Dans le cadre de la manifestation « Argentine cinéma » qui a été organisée du 2 au 4 décembre à l'espace culturel « L'Agora », à la Marsa, le film « El Clan », de Pablo Trapero, coproduit entre l'Argentine et l'Espagne, a été projeté le 3 décembre. Un polar datant de 2015 et sorti en 2016 qui plonge son spectateur durant 108 minutes dans les détails de l'histoire d'une famille tranquille en apparence et au dessus de tout soupçon et vivant à Buenos Aires. Elle se révèlera plutôt comme un clan machiavélique auteur de kidnappings et de meurtres. Ainsi, « le crime est une affaire de famille. » Ce long-métrage a d'ailleurs reçu le Lion d'Argent du meilleur réalisateur au festival de Berlin, en 2015. Ce film est inspiré d'un fait divers du début des années quatre-vingt du siècle dernier. Arquimedes Puccio, le patriarche, ancien informateur du pouvoir militaire dirige et planifie les opérations. Il va contraindre son fils aîné Alejandro, grand joueur et star du rugby à lui fournir des candidats au kidnapping contre rançon dans une Argentine vivant entre dictature et démocratie. Mais le plus étonnant et effarant, c'est qu'il exécute ses victimes ! Des actes que ses « complices » commettent froidement. Une histoire apparemment simple, mais compliquée. Son rythme suit son cours sur des airs très connus et à succès. Des chansons américaines des sixties et des seventies entre Jazz, Rock et Blues. Et c'est comme si le réalisateur clignait de l'œil à cette histoire invraisemblable, à la limite et mélangeant, chemin faisant, entre l'horreur des faits et le rythme des chansons romantiques. C'est comme ça que ça se passe, dirait-on ! Le parallélisme entre le quotidien des assassins insoupçonnés et celui d'une musique qui s'apparenterait à un film romantique, est le dénominateur commun de ce film étrange et accrochant. On reste sur notre faim. Jusqu'à la dernière seconde Mais le générique fin contient encore d'autres détails sur la vie de chaque membre de ce clan après arrestation et purge de peine. Ainsi, le réalisateur Pablo Trapero ne laissera pas ses spectateurs quitter leur fauteuil au plus vite, fournissant, par des phrases en bas de l'écran, des détails d'une grande importance et inhérents à l'histoire de ce thriller et de ce drame. On entre vite dans le film avec le jeu convaincant des comédiens et comédiennes : Guillermo Francella, dans le rôle du père, Peter Lanzani, dans celui du fils et Lili Popovich, dans celui de la mère. La saga de cette famille, pas comme les autres, est des plus inattendues. Elle est narrée par ordre chronologique et s'articule sur un flash-back qui pourrait résumer toute l'histoire de cet opus.