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Non, l'arabisation n'est pas une bonne chose
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 05 - 2015


Par Dr M.A.BOUHADIBA
Le mot arabisation est généralement censé faire l'unanimité. C'est notre langue, vous dit-on avec une petite pointe d'agressivité. Bien sûr cela est vrai, mais... et alors ?
Ce mot était en vogue après l'indépendance puis peu à peu délaissé. Le ministre de l'Education, M. Néji Jalloul, de son propre chef, vient de le remettre à jour.
Dans une interview à la chaîne Hannibal, il déclare que les jeunes Tunisiens ne parlent bien ni l'arabe ni le français. Or chez nous, pour une raison de sensibilité post-coloniale, le mot arabisation est toujours pris par opposition au français. Le ministre qui a entrepris cette réforme, sans doute une docile concession aux islamistes, devrait savoir que si nos jeunes ne savent pas s'exprimer, ce n'est pas la faute de la langue française mais parce que notre enseignement et nos enseignants ne sont pas d'un bon niveau.
Il est curieux qu'au même moment, alors que Si Béji, notre président, se démène pour faire des ouvertures vers la France et les Etats-Unis, le ministre de l'Education fasse des déclarations de repli identitaire et tente d'enfermer le pays dans un système de langage unique.
L'arabe, tous les linguistes le disent, n'est pas une langue moderne. C'est une langue de grande littérature et de liturgie islamique mais elle est inadaptée aux échanges technologiques et économiques. De nombreuses académies linguistiques ont essayé d'y pallier mais jusque-là, semble t-il, sans grand succès.
Notre langue est double, c'est ce qu'on appelle une diglossie, l'arabe classique et l'arabe parlé. Ce dernier, d'après les linguistes, contient de nombreux mots d'origine punique et berbère.
L'arabe classique, quant à lui, disent-ils, est une construction qu'on nous a imposée pour des raisons de prestige historique et parce que c'est la langue du Saint Coran. Faut-il le dire, cette langue n'a que très peu évolué avec le temps, en termes d'invention de mots ou de terminologies ou en termes de variations grammaticales.
L'Algérie avait réalisé, avec l'aide d'enseignants égyptiens et syriens, une grande réforme d'arabisation. Cinquante ans plus tard, le gouvernement reconnaît qu'ils ont près d'un million d'analphabètes bilingues et que cette réforme n'a servi à rien. Il y a pire, elle causa un exode massif d'Algériens qui allèrent étudier le français dans les écoles... tunisiennes.
Beaucoup de pays ont deux et même trois langages officiels qu'ils parlent parfaitement, le Canada, l'Afrique du Sud, Hong Kong, Singapour ou la Hollande, pour ne citer que quelques-uns dont on pourrait s'inspirer.
Le français et l'anglais sont aujourd'hui les deux grandes langues du développement économique, comment feront nos jeunes pour s'insérer dans la mondialisation avec pour seule arme la langue arabe? Comment pourraient-ils aspirer à des emplois à l'étranger dans des institutions internationales?
En outre, M. le ministre, comme politicien, n'ignore pas que l'arabisation à outrance peut être une arme idéologique visant à nous éloigner de nos amis occidentaux. Elle peut aussi servir à exclure une partie de la population tunisienne, à savoir l'élite occidentalisée et laïque.
La Francophonie, M. Jalloul devrait s'en souvenir, est tunisienne puisque c'est Bourguiba qui l'a créée en 1970. Mais lui était un homme visionnaire.
Cette francophonie n'est pas simplement un élégant club littéraire, c'est une organisation internationale regroupant 80 pays dont le but est de développer la solidarité, l'éducation et surtout le développement durable. Une Tunisie arabisée pourrait-elle encore susciter de l'intérêt?
La Tunisie tire en grande partie de ses ressources du tourisme et le touriste en général veut être bien accueilli et se sentir à l'aise. Imaginez par exemple le casse-tête d'un pauvre Japonais essayant de demander un service à un serveur qui ne parlerait que l'arabe littéraire...
Au lieu de penser, pour des raisons obscures, à se concilier les faveurs des islamistes, le ministre devrait s'occuper d'améliorer le niveau des langues enseignées et, pourquoi pas, d'y introduire beaucoup d'autres langues, comme le chinois par exemple puisque la Chine est aujourd'hui la première puissance économique mondiale.


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