n'est pas sorti de l'auberge car le sieur Ghannouchi et son mouvement campent sur leur position et gardent leurs desseins : détruire l'Etat tunisien et instaurer un califat, plus ou moins modernisé mais régi par une charia faite sur mesure où toutes les libertés et tous les droits seraient abolis. On ne vivra que par le fait du prince, pardon du Calife. Pourtant le peuple tunisien dans sa majorité ne veut pas de cet islamisme et de cette charia. Témoin : le record d'audience enregistré par la chaîne Hannibal lors de la diffusion de l'interview de M. Caïd Essebsi. Un homme qui intéresse les Tunisiens, qui, sans nécessairement adhérer à toutes ses idées, veulent apprécier les propos d'un homme d'Etat. C'est ce qui dérange Ennahdha et quelques groupuscules, parasites du mouvement islamiste comme ce CPR ou Wafa, qui s'évertuent à exclure tout ce qui leur fait obstacle et qu'ils ne peuvent combattre par les urnes en laissant le peuple juger par lui-même.
Un peuple qui a fait la Révolution sans eux et qui peut les exclure comme il les a portés au pouvoir.


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