«La convergence des expressions, la similitude des styles, devraient rendre plus recevable l'autonomie du point de vue du cinéaste...» Ouverture, hier dans la matinée, du colloque international organisé par l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beït El Hikma, et qui se poursuivra jusqu'à demain, 6 mars. «Fiction littéraire et cinéma, constantes et mutations d'une interrelation dans le monde contemporain» : tel est l'intitulé de la manifestation. M. Hichem Jaït, président de l'Académie s'étant absenté alors que son intervention pour l'ouverture du colloque était annoncée, c'est le coordinateur du comité scientifique du colloque et membre du conseil scientifique, M. Ali Louati, qui donnera le coup d'envoi... sans le moindre mot d'explication pour les invités et les journalistes concernant l'absence du président. Dans sa présentation, M. Ali Louati a évoqué la relation ancienne, mais toujours moderne et pleine de complexité, entre littérature et cinéma, en se posant la question suivante : «Serait-il possible de dépasser le vieux débat qui aborde, en vase clos, littérature et cinéma ?» Entre cinéma et littérature, le rôle de la technique est primordial, puisqu'elle peut constituer une limite en soi : « La convergence des expressions, la similitude des styles, devraient rendre plus recevable l'autonomie du point de vue du cinéaste qui adapte une œuvre littéraire à l'écran», ajoute-t-il. Dans son intervention, «Du mot à l'image : approche critique », l'Irakien Ahmed Thamer Jihad a rappelé l'adaptation de grandes œuvres par des auteurs connus, en citant les exemples de Bergman et Stephen King, en passant par Garcia Marquez... Le Saoudien Mohamed Hassan Naami parlera, quant à lui, de «L'idéologie du discours entre roman et cinéma». Il analysera l'adaptation de l'œuvre de Nejib Mahfoudh, «Le Caire 30», par Salah Abou Seif, et le glissement idéologique effectué par le réalisateur pour encenser la période de Abdennasser en Egypte. Même si le niveau des interventions de cette matinée était en deçà de nos espérances, le programme promet des réflexions assez intéressantes à suivre. Des réflexions qui, espérons-le, aborderont une analyse très actuelle, contrairement au thème du colloque. Pour les activités en marge du colloque, on annonce la projection des films « Le regard de la mouette», de Kalthoum Bornaz et « Le pique-nique» de Ferid Boughdir, et ce, aujourd'hui, mercredi 5 mars à 21h00, à Alhambra.