Consultants, entraîneurs et ex-internationaux s'en prennent au Hollandais, un mois après l'avoir porté au pinacle Du jour au lendemain, Ruud Krol est passé d'un grand sélectionneur et d'un alchimiste à un petit entraîneur qui n'y connaît rien en football. C'est ce qu'on a entendu quelques instants après la fin du match Cameroun-Tunisie. Radios privées et publiques, Télévision nationale, sites électroniques, on en a vu et entendu de toutes les couleurs. Tout le monde a parlé pour ne rien dire. Et quand n'importe qui prend le micro et débarque sur un plateau télé, vous pouvez être sûr qu'on va dire n'importe quoi. Une idée nous a interpellés : aux yeux de ces consultants au ton hystérique et à l'arrogance affichée, Krol a été surestimé. Il est bien l'unique responsable de cette lourde défaite. Et pour justifier cet avis généralisé, on a insisté sur trois points : que fait Haggui? Pourquoi avoir opté pour deux milieux récupérateurs au lieu de trois? Et enfin pourquoi avoir laissé Akaïchi sur le banc des remplaçants? Et même si ces trois points sont plus ou moins valables, remarquez bien que tout le monde a ressassé les mêmes idées. Ex-internationaux, ex-entraîneurs connus et moins connus ont été unanimes ou presque à régler un «compte sportif» avec Krol : le Hollandais est maintenant un profane en football. C'est lui qui assume tout : technique, physique et tactique. Il n'y a pas d'école hollandaise qui peut fonctionner en sélection, nous sommes un football de défense et de récupération. Question de risque D'autres clichés? Krol s'est aligné devant le lobby des stars pour rappeler Haggui. Faites attention, Krol a raté le match d'hier. Nous ne pouvons pas dire le contraire. Mais ce n'est pas une question de Akaïchi ou de Haggui (encore une fois brouillon), c'est une question de risque. Krol, fidèle à ses principes de jeu, a pris trop de risques pour se découvrir au milieu. Il a également raté ses changements (sortie injustifiée de Ben Yahia, précis sur les balles arrêtées, et entrée infondée de Camus). Mais peut-on dire que Ruud Krol est un petit entraîneur? Peut-on nier avec arrogance la qualité du match aller? Nous sommes indignés de voir quelques entraîneurs ratés ou quelques internationaux qui ont arrêté le football à 28 ans dire que le Cameroun était meilleur même à Radès! La différence entre les deux matches, c'est que les Lions avaient marqué 4 buts face à une équipe effondrée, et que nous étions incapables de marquer le moindre but dans un match où nous avons dominé un Cameroun bien en jambes. Ce que Krol a réussi avec les joueurs à l'aller relève du miracle. Avec des joueurs moyens et une génération habituée aux échecs, même Mourinho ou Guardiola ne pourront faire mieux. Si ces joueurs se qualifient au Brésil, ils n'auront aucune chance avec les ténors du football mondial. Revenons à Krol. Le Hollandais a tout assuré, comme le font les grands entraîneurs. Il a été très bon à l'aller, il a été mauvais au retour, ça s'arrête là. Mais il reste un entraîneur compétent qui sait marquer de son empreinte une équipe et une sélection. Les mêmes personnes qui nous ont cassé la tête avec les éloges de Krol et de l'école hollandaise sont depuis hier ses premiers détracteurs. Ils font un revirement de 180 degrés.