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La machine de plus en plus grippée
L'UMA à l'ère des révolutions arabes
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 11 - 2012

Contrairement aux attentes des partisans d'une Union maghrébine réelle et efficace économiquement, socialement et politiquement, les prémices de lendemains qui déchantent sont bien là. Voilà ce qu'ont convenu d'admettre certains historiens et sociologues réunis, hier, à Tunis, à l'occasion d'une rencontre organisée par l'Association de recherches et d'études pour l'Union du Maghreb Arabe, en partenariat avec les Archives nationales et la Fondation Hans-Seidel représentée par son bureau de Tunis. Au fil de leurs interventions respectives, ces observateurs de l'actualité arabe et internationale n'ont donc pas mâché leurs mots pour brosser un tableau noir du présent et du devenir de ce projet maghrébin mort-né.
Présentant une approche méthodique et prospective des révolutions arabes, le sociologue Moncef Ouanès a fait remarquer que les changements survenus dans les pays du printemps arabe» provoquent chez lui une grande inquiétude. Une inquiétude qui repose sur trois problématiques, dont la première est d'ordre conceptuel, la deuxième consiste à mieux concevoir la nouvelle réalité arabe et la troisième porte sur les évolutions politiques et stratégiques possibles des révolutions arabes.
Abordant le premier axe de son approche, le sociologue a indiqué que les populations des pays du «printemps arabe» ont convenu d'appeler les changements survenus dans leurs régions des révolutions. Or, une révolution comprend obligatoirement pour ingrédients des leaders et des projets bien déterminés. Ce qui n'est pas le cas pour ce qui est des changements dans les pays arabes.
Dans la même optique, l'orateur a noté que la culture arabe est dépourvue de ce qu'on appelle la sociologie de la révolution, soulignant que l'histoire arabe contemporaine est une histoire de coups d'Etat, sans pour autant être une histoire de révolutions.
S'agissant du deuxième axe de son approche, M. Ouanès a fait observer que les changements politiques dans certains pays arabes et ce qui se passe en Tunisie depuis le 17 décembre 2011 suscitent bien des questions, telles que : L'homme arabe a-t-il acquis de nouvelles dimensions sociopolitiques suite aux profondes mutations qu'a connues son environnement géographique ? Est-on parvenu à mieux valoriser l'individu ou est-ce la politique du groupe et de la collectivité qui prime toujours ?
Des interrogations sur lesquelles le sociologue a rebondi pour dire que la civilisation arabe, quoiqu'elle soit séculaire, se veut dépourvue de ce qu'on appelle la philosophie individualiste et le restera tant qu'il n' y a aucun projet de société innovateur au vrai sens du terme.
Le devenir des générations des soulèvements populaires arabes, troisième axe de la même approche, a été évoqué avec une bonne dose de pessimisme. Le sociologue pense, en effet, qu'il y a un projet qatari avec l'appui des Etats-Unis d'Amérique, des groupes salafistes et des wahabites saoudiens pour réduire les soulèvements populaires arabes à de simples agitations anarchiques vouées à l'échec. Et ce, afin d'empêcher le mouvement révolutionnaire d'atteindre les champs de pétrole. Ce qui aura des répercussions directes sur le développement de l'Union du Maghreb arabe. Dans cet ordre d'idées, il a précisé que les mouvements islamistes installés au pouvoir dans certains pays arabes se trouvent aujourd'hui coincés et en panne d'assistance réelle de la part de leurs principaux alliés. Ce, conformément aux objectifs d'un stratagème consistant à conduire les nouveaux gouvernements islamistes vers un échec cuisant. Lequel échec dissuadera par la suite tout mouvement visant le changement. Pour preuve, le sociologue a cité les exemples de la Tunisie qui n'a reçu des 35 milliards d'euros promis par ses partenaires que 3 ou 4 milliards. L'Arabie Saoudite, qui a dépensé près de 10 milliards d'euros pour réprimer la révolution syrienne alors qu'elle n'a nullement soutenu la reconstruction de l'économie tunisienne, est un autre exemple.
L'historien algérien Zoubeir Arous a abordé la question de l'Union maghrébine sous un angle sécuritaire. Dans ce sens, il a noté que la dernière réunion du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur a fait savoir que le taux de criminalité, le trafic de drogue et le commerce illicite sur les frontières arabes ont significativement augmenté. Ce qui constitue un grand handicap devant l'instauration d'une Union maghrébine profitable à ses peuples. Z.Arous pense de surcroît que le conflit mené par les frères musulmans contre une bonne partie de leurs populations et nourri par le Qatar et les USA peut contribuer à une nouvelle division de la région arabe pour finalement creuser davantage le fossé séparant les pays arabes en général et ceux de la région maghrébine en particulier.
Pour sa part, l'historien algérien Abdenacer Jebi a tiré une autre sonnette d'alarme, soulignant qu'il ne faut rien attendre des générations de l'Indépendance arabe qui se sont contentées de construire l'Etat et les institutions nationales et qui ne croient pas trop en l'idée d'un Grand Maghreb arabe uni pour des économies et des sociétés maghrébines prospères. Le même orateur a encore montré un ton pessimiste en parlant des générations des soulèvements populaires arabes récents, notant que ces générations d'Internet, de commerce illicite peuvent changer la donne en adoptant une nouvelle conception de l'UMA.
A noter, par ailleurs, qu'un hommage a été rendu, à l'ouverture des travaux de cette rencontre, à l'historien algérien Aboulkacem Saâdallah qui a effectuué une bonne partie de son enseignement à la mosquée Ezzitouna.


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