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Se passer de sucre pour vivre en douceur
Diabète chez les enfants
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 11 - 2012

Etre privé de sucreries constitue déjà, pour les adultes, une rude frustration, que dire alors lorsqu'il s'agit d'un enfant pour qui un bonbon est l'incarnation du bonheur? Jadis, le diabète était considéré comme étant l'une des maladies tenaces qu'on «attrape» en vieillissant, comme si cette maladie n'osait pas s'aventurer auprès d'une population où l'insouciance, la joie et l'innocence sont les fondements. Mais la maladie n'a manifestement aucun scrupule. Le diabète chez les enfants acquiert chez les parents, comme chez les patients-mêmes, l'aspect d'un long parcours de précautions minutieuses, d'une hygiène de vie exemplaire et d'un traitement médical infaillible, et ce, afin d'éviter les redoutables répercussions de la maladie sur l'organisme, dont la cécité, l'insuffisance rénale, les maladies cardio-vasculaires, ainsi que les éventuelles amputations des membres. En Tunisie, le diabète chez les enfants préoccupe aussi bien les parents que les diabétologues. Certes, les enfants et les adolescents diabétiques ne comptent que 7% de la population diabétique. Toutefois, et avec l'émergence d'un mode de vie non équilibré et le recours évolutif à la malbouffe et l'augmentation du taux de l'obésité infantile, le diabète —plus précisément celui de type 2— commence, depuis les dix dernières années, à toucher les enfants et les ados.
Il faut dire que les enfants diabétiques sont essentiellement touchés par le diabète de type 1. La maladie résulte non pas de l'excès de consommation des sucres rapides, mais plutôt du dysfonctionnement du pancréas qui sécrète l'insuline. «Le diabète de type 1 est le résultat de la destruction des cellules béta du pancréas. Il peut également advenir du trouble de la régulation immunitaire dû notamment à un choc émotionnel, un excès de stress ou à des infections virales, comme les infections des oreillons, celles des voies aériennes, dont l'arbo-virus. Ce genre d'incident peut même survenir chez les nourrissons âgés d'à peine six mois», explique le Dr Néjib Ben Abdallah, président de la Maison du diabète et chef de service d'endocrinologie à l'hôpital Charles-Nicolle. Le dysfonctionnement donc du pancréas entrave la sécrétion de l'insuline dont le rôle consiste à régulariser le taux de glycémie, d'où le diabète à un âge précoce. Il est à noter que le diabète chez les enfants est essentiellement traité par injections d'insuline. Selon les données fournies par l'Association tunisienne des diabétiques, les diabétiques de type 1 comptent 10% de la population diabétique, dont les enfants. Quant au diabète de type 2, il est le plus répandu, puisqu'il touche 90% des diabétiques.
La gestion de la maladie passe par la responsabilisation de l'enfant
Doaâ est une fillette âgée de 11 printemps. En 2007, elle a commencé par montrer des symptômes de diabète que sa mère a su déceler. «A l'âge de quatre ans, ma fille avait déjà des symptômes inquiétants, comme la sécheresse au niveau de la bouche, l'envie de boire beaucoup d'eau, d'uriner... Ces symptômes m'ont mis la puce à l'oreille. J'ai donc vite fait de la soumettre à un bilan médical qui a dévoilé son atteinte par le diabète. Sa glycémie affichait alors un 4,5 grammes», indique Mme Monia Hedhly, la maman de Doaâ.
Doaâ est atteinte du diabète de type 1. Depuis, elle se doit de subir un régime alimentaire pauvre en sucres rapides, ce qui n'est pas évident pour une enfant. Sa maman se souvient des premières années de la maladie de sa fille ; une période où il lui était impératif de jouer le rôle du surveillant et du moralisateur afin de responsabiliser sa fille quant à sa maladie et de l'orienter vers le mode de vie qui lui était prescrit. «Au début, j'ai eu énormément du mal à lui faire comprendre sa maladie et à la sensibiliser quant au nouveau mode de vie qu'elle devait respecter. D'autant plus qu'à ma grande surprise, Doaâ, qui n'était jusque-là pas portée sur les sucreries, a commencé par les solliciter comme si c'était par sentiment de revanche. Parfois, elle allait jusqu'à prendre des confiseries auprès de ses amies et ses camarades de classe, ce qui me poussait à faire preuve de plus de vigilance», renchérit Mme Hedhly.
Plus qu'une envie de revanche, Doaâ gobait mal sa situation d'enfant pas comme les autres. Cette frustration lui semblait probablement une forme de châtiment contre une faute non commise. Sa maman ne cache pas la détresse de sa fille, lassée de devoir se faire injecter des seringues au quotidien afin de pouvoir vivre normalement. «Des fois, les nerfs de ma fille craquent à la seule idée de se faire une injection d'insuline, un traitement indispensable à son état de santé. Elle m'a signifié, une fois, son envie de mourir pour exprimer sa détresse», ajoute notre interlocutrice.
Après cinq ans de co-habitation avec une maladie difficile à gérer au quotidien surtout pour une enfant, Doaâ a fini par s'y habituer. Elle sait qu'elle ne doit pas consommer des sucreries et qu'elle doit suivre son traitement par insuline sans faille. «Parfois, quand j'ai envie de quelque chose de sucré, je goûte un petit bout des goûters de mes camarades de classe, mais je sais que je ne dois aucunement exagérer», avoue la petite fille.
Tout comme Doaâ, Chiheb souffre de diabète de type 1 depuis l'âge de 9 ans. Aujourd'hui, il a 13 ans et il a appris, peu à peu, à gérer sa maladie, et ce, grâce à l'encadrement et à l'appui psychologique de sa mère. «L'état de santé de mon fils acquiert une importance majeure pour moi. Pour l'aider à comprendre et à maîtriser sa maladie, j'ai adhéré à l'Association tunisienne des diabétiques où j'ai suivi une formation portant sur la prise en charge des enfants diabétiques. J'ai alors compris que l'appui psychologique est fondamental dans ce sens», nous indique Mme Faouzia Soltani, mère de Chiheb. Cette maman s'est associée à l'expérience de son fils pour l'aider à accepter sa maladie. Non diabétique, elle a pourtant décidé de se priver, tout comme son fils, de sucres rapides dans l'optique apparente de suivre un régime diététique lui permettant de perdre les kilos de trop. «Je ne mangerais que ce que tu es autorisé à manger, et ça marchera comme sur des roulettes», rassure-t-elle son fils. Aujourd'hui, Chiheb n'a plus de mal à assumer son diabète. Il sait que sa maman ne lui épargnerait pas une barre chocolatée light de temps en temps ou encore un peu de boisson gazeuse dans ces crises d'hypoglycémie. Quant à son traitement, ce jeune homme est désormais assez grand pour se faire lui-même les injections d'insuline à temps. «Parfois, il me dit qu'il n'a pas envie d'effectuer lui-même l'injection. Pour le responsabiliser davantage, je feins de ne pas voir le bout de l'aiguille. Dans ce cas, il se trouve obligé de se prendre en charge», renchérit la maman de Chiheb.
Manifestement, la prise en charge de l'enfant diabétique au sein de son entourage familial constitue le point focal d'une gestion réussie du diabète. Le Dr Ben Abdallah met en exergue l'importance de la responsabilisation et de la famille et de l'enfant malade. «D'autant plus qu'il n'est pas conseillé, pour le bon développement de l'enfant, de lui prescrire des régimes alimentaires trop sévères», prévient le diabétologue.
Gare à l'excès pondéral !
Certes, le diabète de type 1 est déclenché par un problème purement métabolique. Toutefois, et avec le recours à une alimentation de plus en plus déséquilibrée, la prolifération de la sédentarité même chez les enfants et les adolescents, un autre type de diabète, censé être observé chez les adultes, touche, depuis une dizaine d'années, les chérubins. «Ce phénomène est en rapport avec l'excès pondéral», indique le Dr Ben Abdallah. Si le diabète de type 1 s'avère imprévisible, celui de type 2 peut être prévenu grâce à une bonne hygiène de vie et une activité physique régulière. D'où l'impératif, pour les parents, d'être regardant quant à l'alimentation de leurs enfants et à leur poids.
Le Dr Ahmed Ghattas, président de l'Association tunisienne des diabétiques insiste sur l'importance de l'activité physique chez les enfants et les adolescents, en général, et ceux, atteints par le diabète, plus particulièrement. Il appelle les enseignants de sport à éviter de dispenser les enfants diabétiques des séances de sport.


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