Malgré une préparation lacunaire, la Tunisie entend rééditer le scénario de 2011 quand elle écarta le Maroc. Il y a quatre ans, les Aigles locaux passaient l'unique tour éliminatoire au détriment du Maroc. L'antécédent, encourageant, met les nôtres sur orbite sans les protéger contre un faux pas tellement ce genre de derbys a toujours été placé sous le signe de l'équilibre. Et il en sera sans doute ainsi lors de la double confrontation de ce début d'été, demain (20h00) à Sousse, et le 13 juillet au Grand Stade de Tanger pour le compte des éliminatoires du CHAN 2014. Rarement la réussite a été au rendez-vous des sélections nationales lorsqu'elles durent se produire en juin-juillet. Ce supplément d'efforts ne les inspire vraiment pas, d'autant que, cette fois, la saison a été interminable, harassante et fort exigeante. Par conséquent, il y a risque de payer ce déficit de fraîcheur face à un adversaire guère condamné aux travaux herculéens. Il ne se trouve peut-être qu'en Tunisie où les stakhanovistes du ballon rond doivent supporter l'absurde mise à l'épreuve de deux versions de la coupe de Tunisie en un seul mois. Dans la foulée d'un play-off à couteaux tirés bouclé en vingt jours ! Sortie du tunnel pour le Maroc ? Le calendrier, au Maroc, plus rationnel et réfléchi que le nôtre — devant, il est vrai, subir moins de contraintes —, autorise les Lions de l'Atlas à mener une préparation mieux soignée et plus longue. Les copains du gardien du Wydad Casa, l'expérimenté Nadhir Lemyaghri, ont été rassemblés durant une bonne dizaine de jours au centre technique de Maâmora, près de Rabat. Vingt-quatre joueurs ont travaillé sous les ordres de Rachid Taoussi, le sélectionneur également en charge de l'équipe «A». Celui-ci a tant à se faire pardonner après l'élimination sans gloire de la Coupe du monde dans une poule survolée par la Côte d'Ivoire et où la sélection chérifienne n'a presque jamais existé. Ainsi, les éliminatoires du CHAN seront placées sous le signe du rachat pour un football marocain au creux de la vague depuis plusieurs années. Et pour lequel la médaille d'or aux derniers Jeux méditerranéens de Mersin peut servir de déclic. L'enjeu est de taille pour les Marocains qui se trouvent depuis mercredi à Monastir où ils ont élu domicile. Surtout, ne pas subir Après trois jours de travail sur le ground d'El Menzah, les Aigles de Carthage ont pris hier quartier à Sousse. La Perle du Sahel a été élue pour abriter la manche aller, avec l'espoir qu'elle saura assurer l'engouement tout autour des copains de Fakhreddine Ben Youssef, l'attaquant le plus en forme, comme l'avait révélé la phase play-off de Ligue 1. Dix mille billets seront commercialisés à l'intention des spectateurs de plus de 20 ans aux prix de 4, 5 et 8 dinars. Pourvu que l'ambiance ne soit pas glaciale, demain, et que l'attrait du farniente du côté de Boujaâfar ne submerge pas le devoir d'entourer la sélection du soutien requis. Le Maroc a pu roder son effectif lors du match amical du 6 mars à Marrakech devant le Mali (victoire 2-1); en revanche, la bande à Nabil Maâloul devra y aller sans véritables repères. Un peu en aveugle. Les vicissitudes du calendrier l'ont privée de la moindre opportunité de s'étalonner. Et c'est pourquoi il s'avère hasardeux de pronostiquer la composition du onze titulaire avant que le coach national Maâloul n'apporte des éléments de réponse, ce matin, à l'occasion de la conférence de presse qu'il va donner au quartier général du Club Tunisie, à El Kantaoui. Toutefois, on peut raisonnablement s'attendre à ce que les joueurs suivants soient incorporés : Ben Cherifia-Derbali (ou Brigui), Maâloul, Boulaâbi, Falhi, Harrane, Ferjani Sassi, Ben Youssef, Rejaïbi, Akaïchi, Kasdaoui. Plusieurs variantes s'offrent au staff national, lequel sait que la priorité consiste à éviter de subir le fameux but à domicile, capable de brouiller toutes les cartes.