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Développer les filières
Industries agroalimentaires
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 12 - 2012

Les incertitudes qui pèsent sur la durabilité de l'offre de l'eau pour l'agriculture sont bien réelles. Du coup, on risque de ne pas pouvoir assurer le rythme actuel de croissance dans la production agricole. Ainsi, « les IAA peuvent connaître des difficultés d'approvisionnement en produits agricoles», estime un expert.
La Tunisie occupe la 6e place parmi les pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée. Toutefois, selon les deux critères de productivité moyenne et de croissance, l'IAA tunisienne se place en deuxième rang derrière la Turquie. Au-delà des rangs, c'est la sécurité alimentaire du pays qui est tributaire du rendement des principales filières du secteur des IAA. Les pénuries, les envolées des prix et surtout les frénésies conséquentes sur les marchés témoignent de l'impact de ses industries sur le train de vie des citoyens. Dans cette perspective, le secteur des IAA remonte au-devant des priorités des politiques d'incitation des investissements, de soutien des producteurs et de régulation des marchés. Dans ce cadre, les ateliers, les tables rondes et rencontres studieuses se multiplient en vue de proposer des éléments de réponse pour mener à bien l'évolution du secteur. Lors des journées de l'entreprise, les IAA ont été classées parmi les secteurs prioritaires de l'économie nationale.
A cette occasion, l'un des experts de l'agroalimentaire, M Mohamed Salah Bachta, a avancé une analyse rétrospective selon la quelle les IAA s'inscrivent comme un prolongement normal au développement agricole. «Les pouvoirs publics ont à cet effet conçu et mis en œuvre des politiques de régulation des filières agroalimentaires», ajoute-t-il. Ce qui a porté le secteur des IAA à réaliser des performances notables. Sa contribution au PIB est estimée à près de 4%. Il génère près de 19 % de la valeur ajoutée industrielle. Toutefois, « l'évolution observée risque de ne pas se prolonger dans l'avenir», prévient-il. En effet, les incertitudes qui pèsent sur la durabilité de l'offre de l'eau pour l'agriculture sont bien connues. Il y a, de ce fait, un risque réel pour ne pas pouvoir continuer à assurer le rythme actuel de croissance dans la production. « Les IAA peuvent connaître des difficultés d'approvisionnement en produits agricoles », estime-t-il.
Au terme d'un diagnostic rapide des performances des principales branches, l'expert a constaté que certaines branches ont des coûts en ressources domestiques particulièrement élevés. Ce qui affecte directement leur compétitivité. «Dans certains cas, l'usage de ressources naturelles, notamment hydriques, très rares menacerait carrément leur durabilité», renchérit l'expert. Toutefois, trois branches font l'exception et offrent des avantages compétitifs certains : « Il s'agit des céréales et dérivés, de l'huile d'olive et du lait et dérivés», énumère-t-il.
Un développement participatif
Les changements et les réformes à mener visent à réunir les préalables et les conditions favorables pour faire émerger, selon un processus participatif, des arrangements institutionnels par filière. Dans cet esprit, explique l'expert, la compétitivité de chaque filière est à considérer comme un bien collectif auquel tous les maillons ont accès et y contribuent. « Une organisation regroupant les acteurs économiques de chaque filière aura la responsabilité de gérer de tels accès », propose-t-il.
Le développement des filières est de nature à améliorer l'efficacité des rapports entre les divers maillons. De ce fait, la garantie de l'approvisionnement agricole des opérateurs de transformation et de conditionnement entraîne l'amélioration de la qualité et de la sécurité des aliments. « De telles améliorations seront renforcées par l'adhésion au programme de mise à niveau qui doit être encouragée», rappelle l'expert. Par ailleurs, sur le plan de l'appui technologique des filières retenues, « il est envisagé de créer des technopôles et d'autres tissus d'appui à même de favoriser l'émergence d'agglomération d'IAA dans les zones agricoles à ressources naturelles abondantes, notamment dans les régions de l'Ouest», relève le chercheur. Ces technopôles permettent de mettre à profit les avantages comparatifs des zones à vocation agricole. Sans parler de la décentralisation du développement régional et agricole.
« Ces conditions favorables sont à compléter par des politiques de prix basés sur les chaînes de valeur et prenant en compte la dimension d'aménagement du territoire», souligne-t-il. En d'autres termes, des prix compatibles avec la coexistence de plusieurs sites de production pour un produit donné. Et d'expliquer :«De tels prix doivent rompre avec la politique actuellement en vigueur, prônant pour des facilités de suivi de mise en œuvre les prix uniformes. Ces derniers sont discriminatoires et favorisent l'implantation des IAA dans les zones les plus peuplées, au détriment des régions de l'Ouest ».
Une stratégie ambitieuse
Sur la base des constats, des analyses et des propositions précédentes, l'expert recommande une stratégie en quatre axes. Premièrement, une meilleure organisation des campagnes de transformation. En effet, le secteur des IAA est encore fortement dépendant de son approvisionnement agricole, largement tributaire des conditions climatiques. « Cette dépendance génère une mauvaise maîtrise des campagnes de transformation, surtout que les relations entre producteurs agricoles et opérateurs industriels ne sont pas suffisamment bien organisées», analyse-t-il. Et d'ajouter : « Il est une évidence que l'émergence d'une institution filière regroupant l'ensemble des opérateurs impliqués est de nature à venir à bout, ne serait-ce que partiellement, de toutes ces insuffisances».
Le deuxième pilier de la stratégie est l'amélioration de la qualité et de la sécurité des aliments. Dans ce cadre, l'ouverture de notre économie sur les marchés mondiaux, notamment de l'Union européenne, s'accompagne d'exigences croissantes en matière de qualité des produits et sûreté sanitaire des aliments. Ces exigences seraient déterminantes pour la compétitivité des produits aussi bien à l'exportation que sur les marchés intérieurs.
Le troisième axe de la stratégie est consacré à l'appui à la production et à l'exportation. Selon l'expert, outre les efforts propres des entreprises, le développement de la production et sa diversification, ainsi que l'encouragement de l'exportation requièrent des appuis institutionnels, financiers, juridiques et organisationnels
Le dernier axe traite le développement technologique et la mise en réseau des filières. A cet égard, les technopôles représentent un outil efficace pour la promotion des investissements dans le cadre du partenariat, du développement technologique et du réseautage.
Comme toute stratégie ambitieuse, les risques de dérapage sont multiples. Par le passé, de nombreuses politiques et stratégies ambitieuses bâties sur de bonnes intentions ont mené à d'autres fins indésirables. A cet égard, il est à rappeler que pour orienter le développement du secteur des IAA, les pouvoirs publics ont conçu et mis en œuvre des politiques de régulation combinant des instruments économiques et institutionnels. Toutefois, « cet interventionnisme a introduit des distorsions de prix ayant permis à des filières à compétitivité problématique de se développer. C'est le cas de certains produits phares présentant des coûts en ressources domestiques, notamment hydriques», déplore-t-il. Les agrumes, les dattes sont des illustrations patentes de cette catégorie de produits.


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