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«La Tunisie n'a pas misé sur le bon cheval en Libye»
Publié dans Le Temps le 08 - 01 - 2017

Depuis 2011, la détérioration de la situation en Libye ne cesse d'inquiéter les gouvernants de la Tunisie qui affirment tous que la sécurité des deux pays est d'une intimité sans faille. La question du retour des terroristes tunisiens au bercail après des années passées sur les champs de bataille n'a fait que concentrer plus l'attention sur notre voisin dont les clivages semblent ne plus en finir. Dans le cadre de notre interview dominicale, nous avons été reçus par l'anthropologue, l'urbaniste et le spécialiste en questions libyennes, Rafaâ Tabib qui est revenu sur les dernières évolutions du dossier libyen et ses répercussions sur la situation sécuritaire chez nous et en Algérie
-Le Temps: Cela fait plus d'une semaine que l'on évoque le retour des terroristes en Tunisie et cela nous renvoie, d'une manière presque systématique, à la situation en Libye qui serait en train de s'améliorer. Si cela venait à se confirmer, quels seraient les risques pour notre pays ?
Rafaâ Tabib:Je voudrais commencer par ce qui s'est passé mercredi dernier dans un quartier périphérique de Benghazi . Il s'agit d'un quartier où l'on jamais reconnu la présence de Daech et là, les milices pro-islamistes viennent de reconnaître que Daech s'est retiré de la région de Ganfouda en laissant, derrière lui, deux-cent véhicules intactes. Les terroristes se sont donc retirés dans des régions situées au sud et quand on parle de sud en Libye, on parle généralement du centre. Cela donne une idée sur qui est en train de se tramer en Libye. Daech a décidé de ne plus rester de front aux attaques de l'armée dirigée par Hafter ni à l'autre armée composée par les dirigeants de Misrata. L'Organisation a décidé de se regrouper dans des régions relativement éloignés en créant des sanctuaires qui soient à l'écart des zones sensibles – et là je parle essentiellement des régions pétrolières et celles qui sont stratégiques pour les pays occidentaux. Grâce à cette stratégie, elle pourra aboutir à une restructuration et à un regroupement de tous ses combattants qui vont fuir de la Syrie et de l'Iraq. Le groupe terroriste est en train d'oublier le projet territorial à cause de ce qui se passe dans ces deux pays.
-Quel est donc ce projet territorial ?
La différence entre Al Qaeda et Daech c'est que les premiers visent à attaquer leurs ennemis sur des cibles stratégiques sans jamais fonder un Etat. Par contre, pour Daech, il s'agit tout d'abord d'un projet d'Etat qui va nécessairement avoir un territoire. Pour ce faire, il faut absolument enlever les territoires des autres Etats. En Libye, Daech a tenté de concrétiser ce projet et cela n'a pas fonctionné pour une raison très simple ; ils se sont retrouvés dans une situation de confrontation avec des entités sociétales extrêmement puissantes qui sont les tribus. Or, le fondement, voire l'essence de l'existence des tribus, c'est le territoire. A mon avis c'est pour cela que Daech va tenter de se regrouper dans des sanctuaires relativement éloignés des centres stratégiques de la Libye en se préparant pour une nouvelle salve qui aura trois objectifs. Le premier objectif sera le sud de la Tunisie qui est avant tout, un couloir vers l'Algérie. Stratégiquement, pour les planificateurs de Daech, le sud de la Tunisie n'est pas une fin en soit ; il s'agit d'un passage qui le sera utile dans leur tentative d'accéder à l'Algérie. Le deuxième objectif, sur lequel il y a très peu d'études, c'est le réseautage de factions proches d'Al Qaeda : vers le sud de la Libye, et plus précisément du côté de la frontière libyenne avec l'Algérie et le Niger, il y a une région qui ouvre sur un couloir qui mène directement au Nigéria dans une région isolée. Imaginez si Daech arrive à faire la jonction entre ceux qui fuient la Syrie, qui se regroupent en Libye et qui peuvent avoir un apport humain extrêmement important et qui arrivent au Nigéria avec toutes ces ethnies ; en tant qu'anthropologue, je travaille beaucoup sur la question ethnique parce que cela me permet d'avoir une lecture totalement différente de celle des politologues. Les ethnies qui sont situées dans les régions du nord du Nigéria sont en scission depuis des décennies. Aujourd'hui, si les armes arrivent de Libye ou ceux ils partent se battre là-bas, ils vont créer une jonction dans une région de non Etat et, il ne faut pas se faire d'illusion, c'est là-bas qu'ils essayeront de se regrouper. De là-bas, ils auront des axes leur permettant d'accéder à la Tunisie, à l'Algérie et à la Libye. Récemment, nous avons eu des données qui attestent d'un jeu très trouble que joue le Soudan dans le sud de la Libye ; selon ces mêmes données, le Soudan aurait armé Daech en Libye.
-Le sud de la Tunisie risquerait-il de devenir une région de non Etat ?
Non je ne le pense pas. Il y a eu des tentatives comme la plus récente menée par cet obscure député (NB : député du mouvement d'Ennahdha, Ahmed Laâmari) qui est parti négocier avec des mafias libyennes pour un accord pour gérer les frontières. Généralement, les frontières représentent une marque de démarcation entre deux situations économiques différentes et, surtout, une marque différentielle. Or, beaucoup d'islamistes et de mafieux ont compris que, s'ils parvenaient à soustraire la frontière au contrôle de l'Etat, ils la transformeront en ressource extrêmement intéressante.
A mon avis, l'Etat tunisien a tout intérêt à lire analytiquement comment ces frontières ont été gérées pendant vingt ans, entre 1990 et 2011. Il faut comprendre que l'Etat tunisien a institué un véritable territoire dans la région avec des dispositions économiques et douanières très particulières ce qui a permis à la région de se développer en ayant une certaine autonomie qu'on est en train de perdre aujourd'hui parce que les anciens mazagri (contrebandiers) avaient assuré à la Tunisie une grande fiabilité au niveau sécuritaire. Après 2011, ces personnes ont été abandonnées par l'Etat et remplacées par des individus qui sont les vassaux des factions armées libyennes qui ne sont pas seulement des milices mais, surtout, des hommes armés qui jouent le jeu des méfias libyennes.
-Les autorités tunisiennes, celles d'après 2014, ont-elles misé sur le bon cheval en Libye ?
Absolument pas ! Le même groupe qui était l'allié des islamistes au pouvoir en Tunisie et qui sont, tous, des partenaires dans un projet politique transnational connu sous le nom du projet des Frères musulmans et commandés par Erdogan, a été maintenu après les élections de 2014. Le problème c'est que, non seulement ces groupes et ces personnes ne sont plus les maîtres du jeu en Libye mais, en plus, la colonne vertébrale de cet ex Fejer Libia était Misrata. Or, cette même ville est en train de se repositionner politiquement, militairement et économiquement. On a hérité de ces amitiés et on en a payé la facture ; on se réveille sur une réalité aujourd'hui qui est celle de Hafter qui est à nos frontières parce que ses alliés le sont. On s'est donc retrouvé avec des alliés devant qui nous avons ouvert toutes les portes en les laissant mener tous leurs trafics ; entretemps, et à chaque fois que l'on rencontre un problème avec les Libyens, on se rend compte qu'ils sont eux-mêmes qui font les rapts des Tunisiens.
-L'hypothèse de Saïf al-islam Kadhafi au pouvoir en Libye est-elle bien fondée selon vous ?
Il est vrai qu'il représente une partie du spectre libyen mais, sincèrement, je ne pense pas que ça sera lui en tant que personne mais plutôt une grande direction collégiale qui en train de se cristalliser. Il existe des seniors de la guerre qui sont en train de s'imposer sur leurs territoires et de constituer une certaine union tribale autour de la personne. Mais je pense que cela va être très difficile pour Saïf al-islam de récupérer le pouvoir et pour cause ; l'intéressé s'est allié, à un certain moment, à Abdelhakim Belhadj et à d'autres figures islamistes libyennes en les libérant des prisons et en leur donnant une chance pour leur repentir. Ces mêmes personnes s'étaient retournées contre lui et ont levé les armes contre Al Jamahiria. Dans les cercles de discussions à l'intérieur des tribus, Saïf al-islam n'est pas réellement très apprécié à cause de sa naïveté et à cause de sa disparition du champ de bataille alors que ses deux frères y ont été jusqu'à la dernière seconde. Pour moi, les personnages avec lesquels il faut composer en Libye c'est Hafter, Selem Jahha et Abderraouf Karra.
Le tableau que vous dressez de la Libye nous amène à revenir vers la question de l'intervention étrangère et l'efficacité qu'elle pourrait apporter pour mettre fin à tous ces clivages.
-Si les Libyens arrivent à répondre à trois questions, ils pourront mettre fin à cet état chaotique sans aucune intervention: la reconstruction de l'armée nationale, la manière avec laquelle il faudrait partager la ressource pétrolière et la question de l'écriture de l'Histoire.
Si l'on apporte des réponses claires à ces trois questions, les Libyens pourront dépasser tous leurs conflits. Aujourd'hui, il y a une conscience chez les Libyens qui savent que toutes les interventions étrangères sont destinées uniquement à partager le pays entre les zones utiles et les zones inutiles. N'oublions pas que la Libye ce n'est pas uniquement le pétrole ; il y a, aussi, le gaz, le gaz de schiste et l'eau.
A chaque fois que je participe aux réunions de réconciliation, je remarque qu'il existe une volonté chez les Libyens de dépasser la guerre et là, j'attire votre attention sur un élément très important : quand je discute avec les familles libyennes, elles me disent qu'elles ne souhaitent plus que leurs enfants aillent dans les milices. Certaines d'entre elles procèdent à la vente de leurs bien afin de procurer de l'argent à leurs enfants et de les envoyer vivre sous d'autres cieux. Pour ces familles, les guerres sont devenues absurdes.
-Dans ce cas, qui est en train de se battre en Libye ?
Tunisiens, Soudanais, Tchadiens... en fait, la Libye, comme elle avait été, pendant très longtemps, un grand bassin pour la main d'œuvre, est devenue, aujourd'hui, une grande réserve de ressources humaines pour les milices et les terroristes.
-Donc, en dépit de la complexité de la situation, votre lecture est plutôt optimiste pour la Libye ?
Absolument. Je ne vous aurais pas répondu de la sorte il y a une année de cela.
-Il suffirait de se débarrasser de la milice étrangère pour retrouver un Etat en Libye ?
Non, il n'y a pas que cela. Récemment, j'ai discuté avec l'un des chefs des tribus de Misrata – un héros qui a perdu ses deux jambes en combattant Daech – qui m'a dit que si les libyens arrivait à relancer la machine financière pour la reconstruction et pour l'investissement, plus personne ne porterait les armes. Avec la situation économique actuelle qui règne dans le pays, il y aura toujours des personnes qui voudront faire la guerre.
-Pour revenir à la Tunisie, est-ce que l'on serait amené à revivre un scénario à la Ben Guerdane ?
Bien évidemment. Et, pour cette fois, je ne suis pas très sûr que cela tombe sur Ben Guerdane. J'ai vu Daech combattre sur terrain et je peux vous assurer que cette organisation terroriste fait 5% de bataille et 95% de propagande. Lors de l'attaque que vous avez évoquée, les terroristes ne voulaient pas vraiment occuper la ville ; leur but était tout simplement de hisser leur drapeau noir, de prendre quelques vidéos et quelques photos pour en faire toute une propagande par la suite. Ils ne travaillent quasiment que sur l'agitation et la propagande. Or, maintenant, ils ont été poussés à leur dernier retranchement et ils doivent lancer une nouvelle bataille pour continuer à être utiles. N'oublions jamais que le terrorisme de Daech est, d'abord, un terrorisme fonctionnel. Cela veut dire qu'il doit toujours remplir une fonction pour continuer d'exister. Daech est une grande mosaïque dans laquelle beaucoup de pays ont des intérêts. Et chacun en a assez de jouer sur ces mêmes intérêts. En même temps ils essayent de canaliser cette organisation qui est en fait une créature à la Frankenstein: on ne sait jamais comme elle va réagir.
A Alep, les terroristes de Daech sont considérés comme des combattants de la paix. A Raqqa, à 300 Km, ils sont qualifiés de djihadistes sanguinaires. Dans la première ville, ils jouent un rôle dont on a besoin, dans la seconde, ils n'ont aucune utilité. En Libye, c'est la même chose. S'ils ouvrent aujourd'hui une bataille contre l'Algérie ou contre la Tunisie, tous les pays qui sont dans la géographie gazière seront intéressés par le jeu.
-Objectivement parlant et selon les déclarations de quelques dirigeants mondiaux, Daech touche presque à sa fin.
Jamais ! Daech c'est des dizaines de milliers de dollars qui ont été dépensés par des pays ; quand on pense qu'il y a quatre mille voitures Toyota qui, partant, du Japon, ont traversé un pays arabe dont on n'a pas le droit de citer le nom et dont les initiales sont ceux de l'Arabie Saoudite, je ne pense pas que ces mêmes pays soient prêts à sacrifier cette belle armée ! Vous allez, toujours, retrouvé Daech quelque part que cela soit dans le sud de l'Algérie, dans le sud de la Libye ou ailleurs, c'est tout simplement inévitable.
Le scénario de demain consistera à ce que Daech traverse la frontière à 140k/h avec des armes lourdes, attaquant des sites en Tunisie – et cela ne sera pas Ben Guerdane –où plusieurs jeunes qui ont quitté le pays vers les zones des conflits ont encore de la famille. D'ailleurs, l'une des plus grandes erreurs de Daech en attaquant Ben Guerdane c'était d'entrer dans une ville, croyant que quelques éléments de familles allaient les soutenir. Ce qu'ils ont oublié c'est que les premières victimes du terrorisme en Libye étaient les habitants de cette même ville. Donc, la prochaine fois, Daech ciblera d'autres villes comme Rémada et les régions proches de Tataouine qui sont vides et presque abandonnées. Si demain ils occupent une région à Tataouine, Al Jazeera dira que 30 ou 40% du territoire tunisien sont tombés entre les mains de ces combattants et cela ne serait pas faux puisque cette zone représente en effet 30% de notre territoire. Ils feront ce coup là parce que, déjà, ils ont besoin d'une victoire pour relever leur moral. Je suis d'autant plus certain de cela que, jusqu'à maintenant, la Tunisie n'a pas su lier de vraies alliances au niveau de ses frontières avec la Libye. Les Tunisiens ignorent magistralement ceux qui détiennent aujourd'hui ces frontières.
S.B


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