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Pour une nouvelle stratégie de production et d'exportation
Aviculture
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 03 - 2013

Gérer l'abondance ne semble pas chose aisée dans un secteur stratégique comme celui des viandes blanches! Car la surproduction risque de ruiner un secteur en pleine expansion. L'Etat doit agir vite pour sauver ce secteur et ouvrir large les horizons. Dans un pays qui cherche à encourager l'exportation, on comprend mal la passivité des pouvoirs publics en matière d'encouragement d'exportation des viandes blanches. Une passivité qui arrive parfois au stade de l'interdiction. Gros plan sur les maux d'un secteur prometteur
La filière de l'aviculture est aujourd'hui caractérisée par une forte production et une forte demande, consécutive à l'augmentation des prix des viandes rouges. Pour comprendre la situation actuelle du secteur, nous avons rencontré un producteur et un industriel actifs dans le gouvernorat de Sfax.
Plusieurs décisions dans le domaine de l'agriculture ont été prises après la révolution. Un grand changement a touché le secteur de l'aviculture. En janvier 2012, la décision de libération du quota de l'importation des poules reproductrices a été prise par le ministre de l'Agriculture. Avant la révolution, un quota d'importation des poules reproductrices a été imposé par le ministère de l'Agriculture et le Groupement interprofessionnel des produits avicoles. Des personnes ne faisant pas partie de la filière bénéficiaient de quotas d'importation et les revendaient par la suite aux vrais producteurs.
«La libération du quota est une chose positive. L'importation se fait par des gens qui appartiennent réellement au secteur. C'est un grand pas dans l'opération d'assainissement de la filière. Le résultat de cette décision est l'augmentation de la production des œufs et des viandes blanches», explique M. Iskander Makni, directeur général d'une grande société de production et de distribution des viandes blanches à Sfax.
Actuellement, le secteur souffre d'une surproduction des viandes blanches car la production mensuelle est passée de 8.091 tonnes en janvier 2011 à 10.288 tonnes en janvier 2013. «Les besoins du marché local s'élèvent seulement à 8 mille tonnes de viandes blanches. Le ministre de l'Agriculture, en prenant la décision de libération du secteur, a assuré aux producteurs que la surproduction sera gérée. Actuellement, nous passons par une période de surproduction. Le ministère de l'Agriculture et le groupement n'ont pas encore réagi. Les agriculteurs vivent une phase de doute. Les petits producteurs risquent la faillite. Nous appelons les ministères de l'Agriculture et du Commerce à jouer leur rôle après la libération du quota», souligne M. Salah M'lik, membre du bureau régional de Sfax de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche et producteur.
Le prix de vente est en deça des attentes. Aujourd'hui, la mercuriale du poulet vif est de 2.500 millimes. «Avec l'augmentation sur le marché mondial des prix de vente du soja et du maïs, le coût de production a augmenté significativement. Il est estimé à 2.700 millimes par poulet. L'agriculteur est en train de perdre. Et ce sont, essentiellement, les petits éleveurs qui subissent les conséquences puisqu'ils n'ont pas la possibilité de signer des contrats d'intégration avec les abattoirs. Notons que la signature d'un contrat d'intégration nécessite une forte production», ajoute M. M'lik.
Pour ce qui est de la mercuriale du Pac pour le poulet de chair, elle est passée de 3.689 millimes en janvier 2011 à 4.324 en janvier 2013.
M. Makni souligne que pour sauver les petits agriculteurs, le ministère doit intervenir et déterminer un prix référentiel de vente du poulet vif et en Pac en faisant bénéficier le producteur et l'industriel d'une marge de gain. Cette marge peut garantir la stabilité de la filière tout en prenant en considération l'intérêt du consommateur tunisien.
Encourager l'exportation
«L'exportation vers la Libye est la solution idéale pour absorber la surproduction. La Tunisie n'est pas compétitive au niveau des prix pour chercher de nouveaux marchés. Aujourd'hui, nous avons de grandes opportunités d'exporter vers nos voisins libyens. Mais, il faut dire que le ministère du Commerce n'a pas encore répondu aux demandes d'exportation de plusieurs producteurs de viandes blanches congelées. Il faut réagir vite. La Libye peut importer de la Turquie ou du Brésil puisque la durée du congelé est de 18 mois», explique M. Makni.
Ce qui se passe actuellement est surréaliste. En l'absence d'autorisations d'exportation, des contrebandiers ont pris la relève de l'Etat. Une contrebande qui nuit aussi bien au secteur qu'aux recettes de l'Etat en devises. Car, une exportation réglementée est source d'enrichissement en devises pour le budget de l'Etat et de prospérité pour les vrais acteurs du secteur.
La filière souffre d'un autre problème. Il s'agit notamment de l'abattage anarchique. 50 % de la production est vendue en dehors des abattoirs. «Juste avant la révolution, le groupement a pu atteindre de bons résultats dans l'élimination de l'abattage anarchique par l'application d'un cahier des charges strictes. Cette situation a encouragé plusieurs investisseurs à construire des abattoirs. Après la révolution, tout est tombé à l'eau, le phénomène de l'abattage anarchique s'est développé. Ces investisseurs rencontrent actuellement de grands problèmes. Ils ont contracté des crédits bancaires. Ils trouvent des difficultés pour les rembourser. De même, l'abattage anarchique est source de plusieurs maladies», ajoute le représentant du bureau régional de l'Utap.
En ce qui concerne la filière de production des œufs, les deux hommes indiquent que la surproduction est absorbée par la Libye puisque les œufs sont consommés frais et la Tunisie est le fournisseur le plus proche. Notons que Sfax produit 50 % de la production nationale en œufs contre 12 % seulement de viandes blanches. La production des viandes blanches a diminué suite à la classification de Sfax comme zone rouge où les risques pathologiques sont énormes. Plusieurs agriculteurs se sont reconvertis dans la production des œufs.
Nos deux interlocuteurs ont évoqué une question très importante. L'économie nationale dépend de la stabilité politique. Peu importe la personne ou le parti qui va gagner les élections. L'essentiel est de faire vite pour arriver à ce stade de stabilité. Le secteur du tourisme qui fait travailler plusieurs filières doit retrouver sa dynamique le plus tôt possible.
Et pour conclure, et malgré la surproduction enregistrée dans les viandes blanches, la Tunisie ne produit pas les poussins. Après la révolution, l'importation clandestine de poussins d'Algérie s'est développée avec ses grands risques de pathologies.


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