Les préparatifs pour Aid-el fitr battaient hier leur plein. Et parmi les incontournables à cette fête, il y a les délicieux gâteaux faits maison à partager d'ailleurs avec la famille, les convives et les voisins. Et comme toutes les autres villes du pays , Bizerte a ses traditions culinaires qui la caractérisent. Quelques jours avant l'Aid, les femmes commencent à se préparer. Celles qui travaillent et qui ont des contraintes de temps elles préfèrent tout simplement acheter les gâteaux. Quant aux femmes au foyer les plus traditionnelles d'entre-elles, elles sont les gardiennes des traditions. Donc pas question de recourir aux pâtissiers du coin. Les gâteaux elles les préparent elles mêmes, à la maison. Pendant la deuxième quinzaine du mois sain, les femmes qu'elles soient de la même famille ou des voisines se réunissent chez une d'entre-elles pour s'entraider et préparer les délices de l'Aid. Ces occasions permettent entre autres d'échanger leurs savoirs faire, mais aussi elles sont des moments de réunion, de convivialité et de joie partagée où les femmes préparent les gâteaux. Les enfants se chargeant d'amener les plateaux de « ghrayba », de « bachkoutou » et de « baklawa » à la boulangerie du quartier pour les besoins de la cuisson. « On ne peut pas laisser tomber nos traditions et nos rituels, c'est ce qui fait le charme du mois de ramadan et de l'Aid... » nous explique Zoulaykha, une cinquantenaire au foyer. « ... Le makroudh et la Samsa on les fait frire à la maison, puis on les trempe dans un sirop ou chhour, on les orne de grain de sésame et de fruits secs broyés et le tour est joué... » ajoute-t-elle. Bizerte garde toujours quelques recettes propres à elle comme le «Telicht » ou beignets à la pâte de dattes. La « Rechtanjara » reste aussi une spécificité bizertine par excellence. Elle se prépare sucrée avec des dattes et des fruits secs ou aussi salée comme la « nwasser ». Le jour de l'aid à Bizerte, après le café du matin accompagné du « hlow arbi », le déjeuner est composé de ce fameux plat que sont les « Hlelem », de poissons et de « Tbikh » qui se prépare à partir d' orge grillé, de viande et d'abats à la manière de la mloukhia. Tous ces plats succulents sont accompagnés du délicieux et croustillant pain traditionnel ou « khobzmbasses » préparé la veille de l'Aid par ces braves femmes qui prennent du plaisir à gâter leurs proches. Une mission noble que de préserver les traditions, mais également de plus en plus difficile en raison entre autres de l'évolution du rythme de la vie qui devient de plus en plus rapide handicapant ainsi notamment les femmes au travail à l'extérieur du domicile...