On n'en finit pas de changer et de... brouiller les pistes. Retour à celle française. Le feuilleton mexicain à la sauce tunisienne se poursuit de plus belle. Ses acteurs principaux ? Toujours les mêmes, même si on opère constamment un changement de rôles. Pour mieux brouiller les pistes et, surtout, pour fuir ses propres responsabilités. Tout d'abord le black-out puis l'invitation faite aux ex-sélectionneurs et directeurs techniques nationaux, qui ont tous voté un sélectionneur et un cadre technique tunisiens sous forme d'équipe. Simple mise en scène, puisque nous allions vite nous rendre compte que le président de la FTF veut, lui, un étranger et qu'il a même pris l'avion pour l'Europe afin de discuter avec quelque entraîneur. Avec pour toile de fond que le ministère daigne allonger des sous. Première tentative vouée à l'échec pour cause de non-disponibilité des uns et des exigences financières. Impardonnable à ce niveau d'ignorer les prix du marché... Passons. On relance alors la piste tunisienne et on lorgne du côté de l'Etoile. Ayant fait partie de précédents bureaux fédéraux, l'actuel président de la FTF a la nostalgie de Lemerre. Comme si on pouvait remonter le temps... Lors de la dernière (et unique) rencontre avec les médias depuis son intronisation, Wady Al Jary a même confié que, désormais, le choix se fera entre le Français et Sami Trabelsi. Pour se rétracter aussitôt concernant le Français. Entre-temps, le directeur technique des équipes nationales a rompu le silence pour faire comprendre qu'il est, lui, pour un technicien local alors que son patron a changé d'avis là-dessus. Puis, avant-hier, à «Dimanche Sport», le vice-président, Maher Senoussi, déclare solennellement que le prochain sélectionneur national sera bel et bien étranger. Preuve que bureau fédéral et direction technique ne sont pas du même avis et que le fossé entre les deux s'est considérablement creusé. Comme celui d'ailleurs entre le «conseiller très spécial» du président de la FTF, Mokhtar Tlili, et le directeur technique des équipes nationales qui livre une guerre féroce, secrète et publique à la fois, contre Youssef Zouaoui qu'il accuse d'avoir temporisé et manigancé pour que l'équipe nationale tombe dans ses bras comme un fruit mûr ou... pourri. C'est comme vous voulez. Cela en dit long sur l'ambiance qui prévaut dans la maison FTF et sur celle qui se prépare lors des prochains mois. Toujours est-il que Maher Senoussi a rattrapé le coup et révélé la dernière volonté de son patron. Il a même «justifié» la prise en main de l'équipe nationale pour le match de la Colombie par Nizar Khanfir comme la volonté de la part de la FTF d'instaurer une tradition de continuité technique. Alors que tout le monde sait pertinemment que c'est Zouaoui qui devait aller à Barcelone mais, pour avoir joué trop à découvert, il a fini par perdre le train pour l'Espagne. Comme il a perdu tout espoir de placer un de ses protégés à la tête du onze national. Résultat des courses : la dernière piste, c'est Paul Le Guen. Avant d'en examiner le profil, voyons un peu l'actualité du Breton. En janvier 2012, Noël Le Graët, président de la FTF, le voulait à la place de Laurent Blanc qui était alors le sélectionneur tricolore. En 2011, c'est Bordeaux qui a pensé à lui. Toujours en 2011, il fait un bref passage à la tête de l'équipe nationale omanaise. Auparavant, soit en 2009-2010, il est le sélectionneur du Cameroun. Il a également été l'entraîneur du Stade Rennais, de l'Olympique Lyonnais, du Glasgow Rangers et, surtout, du PSG. Ses modèles? Suaudeau et Artur Jorge. Pas exactement le même profil, puisque le premier privilégiait le jeu et l'offensive, alors que le second était un adepte de la rigueur et de la défensive. Pour notre part, nous ne savons pas s'il s'agit là d'une piste plausible (question de coût), mais puisqu'on nous dit que le prochain sélectionneur sera étranger et que Le Guen tient la corde...