Les travaux traînent dans certaines ruelles et ont été interrompus dans certaines autres, d'où la grogne des citoyens D'un coût de 5.7 MD, le projet de réhabilitation de tout le circuit touristique au sein de la Médina de Kairouan est financé par l'Etat tunisien, l'AFD ( Agence Française de Développement ) et la BEI (Banque Européenne d'Investissement ). Et les travaux, qui ont démarré au mois d'août 2014, devraient s'achever au mois de juin 2015. Leurs composantes concernent 2 volets, le revêtement et le ravalement avec tout ce que cela implique comme travaux de rehaussement des regards de visite, d'installation de résaux de la Steg, de l'Onas, de la Sonede et de Telecom, de ravalement des façades, d'enfouissement des câbles électriques, de calpinage en pierres nobles, de pavage en auto-blocants, de rénovation des trottoirs, de création d'allées en pierre de taille, de renouvellement des canalisations des eaux pluviales et de badigeonnage de tous les murs.En somme, une sorte de modèle d'amélioration et de gestion urbaine de la qualité de la vie de la ville de Kairouan afin que sa Médina puisse retrouver sa splendeur d'antan. Or, cela fait plusieurs semaines qu'au sein du quartier de Houmet Jamâa, les travaux traînent dans certaines ruelles et ont été interrompus dans certaines autres. D'où la grogne des citoyens qui se plaignent de l'entassement des gravats et des matériaux de construction devant leurs foyers. En outre, à la moindre goutte de pluie, on patauge dans la boue et la circulation des piétons et des véhicules devient presque impossible. M. Omrane Fessi, épicier à Bab El Kedda, en a ras-le-bol de toutes ces poussières qui envahissent sa boutique et reproche à tous les intervenants d'avoir entrepris des travaux mal finis surtout au niveau de l'enduit mélangé avec de la chaux : «En outre, on a décapé toutes les ruelles il y a 2 mois et tout a été suspendu; ce qui donne à tout le quartier un aspect chaotique». Un peu plus, à la Rue Sidi Jmil qui mène à la mosquée Cheikh Louzi, même spectacle de désolation et de délabrement. Inès Ben Abdelafou nous confie que le calvaire des habitants de Houmet Jamâa devient insupportable, surtout face à l'absence de coordination entre les différents organismes : «Je ne comprends pas comment on embellit la moitié d'une ruelle et on laisse l'autre en attente ! Ce n'est pas normal et cela crée une sensation de déprime!» Massoud Hammadi, qui habite juste à côté de Sidi Abdelkader, se plaint du fait qu'on lui a cassé le seuil devant sa porte d'entrée qu'on a procédé dans plusieurs ruelles à des revêtements en pierre taillée plus hauts que le niveau des maisons : «Ce qui fait, que dès qu'il pleut, nous sommes envahis par les eaux». A la rue Khad Raouine, nous croisons Mounir Ben Nassr dans sa chaise roulante : «A cause de ces travaux qui ont été suspendus, il me faut faire plus de 10 détours pour rentrer chez moi car avec ces gravats, ce n'est pas évident de circuler!». Qu'en pense le maire de la ville ? Pour M. Lassaâd Ghdami, maire de Kairouan, les travaux ont été suspendus momentanément, et ce, afin d'attendre que la Sonede procède au renouvellement de tous les réseaux et au raccordement en eau potable de certaines ruelles. Ce retard est dû au fait que nous ne pouvons terminer une fois pour toutes les travaux que lorsque la Sonede aura tout fini. De toute façon cela na va pas tarder puisque les responsables de la Sonede m'ont assuré aujourd'hui (19 mars) que tous les équipements et tout le matériel sont enfin parvenus et que le début des travaux est pour les jours à venir. M. Ghdami qui ajoute qu'il comprend le calvaire des citoyens qui doivent savoir que nous accordons une grande importance au suivi quotidien des travaux : «C'est d'ailleurs dans ce contexte qu'on a mis fin à la mission de deux équipes et on n'a laissé qu'une seule qui était convenable. De plus, on a obligé l'entreprise à améliorer les finitions qui laissaient à désirer. L'entrepreneur doit respecter les clauses du cahier des charges. Enfin, la commune a décidé de démolir les vieilles maisons qui menacent ruine et qui présentent un vrai danger pour les citoyens».