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Le monde dans les yeux des enfantsles
Cité des sciences de Tunis
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 01 - 2010


• Pris en photo, des enfants de tous pays qui réclament leurs droits Comme ils sont beaux les regards des enfants ! Comme ils relatent, avec toute la spontanéité et toute la sincérité du monde, l'histoire d'un monde parfois trop injuste ! Ces êtres, petits de tailles, mais grands par leur pureté et leur espérance en un monde meilleur — sinon parfait — vous incitent parfois à vous arrêter un moment, prendre la peine de vous regarder dans la glace, de vous remettre en cause et de porter un jugement sur vous-mêmes. C'est bien ces regards innocents qui portent en eux la souffrance infligée par les adultes, qui a provoqué chez Pierre-Jean Rey la remise en question de sa carrière et de ses choix professionnels et existentiels. Ce photographe français, et après avoir consacré deux décennies de sa carrière au domaine de la mode et de la beauté, a changé d'itinéraire pour investir son art pour la bonne cause. C'est bien à la suite d'une participation à l'élaboration d'un documentaire sur l'enfance dans le monde qu'il prend conscience de l'importance, voire de l'urgence de servir la cause des enfants. Depuis, il déploie inspiration et savoir-faire pour écrire des scénarios, éditer et réaliser des documentaires portant sur le thème de l'enfance... Aujourd'hui, une collection de photographies prises dans différentes contrées éternise plusieurs expressions d'enfants pris par l'artiste dans leurs contextes respectifs. Cette exposition, concoctée par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), est abritée par la Cité des sciences de Tunis et placée sous le patronage du ministère des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées. Ayant pour intitulé : «Petits d'hommes», l'exposition célèbre le 20e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant, adoptée le 20 novembre 1989. Avant d'entrer dans l'espace des expositions internationales de la Cité, deux banderoles présentent un aperçu des objectifs de l'OIF, dont la cause de l'enfance dans le monde, ainsi que le parcours de Pierre-Jean Rey et celui de Claire Brisset, médiatrice de la ville de Paris et experte auprès de l'OIF spécialisée dans les droits de l'enfant. Des visages,des histoires, et la même tristesse En entrant dans cet espace, le visiteur plonge dans une mer de visages aux expressions distinctes. Des photos MDF (collées sur des panneaux en MDF ou plaques en bois reconsitué) de grandes dimensions présentent des portraits d'enfants dont les traits trahissent l'appartenance à telle ou telle population. L'exposition est scindée en deux parties : des photos en noir et blanc et d'autres en couleurs; un choix qui n'est point fortuit. En effet, celles en noir et blanc parlent de la réalité vécue par les enfants dans le monde. Une réalité qui imprègne souvent de gris ces petites âmes. La plupart des portraits exposés sont empreints d'une lourde tristesse. Regardez le visage de cette fille qui semble orientale. Le visage tourné vers l'appareil, elle tient son menton par une main et elle tient cette même main par l'autre main. Pensive, son regard est interpellant, presque sollicitant. Regardez ce garçon africain, au visage malmené de boue. Il a la bouche close, un peu trop serrée d'ailleurs et le regard plus vengeur que triste. Cette fille africaine porte un voile qui absorbe la moitié de son visage, cache sa bouche tout en laissant sa tête nue. Même si elle endure l'oppression, elle garde la tête haute; une tête garnie de tresses africaines. Regardez aussi cette fille noire, aux cheveux touffus, presque explosants. Son regard traduit une grande colère, accentuée par un dégoût qu'exprime sa bouche ouverte et grimaçante. Voyez l'expression de cette petite fille aux yeux très ronds, à la pupille exagérée, aux sourcils en arcades. Ses yeux exclamateurs et interrogateurs sont adoucis par une petite bouche entrouverte, qui nous permet de voir deux grosses dents. Des yeux exclamatifs, craintifs, plaintifs, pleins de reproches par moment, qui traitent de gros problèmes de l'humanité, tels que la pauvreté, la misère, l'abandon, la faim, l'exploitation, la violence et tant d'autres injustices qui règnent en maîtresses dans un monde allant parfois à l'envers. "Nous sommes tous des exilés du pays merveilleux de l'enfance et nous restons adroits pour reconnaître l'exilé, qu'il soit l'oiseau, l'arbre ou l'homme". Claire Brisset n'a pas manqué de rappeler cette magnifique citation de Gilles Vigneault, poète et auteur. En face de la photo aux yeux ronds se dresse le portrait énorme d'un enfant ayant un trait vertical parcourant ses joues et son nez. L'enfant, posant sa main sous son visage regarde la caméra avec des yeux larmoyants. Son nez humide, il se mord la lèvre inférieure à force de chagrin. Un peu plus loin, une enfant asiatique contemple le photographe avec des yeux craintifs. Elle prend tout de même la posture du salut, en signe de respect et de paix. Une autre enfant vous interpelle. Une jolie fille noire aux yeux de gazelle vous sourit. Un gros point noir apparaît sur sa joue. Ce n'est guère un grain de beauté... c'est une mouche. Une enfant aux traits asiatiques regarde le photographe avec une expression de peur et de surprise. Sa bouche béante est à moitié cachée par une main frêle, posée comme par réflexe pour accentuer cet air craintif. Au milieu de ces photos en noir et blanc se trouve celle en couleur d'une fille occidentale. Les couleurs qui animent son univers sont vives, voire chaudes. Son visage est mis en exergue par une bulle de mousse. Cependant, cet univers quasi parfait ne semble pas la flatter ni encore moins l'amadouer. Elle porte sur le monde un regard stricte un regard quasi dénonciateur. Elle ne semble point inconsciente ni nonchalante par rapport à ce qui l'entoure. "Au lieu de leur permettre de juger par eux-mêmes, nous imposons aux enfants un respect aveugle pour l'âge et l'expérience. Nous avons l'audace de les accuser de nos propres défauts. Nous aboyons grossièrement, nous accablons l'enfant de nos directives et de nos punitions...", dénonce une citation de l'écrivain Janusz Korczak, exposée parmi les photos. Reconnaître et réclamer ses droits La deuxième partie de cette exposition présente clairement les droits de l'enfant. Ce sont les enfants posant dans des photos en couleurs qui réclament leurs droits en trois langues, à savoir l'arabe, le français et l'anglais. Rappelons que parmi les droits recommandés dans la Convention internationale des droits de l'enfant l'on cite à titre indicatif le droit à l'expression, au repos et aux loisirs, le droit au respect quels que soient la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion ou encore l'opinion politique; mais aussi le droit aux soins, aux médicaments et à la vaccination, le droit à une identité enregistrée et reconnue, le droit à la nourriture, à l'amour, à l'enseignement. Parmi les droits de l'enfant figurent la non-violence et la nonn exploitation économique. En quittant l'exposition "Petits d'hommes", le visiteur portera un autre regard, plus critique, plus amer sans doute sur le monde.

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