Même si les deux finalistes ne se ressemblent pas, le tonus et la finition de leurs attaquants restent un atout commun. Luka et Belhout ont de quoi se rassurer Les finales de coupe sont toujours faites de petits détails que seuls les joueurs ( les véritables acteurs) sont capables de gérer. Les dires des entraîneurs, les plans du jeu et même les tâches spécifiques, tels que le marquage, les mouvements et le placement peuvent tomber dans l'eau au moindre geste technique, et à la moindre déconcentration. Ça ne veut pas dire pour autant que Luka et Belhout n'auront pas leur mot à dire dans le duel de tout à l'heure. Mais un entraîneur d'une finale, c'est quelqu'un qui doit motiver ses joueurs avant de parler tactique. Les petits détails et le tempérament d'un joueur dans ce match à fort enjeu sont les premiers critères qui vont départager le CSS et l'OB par la suite. C'est au niveau de ce point que Luka et Belhout ont eu du pain sur la planche durant la semaine. Tous les deux savent ce que valent leurs joueurs, et savent le mieux quelle est leur forme du moment . Ils feront tout pour choisir les éléments les plus solides dans la tête. Pour le reste, on ne va pas inventer un nouveau système de jeu pour une finale. On devra essayer, de part et d'autre, de surprendre l'adversaire et de protéger sa défense, pour préparer un mouvement offensif qui peut être concluant. Ce sera un match spécial où les jambes et la tête vaudront mieux qu'un plan tactique. Au CSS, les principes du jeu à la "sfaxienne" n'ont pas changé: c'est vrai que le CSS s'est ouvert aux joueurs étrangers, mais il y a toujours cette tendance à offrir du beau jeu, à chercher le monopole de la balle à l'entre-jeu et surtout ce divertissement que prennent les joueurs du CSS en jouant. Ce qui a changé, par contre, c'est le fait de ramener plus de vitesse et de percussion aux mouvements offensifs. Ce n'est plus le CSS du passé qui se découvre et qui cherche les gestes techniques seulement. Aujourd'hui, le CSS peut déjouer la meilleure défense en Tunisie grâce à son potentiel offensif. Zaïem, qui se libère après la sortie de Nafti, a su donner un tempo à ses équipiers. Avec Hammami, Bergaoui et M'rabet, tous braves dans la reconversion et la récupération, Zaïem peut compter sur Touré, Ogba et Younes rapides et très dangereux quand ils se portent dans les contres et qu'ils ont les espaces pour terminer les "assists " du nouveau régisseur. Les Clubistes sfaxiens savent gérer un match à enjeu qui peut durer plus que 90'. Et c'est à notre avis leur second point fort en plus de la percussion offensive. Marquer beaucoup de buts et se montrer libérés dans des matches stressants, ce n'est pas évident à obtenir. Des cartes gagnantes La percussion de l'attaque, c'est aussi un atout solide à l'OB. Certainement moins concret que chez le CSS, mais Soltani, Derbali, Guerbouj et surtout Mombley (la carte gagnante de Belhout en cours du jeu), ont aussi des qualités de finition et de jeu direct qui vont solliciter la défense du CSS. Belhout aura surtout réussi à ancrer une organisation de jeu qui se base sur un bloc compact où Camara , Mhamedi et Harb, discrets, tiennent le rôle de relais tactiques pour tous les joueurs. Si le bloc de Béja va bien marcher et va contenir les accélérations du CSS et les dédoublements sur les couloirs, le match va devenir encore plus intéressant. Des cartes gagnantes, il y en a de part et d'autre et ce n'est pas ça qui va faire la différence. C'est plutôt à quel point les joueurs vont être opportunistes et sobres pour gérer une finale qui va devenir de plus en plus pesante sur les esprits au fil des minutes. De tous les noms de joueurs qui vont fouler la pelouse de Radès, on retiendra quatre noms: Hamza Younès, Sameh Derbali, Jassem Khaloufi et Sami Nefzi. Les deux premiers sont des rescapés qui ont fini par démontrer de belles choses malgré une carrière mouvementée. Les deux derniers sont les gardiens que tout le monde oublie... jusqu'aux tirs aux buts. On dira que ces deux hommes sont les joueurs les plus importants. Ils n'ont pas droit à l'erreur, et c'est d'eux que leurs équipiers vont être inspirés. Il y aura vingt yeux dans chaque équipe à regarder les parades de Khalloufi et de Nefzi, question de se rassurer. Pour le reste, Dame coupe en décidera sûrement.