La chute libre de la France constitue la faillite collective de tout le football français. La sélection de 98 et de 2000, s'avérant être l'arbre qui cachait la forêt, alors que la retraite de Zidane a mis à nu les multiples carences des Tricolores... La France s'est placée jeudi au bord d'une élimination dès le premier tour de la Coupe du monde de football en concédant une défaite 2-0 contre le Mexique pour son deuxième match dans le groupe A. Toujours aussi stériles offensivement après leur nul 0-0 contre l'Uruguay lors du premier match, les Bleus ont cette fois craqué en défense en deuxième période sur un but de Javier Hernandez, puis un penalty de Cuauhtemoc Blanco. Incapable de battre un adversaire qui ne l'avait jamais vaincue en six confrontations auparavant, la France va défier l'Afrique du Sud, le pays hôte, mardi à Bloemfontein en espérant un résultat favorable dans l'autre match du groupe A. Le Mexique et l'Uruguay, les deux leaders du groupe avec quatre points, n'auront besoin que d'un résultat nul pour se qualifier tous les deux pour les huitièmes de finale. Il faudra de toute façon à la France marquer enfin un but, ce qu'elle a été incapable de faire depuis le début de ce Mondial. Pour cela, elle devra d'abord trouver en cinq jours ce qu'elle recherche depuis un mois, un peu de liant en attaque. Pour affronter le Mexique, Raymond Domenech a une nouvelle fois changé ses plans par rapport au match précédent. Florent Malouda est titulaire, pas Yoann Gourcuff, mais le sélectionneur a beau modifier systèmes et hommes, rien n'y fait. Dans un stade acquis au Mexique, les Bleus restent incapables de se créer la moindre occasion de but durant toute la première période. A force de relances hésitantes, de placements hasardeux, d'enchaînements laborieux, ils ne parviennent pas à accélérer le rythme. La vivacité des trois attaquants mexicains regroupés dans l'axe lui pose en revanche des problèmes constants. A chacune de leurs accélérations, la défense française prend l'eau comme sur cette frappe sur le poteau, dès la troisième minute, de Giovani Dos Santos, signalé hors-jeu. Carlos Vela enlève ensuite trop sa frappe après avoir été lancé en profondeur au milieu d'une défense française débordée. Le premier quart d'heure n'est pas encore terminé que Guillermo Franco tente à son tour sa chance de l'entrée de la surface après s'être amusé avec Eric Abidal, mais son tir passe au-dessus. Quand Vela se blesse, son remplaçant Pablo Barrera place immédiatement une tête à côté à la demi-heure de jeu. Tricolores sans saveurs ni couleurs La France se donne même des frayeurs toute seule sur des passes en retrait peu appuyées de Patrice Evra puis de William Gallas. A la pause, Raymond Domenech change encore son fusil d'épaule et remplace Nicolas Anelka par André-Pierre Gignac. La première occasion française arrive enfin à la 54e minute sur une frappe de Malouda claquée en corner après un enchaînement avec Patrice Evra et Franck Ribéry sur le côté gauche. Ce sera la seule. Peu après l'heure de jeu, Javier Hernandez file à la limite du hors-jeu avant de dribbler Hugo Lloris et de pousser le ballon dans le but vide. Menés 1-0, les Français restent immobiles, les mains sur les hanches, en attendant la remise en jeu. Raymond Domenech, lui, se décide à faire sortir Sidney Govou pour faire entrer Mathieu Valbuena mais il est déjà trop tard. A 10 minutes de la fin, Cuauhtemoc Blanco scelle le sort du match sur penalty après une faute d'Eric Abidal sur Pablo Barrera. Zidane : "Le meilleur a gagné" Déçu pour la France, Zidane a estimé que " le meilleur avait gagné. Je suis déçu parce que l'équipe n'a même pas eu l'occasion de tirer au but, et cela, c'est peu pour espérer quoi que ce soit d'important ", a-t-il déclaré : "Ce soir, le meilleur a gagné. Non seulement la France n'a pas très bien joué mais elle a eu face à elle un très bon adversaire, qui a fait une très bonne partie ", a-t-il poursuivi, soulignant que " le Mexique a été très supérieur à la France, surtout physiquement ". Vela blessé à la cuisse droite L'attaquant du Mexique Carlos Vela, sorti à la 31e minute contre la France (2-0), souffre d'une blessure à la cuisse droite, a indiqué l'entraîneur Javier Aguirre. "On ne connaît pas la gravité exacte de la blessure, mais il a une lésion aux muscles ischios-jambiers droits", a déclaré Javier Aguirre, lors de la conférence de presse d'après-match. Mexico en liesse salue ses champions Une foule immense s'est rassemblée jeudi au cœur de Mexico après la victoire du Mexique sur la France (2-0) dans le groupe A du Mondial-2010 en chantant "Ay, Ay, Ay Ay, Francia no llores". Les chœurs improvisés ont entonné la chanson culte, dont le titre a été choisi comme emblème par la municipalité de la capitale. Plus de 15.000 supporters, selon les estimations de la presse, s'étaient réunis autour de la statue de l'Ange de l'indépendance, rendez-vous classique des habitants de la capitale pour les grandes occasions. L'Ange doré, qui se dresse au sommet d'une haute colonne, a été érigé en 1910 sur le Paseo de la Reforma, les "Champs Elysées" de Mexico, pour célébrer le premier centenaire de l'indépendance du Mexique, qui en célèbre cette année les 200 ans.