La commission des compromis tente toujours de trancher les questions litigieuses Alors qu'en privé, certains élus membres de l'Isie et représentants du gouvernement commencent à douter sérieusement d'une éventuelle tenue des élections avant la fin de 2014, conformément aux dispositions de la fraîche constitution, les députés ont continué hier le vote sur la loi électorale. Selon le président de l'Assemblée Mustapha Ben Jâafar, celle-ci devrait être parachevée aujourd'hui, pour qu'enfin l'Instance supérieure indépendante pour les élections prenne le relais pour une course contre la montre. Tandis qu'hier après-midi, la séance plénière discutait des points mineurs relatifs à des articles de la loi électorale déjà votés, la commission des compromis s'affairait pour trouver des solutions consensuelles aux dispositions litigieuses. Plus complexe et éminemment politique, la question de la séparation de la présidentielle et des législatives n'aura de réponse qu'au dernier moment, comme un épilogue. Parallèlement, d'autres courses se déroulent sur d'autres terrains. C'est ainsi que la commission des dépouillements continue à éplucher les dossiers de candidatures pour l'Instance de la vérité et de la dignité. Objectif? Se mettre d'accord sur les 15 personnes qui seront présentées en séance plénière pour un vote final. «Si nous n'arrivons pas à départager les candidats, la question sera soumise à l'hémicycle», a fait savoir Mustapha Ben Jaâfar, président de la commission. Au bout du compte, ce sont donc ces membres qui siègeront à l'instance chargée de se pencher sur le dossier épineux de la justice transitionnelle. Une autre course se déroule aussi sur un terrain miné, celui de la constitutionnalité contestée du projet de loi relatif à la création de tribunaux spéciaux auxquels serait attribuée la compétence de juger l'affaire des martyrs et blessés de la révolution. L'avis défavorable de l'instance provisoire de la justice judiciaire adressée au bureau de l'ANC ne décourage pas les défenseurs du projet de loi. «Nous avons respecté l'ensemble des procédures, pourvu que les différents amendements qui seront apportés au projet de loi soient à même de le rendre constitutionnel», a déclaré le président de l'Assemblée nationale constituante.