Combien de temps s'est déjà écoulé depuis qu'il a été annoncé que l'on s'affairait pour hâter la transformation des actuelles associations opérant en compétitions professionnelles, en Sociétés à Objet Sportif ? On a même pris le soin de signaler l'urgence que revêtait cette question vitale pour les parties qui avaient opté pour le professionnalisme. On a également pris le soin d'insister sur le fait que la CAF avait exigé que les formations devant participer aux futures compétitions africaines s'y conforment. On a certes lancé un premier jet du projet de règlements devant régir cette transformation, réuni les clubs concernés, écouté les doléances et remarques. Et puis, c'est le silence total. Comme d'habitude, les problèmes importants ou insignifiants ont accaparé la scène et personne n'en a plus soufflé mot. Il y a peut-être une commission (encore une) qui s'en est chargée, mais si c'est le cas, il faudrait avouer qu'elle est bien discrète. Pourtant, le temps fuit, et nous risquons de ne plus rien pouvoir faire pour tout régulariser avant le démarrage de la prochaine saison. Entre la promulgation de la nouvelle loi projetée (et nous n'en sommes pas là) et les délais à accorder forcément pour les clubs concernés, il n'y aura plus qu'un choix: repousser pour la saison (2014-2015) cette importante décision. Et nous aurons une nouvelle saison de grèves de joueurs impayés, de promesses non tenues, de dettes accumulées, d'agissements inconsidérés de présidents complètement hors du temps qui s'acharneront à empoisonner la vie de tous. Il est, en effet, utile au moins d'expliquer que la voie à entreprendre pour mettre en place ces SOS n'est pas facile. Nous risquons de voir dans la rue bien des supporters qui refuseront de voir leurs équipes quitter la scène pour n'opérer que dans le secteur amateur, faute de moyens. On devrait expliquer à ces gens-là que ce ne sera pas la fin du monde et que le professionnalisme est un secteur réservé à ceux qui viennent, non pas avec de belles paroles, mais avec des moyens. Que le sport de haute compétition exige des engagements fermes, du sérieux et de la compétence. Que, de par le monde, il y a des équipes professionnelles et d'autres, la majorité, amateurs qui continuent de travailler dans la quiétude et qui constituent le véritable creuset de leurs disciplines respectives. Toute une pédagogie qui éviterait la confusion et la contestation. Ce silence de la part des promoteurs de ce choix incontournable est coupable sinon inacceptable. Dans l'attente de la promulgation de la nouvelle loi régissant ce secteur, il y a en amont bien du travail à effectuer. Va-t-on le faire ou a-t-on choisi de mettre de côté les questions qui fâchent ?