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La morosité gagne du terrain
Reportage — Hammamet Médina
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 11 - 2013

Le site balnéaire de Hammamet connaît, depuis quelque temps, une désaffection des touristes à cause des problèmes conjoncturels et structurels
Habituellement, de l'avis même des professionnels dans le domaine touristique, la ville de Hammamet connaît, au cours de la saison froide, une baisse des entrées et des nuitées des touristes. Mais, cette année, la situation est plus triste dans la mesure où de nombreux touristes ont abandonné ce site balnéaire très apprécié. Même le souk de la Médina de Hammamet n'a plus l'allure habituelle puisque plusieurs commerces ont fermé leurs portes en attendant des jours meilleurs. Les restaurants et les quelques cafés ne connaissent pas l'affluence des grands jours. Pourtant, le climat est plutôt doux et permet aux rares visiteurs d'effectuer des promenades dans une ville qui semble abandonnée. Selon Mongi, commerçant de produits d'artisanat, «depuis 2012 la situation a bien changé à Hammamet, puisque le nombre de touristes a sensiblement diminué, causant un manque à gagner important pour tout les professionnels du secteur». Les raisons d'un tel état de fait sont nombreuses selon lui, à commencer, bien sûr, par les actes terroristes qui ont touché récemment les villes de Sousse et de Monastir. Ces événements conjoncturels s'ajoutent à des problèmes d'ordre structurel anciens et qui ont trait principalement à la faiblesse des actions promotionnelles pour cette destination.
C'est, en tout cas, ce que constate l'un des hôteliers de la place qui affirme que les pouvoirs publics ont bien déclaré, officiellement et depuis des années, vouloir diversifier les produits touristiques pour attirer le maximum de touristes de différentes nationalités. Or, ces promesses sont restées lettre morte attendu qu'aucun projet d'envergure n'a été réalisé. «On parle de création de terrains de golf et de développement du tourisme de congrès et de thalassothérapie, mais on ne voit rien venir», regrette-t-il. Plusieurs hôteliers souffrent déjà de problèmes d'ordre financier car ils sont très endettés. Ils attendent une aide conséquente de la part de l'Etat pour assurer la relance. «En tant que professionnels, nous sommes prêts à mettre la main à la pâte pour sauver ce secteur», souligne notre interlocuteur.
Allouer les investissements publics nécessaires
Les campagnes promotionnelles menées par l'Etat ne sont pas très agressives, pensent certains professionnels à Hammamet, à l'instar de ce restaurateur qui propose d'associer les gens du métier dans l'élaboration de ces campagnes pour atteindre les objectifs fixés. «Plusieurs idées peuvent être développées pour faire de notre site l'un des meilleurs de par le monde, encore faut-il allouer les investissements publics nécessaires à cet effet et concevoir des campagnes intelligentes dans les médias des pays émetteurs comme la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne...», indique Jalel. Les intervenants dans le secteur touristique à Hammamet ont appris avec l'expérience que chaque groupe de touristes a ses spécificités, ses besoins et ses habitudes et ce, compte tenu de sa culture et de sa civilisation. D'où la nécessité de s'adapter aux différents besoins pour améliorer les recettes et fidéliser les touristes.
Ce restaurateur propose de «mener une étude approfondie sur les touristes des différentes nationalités afin de préparer en connaissance de cause les produits dont ils ont besoin non seulement au niveau du séjour et de l'animation mais aussi au niveau de la gastronomie». C'est un travail de longue haleine qui nécessite, là aussi, l'implication de tous les professionnels pour mettre à profit leur expérience et le savoir-faire acquis sur le terrain depuis des années. D'habitude, au cours de la période froide, le site touristique de Hammamet accueille les touristes du troisième âge provenant notamment d'Allemagne. Cette année, ces derniers n'ont pas jugé bon de venir nombreux à Hammamet sans doute de peur d'être agressés. En fait, les hôteliers appellent les autorités compétentes à renforcer la sécurité dans les souks de la ville car on a assisté plus d'une fois à des opérations de vol à la tire et même d'agression.
Pourtant, à l'entrée de la ville, on constate bien que des agents de la sécurité sont présents et arrêtent toute voiture suspecte pour vérifier les bagages. Les conducteurs des motos sont également contrôlés pour prendre connaissance de leur identité. Mais un tel effectif ne semble pas suffisant du moins selon les professionnels. En effet, dans les ruelles et certaines artères, on ne rencontre parfois aucun agent. Dans les hôtels et la médina de Hammamet des agents de sécurité privés ont été recrutés pour appuyer l'effectif. Les bagages passent au peigne fin pour s'assurer qu'ils ne contiennent pas d'explosifs ou d'objets dangereux.
Dégradation de l'environnement
On a constaté, de même, que plusieurs professionnels n'ont pas une idée sur le Fonds de développement de la compétitivité dans le secteur touristique. Un hôtelier constate que le secteur n'a pas connu d'amélioration de sa compétitivité, pourtant les professionnels payent des taxes pour alimenter ce Fonds. «Une étude approfondie devrait être élaborée pour examiner l'efficacité réelle de ce Fonds et effectuer éventuellement les changements nécessaires pour le rendre plus efficace». Le secteur ne souffre donc pas de simples problèmes conjoncturels limités dans le temps, mais il est rongé par des difficultés structurelles profondes. A titre d'exemple, le tourisme de congrès n'est pas assez développé au cours de cette période. Pourtant, un tel produit ne nécessite pas de grands investissements. Il suffit tout simplement d'adapter les unités hôtelières aux besoins des congressistes et d'inviter les associations internationales et les organisations de se réunir dans notre pays.
Les touristes du deuxième âge ont besoin, de leur part, d'un produit innovant. La thalassothérapie, le sport dans la nature, les sites environnementaux et culturels sont autant de produits qui peuvent intéresser cette catégorie de touristes. Les agences de voyages devraient intégrer dans leurs circuits —en plus des randonnées dans les souks et les plages— la visite des vestiges historiques et les forêts qui sont répartis un peu partout en Tunisie. En attendant de diversifier réellement les produits touristiques, les professionnels paient les frais d'une dégradation de l'environnement depuis des mois. La qualité des services dans quelques unités est également mise en cause par certains clients. Mais les hôteliers sont rassurants : leur effectif bénéficie régulièrement de stage et de formation continue pour lui rappeler certains principes et règles de conduite parfois omis.
Les artisans à Hammamet ont connu, eux aussi, une baisse de leur chiffre d'affaires, suite à cette régression du nombre des touristes. Mais cela ne les empêche pas de continuer à travailler dans l'espoir de voir la situation s'améliorer dans un avenir proche. Nombreux sont ceux qui pensent que la visibilité politique contribue aussi à donner un souffle nouveau à ce secteur. C'est que les touristes veulent visiter un pays qui se distingue —en plus de ses sites naturels et historiques— par sa paix sociale, sa sécurité étendue dans toutes les rues. Les moyens d'information étrangers essayent parfois d'exploiter le moindre acte malveillant pour considérer le pays comme risqué en invitant les concitoyens à ne pas le visiter.


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