Quoiqu'il connaisse le club comme sa poche, Ben Yahia ne sera pas cette fois sur du velours. C'est une sorte de retour dans le passé : El Gaouafel conjugue le futur au passé, optant pour une solution déjà rodée en tout début de saison lorsque Khaled Ben Yahia avait conduit les «Auriverde» durant le premier match de la saison, avant d'être rappelé par l'Espérance Sportive de Tunis. On se rappelle que le président gafsien s'était montré fair-play, acceptant de libérer son technicien avec lequel il avait pourtant conclu un contrat d'un an. Khaled Bennour dut ainsi se rabattre sur Nabil Kouki, lequel vient de mettre brutalement un terme à son aventure dans le Sud-Ouest pour se rendre aussitôt au Soudan où il devait commencer hier un nouveau bail avec Al-Hilal d'Oum Dormane. Comme pendant ce temps, l'ancien libero de charme de l'Espérance Sportive de Tunis avait été remercié par le club de Bab Souika, il n'en fallait pas plus pour concrétiser la formule qui avait fait ses preuves il y a deux saisons déjà. Le mariage El Gaouafel-Ben Yahia est pour ainsi dire tout ce qu'il y a de plus naturel. Ce technicien de poigne se sent là-bas comme un poisson dans l'eau. Hier, il devait conduire sa première séance. Mesurant parfaitement l'étendue de la tâche qui l'attend, il doit retrousser les manches afin d'arrêter l'hémorragie. EGSG, en effet, a le moral au plus bas suite à sa deuxième défaite consécutive à domicile (contre l'AS Djerba, puis le Stade Gabésien). Les copains de Haythem Mhamedi ont un déficit cruel de confiance. Résultat : ils ratent les occasions les plus faciles, d'autant plus que leur meilleur attaquant Uriah Asante connaît présentement une panne sèche. Sans parler des promesses que fait nourrir le longiligne Rochdy Jarboui et qui sont rarement tenues. Nouveau dispositif défensif Le chantier le plus urgent a trait au secteur défensif. El Gaouafel dispose de l'arrière-garde la plus perméable de Ligue 1. Devant Khemaïes Thamri, aucune formule testée n'a donné les résultats escomptés : Ayoub Tlili, Alaâ Bouslimi, Amine Abbès et Abdelkader Daou parviennent mal à serrer les boulons et à tenir l'allure d'un pensionnaire de la Ligue 1. Bien entendu, cette perméabilité défensive écœurante n'est pas le seul fait de ce compartiment. C'est un travail collectif de repli, de replacement, de couverture et de récupération dans la zone de l'adversaire qui reste à installer. Il suppose un surcroît d'efforts consentis par toutes les lignes. La trêve sera-t-elle suffisante pour présenter un ensemble au moral retapé à neuf et au football plus réaliste, efficace et inspiré dès la prochaine sortie, le 2 avril, contre le CSS ? C'est une véritable gageure à laquelle s'attaque Ben Yahia. Le pari est risqué : El Gaouafel s'est enlisé en queue de peloton, juste devant les trois relégables. Il ne lui sera pas facile d'enrayer la spirale négative. Ben Yahia, à coup sûr, joue gros !